Publié le 15 décembre 2018 à 8h09 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 20h42
Avec la médaille d’or obtenue cette année au concours international de Crémone, en Italie, Nicolas Bonet, un jeune artisan aixois, a décroché rien moins que le Prix Nobel des luthiers. Mieux : l’instrument qu’il a réalisé pour cette compétition organisée seulement tous les 3 ans a été acquis par l’organisateur et rejoint les collections du musée du violon, aux côtés de pièces signées Stradivari, Guarneri ou Amati. Un privilège que peu de lauréats ont obtenu au cours des 14 éditions précédentes de ce concours, soulignant par là même l’excellence du travail de Nicolas Bonet, en dépit de sa jeunesse et de sa courte expérience.
Le concours de Crémone, c’est un peu pour se toiser lui-même qu’il s’y est aligné. «J’ai d’ailleurs fait un premier violon avant de m’attaquer à celui que j’allais présenter, car je n’en avais plus fait un du début à la fin depuis l’école.» Visiblement, Nicolas n’avait rien oublié. A la fin de l’été 2018, après trois mois d’un travail intense et quelques semaines de jeu entre les mains expertes d’Anne Menier, professeure de violon au conservatoire Darius Milhaud d’Aix, l’instrument est expédié à Crémone. Sélectionné par un jury d’experts et confronté en finale à six autres instruments de luthiers italiens, belge, américain ou chinois, ce violon a littéralement bluffé le jury, qui lui a donc décerné une médaille d’or, synonyme d’entrée au musée. En catégorie alto et contrebasse, en revanche, pas de médaille d’or du tout, ni même de médaille d’argent en contrebasse. C’est dire le niveau de performance atteint par le jeune aixois. Et l’atout maître qu’il vient de se donner pour la suite de sa carrière.
Hervé VAUDOIT