On a vu à La Roque d’Anthéron : Nikolai Lugansky joue Chopin en mode majeur

Publié le 16 août 2015 à  19h48 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  19h31

Le pianiste Nikolai Lugansky dirigé par Alexander Vedernikov (Photo Christophe Gremiot)
Le pianiste Nikolai Lugansky dirigé par Alexander Vedernikov (Photo Christophe Gremiot)

Régulièrement invité du Festival de piano de La Roque d’Anthéron, chouchou du public français, Nikolai Lugansky a encore une fois fait chavirer de bonheur le public du Parc Florans. Avec au programme un récital consacré à Chopin -qui est avec Rachmaninov le compositeur qu’il sert le mieux et avec le plus d’émotion-, le virtuose russe était accompagné du Sinfonia Varsovia emmené par Alexander Vedernikov, chef d’orchestre avec qui il a enregistré les deux concertos pour piano de ce même Chopin. Après une ouverture symphonique autour de Schumann, Lugansky s’est lancé dans le 2e concerto avec un mélange de fermeté et de souplesse, de rigueur un peu raide au début du 1er mouvement et de sensibilité par la suite offrant un larghetto de toute beauté. Après l’entracte, il nous a transportés avec un concerto n° 1 enlevé, profond et grave, joyeux aussi dans le rondo et surtout d’une sonorité parfaite. On le sait pour offrir un magnifique concerto pour piano et orchestre il faut être deux. Si Nikolai Lugansky s’est inscrit dans une perfection exemplaire, il le doit aussi à la direction impeccable d’un Alexander Vedernikov généreux à souhait et très en phase avec son orchestre. Pas d’omniprésence des cuivres comme ce fut souvent le cas du Sinfonia Varsovia sous la baguette de Robert Trevino, mais un équilibre parfait de chaque composante et surtout un refus d’appuyer les effets, l’orchestre ne couvrant jamais le piano. Intériorisé le jeu de Nikolai Lugansky, (ici concerné alors qu’il nous a semblé l’an dernier plus distant) n’omettait pas cette part d’émotion qui fonde les grands concerts. In fine, du Chopin en mode majeur !
Jean-Rémi BARLAND

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