Marseille-Toulon-Nice. Les TER s’ouvrent à la concurrence dans le Sud. L’opérateur privé Transdev est sur les rails…

Il faudra s’habituer à voir le logo Transdev sur les TER Marseille-Toulon-Nice. Renaud Muselier, le président de Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été le premier à vouloir l’ouverture à la concurrence «pour un meilleur service sur cette ligne».

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Le ruban inaugural coupé © Joël Barcy

Une révolution

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Renaud Muselier, président de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Thierry Mallet, PDG du groupe Transdev © Joël Barcy

Le président de région ne s’embarrasse pas de mots pour qualifier l’arrivée d’un opérateur privé sur les rails. « C’est une révolution», glisse-t-il. Quand l’Europe a permis l’ouverture à la concurrence, Renaud Muselier a été le premier à lever le doigt pour la ligne Marseille-Toulon-Nice. Les raisons : des trains trop souvent en retard selon lui. Le choix a été contesté aujourd’hui le pionnier affiche sa fierté. « On est les premiers à l’avoir fait en France. On a regardé ce qui se passait dans tous les pays d’Europe. On a pris le meilleur de tout cela. On l’a mis dans un appel d’offres pour le service du public. Sur les deux lots en concurrence l’un est exploité par la SNCF et l’autre par Transdev, une entreprise privée qui doit doubler le nombre de train et arriver à une ponctualité de 98%. »

Accès PMR

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Une rame avec des caméras de surveillance des prises classique et USB, des racks pour vélo, un accès pour Personne à mobilité réduite… ©Joël Barcy

Toutes les rames ne sont pas neuves, Alstom n’a pas pu répondre à la commande à temps et Transdev doit louer des TER dans d’autres région. Mais sur celles empruntées, cela respire le neuf. Des Caméras de surveillance sont installées, des prises classique et USB disponibles, des racks pour vélo sont au rendez-vous et l’accès des personnes à mobilité réduite est facilité. « Ce qui est très appréciable est qu’on peut prendre ce train en autonomie, indique Catherine Duroc, la présidente régionale de AFP France Handicap. On n’a pas besoin d’assistant gare puisqu’il y a un système qui comble l’espace entre le quai et la voiture. Par contre On n’a pas de prise de courant, de prise USB. Si on a besoin de travailler on n’a pas de tablette comme les autres voyageurs. »

« On est différents »

Transdev n’est pas un néophyte en matière de transport ferroviaire. La société est présente aux Pays-Bas, en Suède, en Nouvelle Zélande et en Allemagne face à la Deutsche Bahn. En France elle affronte la SNCF, et joue la carte de la proximité. « La différence entre la SNCF et nous c’est que nous avons une organisation très décentralisée insiste Thierry Mallet, le PDG du groupe Transdev. Toutes les décisions se prennent au niveau local. Notre base est à Marseille, la décision n’est pas prise à Paris comme en Allemagne nos décisions, quand on intervient en Bavière ne sont pas dictées par Berlin. L’intérêt de l’ouverture à la concurrence permet à tout le monde de progresser, entrant comme acteur historique. »

Comité d’accueil

Arrivés à Toulon, un comité d’accueil de cheminots SNCF attend les membres du convoi. Le train Transdev a 25 minutes de retard. Les syndicalistes se rengorgent. « On critiquait les retards de nos trains mais Transdev c’est pareil, critique Mounir Guerrouj, secrétaire général FO cheminots. Les 97,5% de trains à l’heure qu’ils prônaient c’est mal parti. On voit que leurs trains n’ont pas d’ailes, ils sont confrontés aux mêmes problèmes que nous.»

Vérifier sur la durée

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© Joël Barcy

Le pari de 97,5% de trains à l’heure, contenu dans le cahier des charges, semble ambitieux pour Transdev d’autant que la société prévoit un doublement du trafic soit 14 allers-retours quotidiens avec un départ toutes les heures. L’avenir dira si le choix d’opter pour le privé sur cette ligne a été significatif en termes de qualité de service.

Reportage Joël BARCY

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