Le chorégraphe n’aime pas les anniversaires mais il s’est laissé séduire par l’idée de fêter les quatre décennies du ballet qu’il a créé à 27 ans. Unanimement reconnu comme une figure de l’art contemporain Angelin Preljocaj fédère la vie culturelle à Aix-en Provence, irrigue de multiples lieux. Pour cet anniversaire il s’est produit avec ses danseurs sur le parvis du Pavillon noir devant un public venu en nombre.

Scène XXL

Il s’avance, hiératique. Angelin Preljocaj a ouvert la prestation sur le parvis du Pavillon noir devant des centaines de spectateurs. Le chorégraphe a donné le La, avant que la quarantaine de danseurs ne s’emparent de cette scène XXL. Une vraie communion avec le public pour qui le ballet est ancré dans la ville et ses environs. « Ces 40 ans ont été un point d’agrégation, confie le chorégraphe. Ce que j’espère c’est de pouvoir continuer à travailler avec des danseurs magnifiques et une équipe incroyable qui rayonne sur toute la région et qui apporte la danse là où elle ne va pas, dans les quartiers, les hôpitaux, les prisons. Ça nous apporte beaucoup en tant qu’artistes et puis ça apporte aux gens qui ne viendraient pas nécessairement vers la danse. »
Focus sur 40 ans

Six duos retraçant les étapes du ballet Preljocaj au cours de ces 40 ans se sont produits tout l’après-midi. Roméo et Juliette, Le Lac des cygnes, Requiem(s), Blanche neige, le Parc… D’anciens danseurs sont venus réinterpréter ces duos. « Cet anniversaire c’est un moment de retrouvailles, un moment où tout le monde comprend ce qui se joue là. Il y a le ballet qui part en tournée, le ballet junior qui étudie avec de nouveaux chorégraphes, il y a le G.U.I.D. qui va dans les quartiers, on se croise en fait et là, tout à coup, on se réunit et on voit que l’on partage la même aventure et c’est très beau. »
Initiation
Le matin une grande leçon de danse s’est déroulée sur le parvis du Pavillon noir, animée par Paolo Franco, l’assistant d’Angelin Preljocaj. L’objectif était d’inviter les publics, novices ou pas, à découvrir des mouvements. Là encore plusieurs centaines de personnes, petits et grands ont pu appréhender la danse contemporaine dans un ensemble géant. Une manière pour Angelin Preljocaj de mesurer que son ballet fait partie intégrante de la vie culturelle aixoise. Mais point question de s’arrêter à ces 40 ans. Pour le chorégraphe ce n’est qu’une étape. L’aventure continue avec la même passion chevillée au corps.
Reportage Joël BARCY