Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables Paca – Mohamed Laqhila : « Avec Ethic Eco nous souhaitons former le cercle des points de vue »

Publié le 21 février 2016 à  12h03 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  21h39

Les experts-comptables de Paca-Marseille lancent ce lundi 22 février une aventure rare, qui pourrait surprendre et pourtant pleine de sens : le club Ethic-Eco qui se réunira une fois par mois. Pour sa première édition le club accueille Soheib Bencheikh. Mohamed Laqhila, le président du Conseil régional de l’Ordre des experts-comptables, explique ce qu’il attend de ce club.

Mohamed Laqhila, président du Conseil régional des experts-comptables (Photo D.R.)
Mohamed Laqhila, président du Conseil régional des experts-comptables (Photo D.R.)

Mohamed Laqhila quel est l’objet de ces déjeuners « éthique et économie » que vous lancez ce 22 février ?
L’objectif est de réunir tous les mois, le temps d’une pause-déjeuner, quelques personnalités politiques, religieuses, associatives, intellectuelles et du monde de l’entreprise, issues de notre environnement socio-économique régional. Nous souhaitons, ainsi, former le cercle des points de vue et aborder ensemble des sujets qui nous interpellent; qui nous interrogent brutalement quelquefois; qui raniment notre curiosité lorsqu’elle est en sommeil; qui bousculent nos certitudes et qui convoquent l’intelligence. Nous allons ainsi accueillir le théologien et chercheur Soheib Bencheikh qui interviendra sur la question de l’éthique universelle.

Mais, qu’est-ce qui a motivé la mise en place d’une telle opération ?
J’avais, lors de mon discours d’investiture, voilà trois ans, citait deux personnages : un évêque auxiliaire de Lille et Roger-Louis Cazalet pour leurs propos sur l’éthique. L’expert-comptable a un code de déontologie. Il prête serment devant le conseil régional de l’ordre, jure d’exercer sa profession avec conscience et probité, de respecter et faire respecter les lois dans ses travaux. Et puis il y a l’éthique, personnelle, sujette à discussions. Nous sommes devant un ensemble de principes moraux qui nous disent comment nous comporter alors que le code de déontologie fixe la limite, tant pour nous que pour nos clients. Avec ces déjeuners, il sera question d’interroger des personnes différentes de milieux différents. Et cela pour une raison très simple, il suffit de citer Saint-Exupéry pour la comprendre : «Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ». Et, en effet, si nous restons entre experts-comptables, aussi intéressants que soient nos propos, nous nous appauvrissons. Il importe de confronter les points de vue si l’on veut essayer de comprendre l’Autre. il faut bien comprendre que, dans l’espace limité de la boule terrestre, fourmille une infinité d’êtres qui, bien que vu de l’espace semble concentrée sur cette terre, et pourtant à mesure que l’on se rapproche, les êtres qui la peuplent s’éloignent de notre perception, au point que lorsque l’on regarde uniquement son chez soi, on ne voit même plus son voisin.

Et que vient faire l’économie dans tout cela ?
Elle ne peut faire l’économie de comprendre le monde dans lequel elle existe si elle veut vivre, se développer, innover. Et ainsi, elle modifie elle-même le monde. C’est là un premier point. Et puis il y a l’éthique. On ne manque pas d’entendre dire que le milieu économique ne connaît pas de règles. C’est faux et, surtout, l’expérience montre que les entreprises qui résistent sur le long terme sont celles qui ont un comportement éthique.
Propos recueillis par Michel CAIRE

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