70e Festival d’Aix-en-Provence : la « der » de Bernard Foccroulle

Publié le 3 juillet 2018 à  22h57 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h46

A la fin du mois d’août Bernard Foccroulle quittera la direction générale du Festival International de Musique et d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence (PhotoRobert Poulain)
A la fin du mois d’août Bernard Foccroulle quittera la direction générale du Festival International de Musique et d’Art Lyrique d’Aix-en-Provence (PhotoRobert Poulain)
Sous le titre «Un Festival aux résonances très actuelles», Bernard Foccroulle signe son dernier édito en tant que directeur général de la manifestation. Pour présenter l’édition qui s’ouvre le 4 juillet avec «Ariadne auf Naxos», de Richard Strauss, au théâtre de l’Archevêché, Bernard Foccroulle replace sa programmation dans un contexte très actuel. «Les amours à l’Opéra sont rarement des fleuves tranquilles, écrit-il, on ne peut qu’être frappé par la force et la diversité des figures féminines qui traversent cette édition, de l’archétype de la femme abandonnée (Didon) ou perdue (Eurydice, Layla), à l’incarnation de la fidélité (Ariane) ou de l’amour libre (Zerbinetta). « L’Ange de feu » nous révèle une héroïne fascinante, fragile et insaisissable, qui, dans le cadre de l’Allemagne de la Renaissance, se voit condamner pour sorcellerie ; « Seven stones » suit le parcours éperdu d’un homme coupable du meurtre de la femme qu’il aimait, un homme à la recherche du pardon. Seul Mozart parvient à réconcilier le féminin et le masculin dans « La Flûte enchantée » mais à l’intérieur d’un univers dominé par le patriarcat… Dans le cadre du débat actuel sur la place faite aux femmes dans notre société, il ne sera pas inutile d’interroger le cadre social, idéologique et philosophique qui a vu naître ces œuvres d’art et qui a contribué à diffuser largement ce point de vue essentiellement masculin sur la féminité.» Plus loin, après avoir fait un bilan sur les activités de Passerelles, le département socio artistique et éducatif du Festival, depuis 2007, Bernard Foccroulle a souligné que l’Opéra «Orfeo & Majnun» (qui sera créé le 8 juillet à 22 heures sur le cours Mirabeau) «constitue sans doute l’aboutissement de ces axes de travail qui n’ont cessé de nous porter au cours de ces années : création, participation, dialogue interculturel, coopération européenne.» Il y a douze ans, arrivant à Aix-en-Provence, Bernard Foccroulle nous avait confié que ce qui allait guider ses actions c’était l’ouverture du Festival sur la ville et sur les publics, la participation du plus grand nombre à la manifestation, la découverte d’œuvres et la création contemporaine. Force est de reconnaître que l’homme à de la suite dans les idées et ne manque pas de ténacité pour atteindre ses objectifs…
Michel EGEA
Festival d’Aix-en-Provence, du 4 au 24 juillet. Programme complet sur
festival-aix.com – Réservations : boutique du Festival – Palais de l’Archevêché – Tél. 0820 922 923.

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