ONU. La situation critique des Rohingyas au Myanmar, un « test pour l’humanité »

Huit ans après leur exode massif, plus d’un million de Rohingyas vivent toujours dans des conditions précaires au Bangladesh et au Myanmar. Réunis à New York, responsables politiques, humanitaires et militants ont tiré la sonnette d’alarme sur une crise aggravée par la famine, la violence et le manque de financements.

Privés de citoyenneté au Myanmar, les Rohingyas continuent de subir persécutions et déplacements forcés. Plus d’un million d’entre eux survivent dans des camps au Bangladesh, tandis que ceux restés dans l’État de Rakhine sont pris en étau entre la junte militaire et les groupes armés. Bombardements, enrôlements forcés, famine et exactions rythment leur quotidien depuis le coup d’État de 2021.

Lors d’une conférence de haut niveau organisée au siège de l’ONU, la Présidente de l’Assemblée générale, Annalena Baerbock, a dénoncé une tragédie « qui devrait nous faire honte ». Elle a rappelé que 800 000 enfants ne sont pas scolarisés dans les camps de Cox’s Bazar et que le plan humanitaire 2025 n’est financé qu’à 12 %.

Le Secrétaire général de l’ONU a réclamé la protection des civils, l’accès humanitaire et la reconnaissance pleine et entière de la citoyenneté des Rohingyas. Mais sur le terrain, les violences persistent. Des militants rohingyas présents à la conférence ont alerté : « Si rien n’est fait, l’exode se poursuivra jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de Rohingyas au Myanmar ».

Ces derniers demandent des sanctions ciblées contre la junte, la création de couloirs humanitaires transfrontaliers et même une zone de sécurité internationale dans le nord de l’État de Rakhine. Pour eux, la justice est la condition indispensable d’une paix durable.

Malgré l’absence de cessez-le-feu et l’essoufflement de la condamnation internationale, les intervenants ont insisté sur l’urgence d’une réponse politique et humanitaire. « Le peuple rohingya a survécu à huit années de déplacements et d’incertitude. Sa résilience est extraordinaire. Notre réponse doit être à la hauteur », a conclu Mme Baerbock.

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