Le Grand port maritime de Marseille (GPMM) vient de dévoiler «Le Phare » projet de son nouveau siège à la Joliette. Cet ensemble architectural à 120 M€, pensé par l’architecte marseillaise Corinne Vezzoni, permettra une ouverture sur la ville et incarnera la transformation de ce territoire à côté des Terrasses du port. Flash-back sur ce port, un siècle plus tôt, qui était un trait d’union entre le quartier de la Joliette et la mer.

On ouvre les barrières

Les plus anciens ont connu cette époque où le port restait un lieu de circulation ouvert entre la ville et la mer. Avec la création du port autonome en 1966, l’établissement s’est barricadé et a tourné le dos à la cité. Plus d’ouverture sur la mer. Un ensemble clos, barricadé, ouvert aux seuls salariés du port. Depuis une dizaine d’années une transformation s’opère, des barrières sont tombées du côté du Mucem et la direction du GPMM poursuit l’opération avec la révélation de son futur siège social baptisé « Le Phare » qui sera implanté dans des Halles historiques.
« Ne plus tourner le dos à la mer »

C’est une révolution copernicienne pour la direction du port. Depuis des décennies toute l’activité se déroule derrière des grilles et des murs. Le port est un peu un État dans l’État. Mais la vision change. «Le port ne doit pas tourner le dos à la ville de Marseille, insiste Christophe Castaner, le président du conseil de surveillance du port de Marseille Fos. Il y avait beaucoup de rigidité auparavant. Là, dans le cadre des travaux qui entourent le nouveau siège social on a fait en sorte d’intégrer dans le dispositif des halles, la capacité de fermer quand on aura des bateaux, une cinquantaine par an et de l’ouvrir au public le reste du temps. Et demain je souhaite aussi qu’on ouvre le port de l’anse de Saumaty aux plages de Corbières.»
A jamais les premiers !
L’architecte marseillaise, Corinne Vezzoni a remporté l’appel à projets à partir d’une vision qui s’inscrit dans une grande référence à l’histoire du port. «Actuellement tous les ports sont repoussés à l’extérieur des villes. D’autres ont connu une belle réhabilitation du patrimoine maritime et industriel mais ils n’ont plus d’activité. A Marseille le projet est novateur», explique Corinne Vezzoni qui précise: « On démontre qu’on peut faire les deux ensemble. L’activité peut perdurer tout en ouvrant les lieux au public. Ce sera la première fois et Marseille le démontrera. Ce sera aussi un beau témoignage de la reconnaissance de ce que le port a donné à la ville. »
Siège social, restaurants et spectacles
Deux halles patrimoniales, le hangar J0 (Zéro), vont être réhabilitées et une troisième travée sera construite. Via une passerelle elle donnera accès aux Terrasses du port. Il faudra attendre 5 ans avant que l’ensemble ne soit totalement accessible au public. Les halles vont intégrer, le siège social du Grand port, un amphithéâtre, des bars et restaurants et accueillir des spectacles à ciel ouvert. C’est tout le quartier de la Joliette qui va revivre les pieds dans l’eau.
Reportage Joël BARCY