Région Sud. Forum Respect pour les Femmes. Soumission chimique : des corps sous emprise, une société sous silence
La Région Sud a consacré une matinée entière à un sujet longtemps resté dans l’angle mort des politiques publiques : la soumission chimique, ces violences commises après l’administration de substances à l’insu des victimes, souvent par un proche, un conjoint, un collègue. Pour la quatrième édition de son Forum Respect pour les femmes, la collectivité a réuni victimes, soignants, magistrats, avocats, associatifs et organisateurs de festivals afin de nommer ce phénomène, en comprendre les mécanismes et esquisser des réponses concrètes.
La rencontre a fait du procès de Mazan un électrochoc et un point de bascule : la soumission chimique n’est ni un fait divers, ni une dérive de soirée, mais une véritable méthode de prédation. De la définition des agressions facilitées par les substances à la collecte des preuves, de l’accueil des plaintes à la formation des professionnels et des jeunes, ce forum entend poser les bases d’une mobilisation durable, où la honte change enfin de camp.
Jennifer Salles, conseillère régionale et présidente de la Commission Lutte contre les inégalités, solidarités, défense des droits des femmes, et d’Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, qui s’est adressée au public par message vidéo, ont ouvert la Rencontre.
« Ce n’est pas une compétence de la région, mais une priorité politique » Dès l’ouverture, Jennifer Salles rappelle l’engagement de la collectivité : « C’est la quatrième édition de ce forum Respect pour les femmes. C’est un engagement fort de la région et de notre président Renaud Muselier. Ce n’est pas une compétence de la région, la lutte contre les violences faites aux femmes, mais notre président a vraiment voulu faire de cette lutte une priorité, avec des moyens. » Pour elle, l’enjeu est clair : on ne peut pas se contenter de déclarer une priorité sans y affecter de ressources concrètes. La Région Sud finance ainsi plusieurs actions de prévention, de protection et d’accompagnement des victimes : « On fait beaucoup de prévention, de protection et on aide également les femmes à la reconstruction. » Cette année, le choix du thème ne doit rien au hasard. Il s’inscrit dans un contexte marqué par l’actualité judiciaire, notamment le procès de Mazan, où un mari a été jugé pour avoir drogué et violé sa femme pendant des années. Une affaire qui a servi d’électrochoc. «Ce procès a fait émerger ces violences-là, qui sont des violences extrêmement importantes, explique Jennifer Salles. On parlait jusque-là de soumission chimique surtout dans les lieux festifs, en disant aux jeunes filles de faire attention à leurs verres. Mais beaucoup moins dans la sphère privée et professionnelle. Il nous semblait important aujourd’hui de sensibiliser le grand public à ces questions-là. »
Informer, reconnaître les signes, encourager les plaintes
L’objectif affiché de la matinée est triple : informer, outiller l’entourage et favoriser le dépôt de plainte. « On ne sait pas toujours à quoi ça ressemble, la soumission chimique, souligne Jennifer Salles. Ce sera l’occasion de savoir, de reconnaître les signes qui peuvent permettre à l’entourage de détecter qu’il y a un souci, parce que parfois, soi-même, on ne s’en rend pas compte. » Elle insiste sur le rôle clé des proches, qui peuvent devenir des “révélateurs” de situations gravissimes, en aidant la victime à mettre des mots sur ce qu’elle vit et à être crue. Avocate de profession, elle constate d’ailleurs une évolution dans les dossiers : « On a de plus en plus de femmes cette année qui ont déposé plainte pour des faits de soumission chimique. Est-ce que c’est parce qu’on en parle ? Je le pense sincèrement. À chaque fois qu’on parle de thématiques importantes comme celle-ci, cela libère la parole et permet à des femmes qui ne se rendaient pas forcément compte de ce qu’elles vivaient de comprendre que ce n’était pas normal, et de le dénoncer. »
« Ce n’est pas un fait divers, c’est une méthode de prédation »
Empêchée de se rendre à Marseille, Aurore Bergé, Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a néanmoins tenu à s’adresser aux participants dans une vidéo projetée en séance. Son message est sans ambiguïté : la soumission chimique constitue une violence à part entière, et non un phénomène marginal.
« Ce que vous portez ici, c’est une cause juste, une cause urgente et une cause vitale : en finir avec la soumission chimique. Il faut le dire sans détour : c’est une violence, une violence invisible, froide, organisée, qui dépossède les femmes de leur volonté, de leur mémoire, de leur dignité. Ce n’est pas un fait divers. Ce n’est pas une dérive isolée. C’est une méthode de prédation. »
La ministre souligne que ce type de violences repose sur une « mécanique du silence et de la peur», longtemps minimisée ou ignorée. Elle rappelle aussi une avancée juridique majeure : l’inscription explicite de la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol. « Cette évolution juridique n’est pas que symbolique, insiste-t-elle. Elle remet le curseur là où il doit être : « sur la volonté, sur l’accord explicite, sur la liberté de dire oui ou non. Le silence n’est pas un consentement. L’inconscience n’est pas un consentement. La peur n’est pas un consentement. Ce qui compte, ce n’est pas ce que l’agresseur croit, mais ce que la victime veut. » Dans le cas de la soumission chimique, cette question du consentement est centrale, puisqu’il est littéralement rendu impossible : « La soumission chimique, c’est la confiscation du corps. C’est la violence dans sa forme la plus totale, celle qui efface, qui anesthésie, qui fait d’une personne un corps sans défense, un objet qu’on use, qu’on jette. Et la plupart du temps, l’agresseur n’est pas un inconnu dans la rue : c’est un ami, un collègue, un mari, un voisin. »
« Ce combat n’est pas une affaire de femmes, c’est l’affaire de la société »
Au-delà des lois et des dispositifs, Aurore Bergé appelle à un sursaut collectif : « Il nous faut avant tout du courage. Le courage de regarder en face la vérité. Le courage de croire les victimes. Le courage d’intervenir quand une amie, une sœur, une collègue ne va pas bien. Le courage, enfin, de ne plus se taire. » Pour elle, la lutte contre la soumission chimique ne peut pas être cantonnée aux associations spécialisées ou aux pouvoirs publics : « Ce combat, ce n’est pas une affaire de femmes, c’est l’affaire de la société. C’est l’affaire de la République, la République qui protège, qui écoute, qui croit, qui s’engage. » Elle salue le travail des associations, des professionnels de santé, des forces de l’ordre, des magistrats, des avocats, des élus et des bénévoles, qu’elle décrit comme «la preuve qu’une société debout existe encore».
1ère table ronde: « Qu’est-ce que la soumission chimique et qui sont les victimes ? »
La première table ronde a donné un visage très concret à la soumission chimique, à travers les témoignages de Caroline Darian, présidente de l’association M’endors pas, de la députée Sandrine Josso, et l’éclairage scientifique du Dr Leïla Chaouachi, pharmacienne et fondatrice du CRAFS.
Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot, a raconté son combat pour faire reconnaître sa propre histoire, alors qu’elle se définit comme une « victime invisible ». Deux photos d’elle, sédatée et à moitié dénudée, retrouvées dans le dossier de son père, Dominique Pellicot, l’ont conduite à porter plainte. Mais la justice ne poursuit pour l’instant que la détention de photos à caractère sexuel. Elle réclame la réouverture des scellés et rappelle que la plupart des victimes de soumission chimique n’ont pas toutes les preuves « implacables » nécessaires pour être crues, alors même que des images circulent parfois jusqu’au darknet.
La députée Sandrine Josso a, elle aussi, livré un récit précis de la soirée où un sénateur de son département lui a servi une coupe de champagne contenant de la MDMA. Palpitations, vertiges, panique : elle parvient à s’enfuir, à appeler un taxi, puis à se réfugier à l’Assemblée nationale, avant d’être prise en charge à l’hôpital où la drogue est détectée dans son sang. Un procès est prévu en janvier 2026. Elle souhaite en faire un moment pédagogique pour mieux faire comprendre les mécanismes de la soumission chimique et briser les idées reçues.
Le Dr Leïla Chaouachi a posé les définitions : la soumission chimique est un mode opératoire criminel consistant à droguer quelqu’un à son insu pour faciliter une agression. Elle la distingue de la vulnérabilité chimique, quand l’agresseur profite d’une consommation volontaire (alcool, drogue) pour passer à l’acte. Dans les deux cas, il s’agit d’« agressions facilitées par les substances ». Les victimes sont majoritairement des femmes, mais de tous âges – de 4 jours à 98 ans – et de tous milieux. L’agresseur est le plus souvent une personne connue ou en position de confiance. « La soumission chimique n’est pas une affaire d’imprudence, c’est une affaire de confiance trahie », insiste-t-elle, plaidant pour une vigilance solidaire plutôt qu’une société de peur.
Enfin, Caroline Darian et Sandrine Josso ont rappelé leur engagement commun : l’association M’endors pas mène un travail de lobbying et de sensibilisation, tandis que la députée a co-rédigé un rapport gouvernemental comportant une cinquantaine de recommandations. Parmi les priorités : une grande campagne nationale d’information, un meilleur accompagnement des victimes et la formation des professionnels, ainsi que la possibilité de réaliser des prélèvements (sang, urine, cheveux) sans dépôt de plainte, afin de ne plus laisser ce fléau « passer sous les radars ».
2ᵉ table ronde – « Comment détecter, repérer les signes et recueillir des preuves ? »
La deuxième table ronde était consacrée au cœur du dispositif de lutte contre la soumission chimique : comment réagir vite, détecter les signes et préserver les preuves. Autour de la table, le Dr Leïla Chaouachi, fondatrice du CRAFS (Centre de référence sur les agressions facilitées par les substances), le professeur Georges Leonetti, médecin légiste et doyen de la faculté de médecine de Marseille, et la professeure Anne-Laure Pelissier, toxicologue médico-légale au CHU de la Timone.
Leïla Chaouachi a présenté le CRAFTS comme une “boussole nationale” : un centre de téléconseil spécialisé, joignable par téléphone, où des pharmacologues formés aux violences sexistes et sexuelles guident les victimes, leurs proches ou les professionnels. En cas de doute au réveil -trou de mémoire, sensations inhabituelles, environnement suspect- le message est clair : ne pas rester seul, écouter ses doutes, et contacter rapidement le CRAFTS pour savoir où aller et quoi conserver (vêtements, préservatifs usagés, etc.) afin de préserver un maximum d’indices, même si la personne n’est pas prête à déposer plainte immédiatement.
Côté médical, le professeur Leonetti a rappelé les trois signes fréquemment associés à la soumission chimique : sédation (perte de vigilance, endormissement anormal), troubles de la mémoire (impossibilité de “refaire le film” de la soirée) et désinhibition ou comportements inhabituels, souvent minimisés par l’entourage (« tu as trop bu »). Il insiste sur l’importance d’une prise en charge complète aux urgences : écoute sans banalisation, examen clinique, prélèvements toxicologiques précoces, mais aussi contraception d’urgence, prévention des IST et soutien psychologique.
Sur le plan analytique, la professeure Anne-Laure Pelissier a décrit une véritable course contre la montre : le sang et l’urine doivent être prélevés dans les premiers jours, puis le relais est pris par l’analyse des cheveux, utile jusqu’à plusieurs mois après les faits, notamment pour repérer des expositions répétées. Mais ces analyses, extrêmement fines, ne peuvent être réalisées que dans des laboratoires spécialisés, à l’aide de techniques de haute sensibilité et d’experts capables d’interpréter les résultats. Elle met en garde contre les tests rapides vendus au grand public, incapables de détecter la plupart des substances impliquées dans la soumission chimique et donc trompeurs.
Tous trois convergent sur un double message : pour les victimes, consulter le plus vite possible et faire des prélèvements précoces, même si la plainte vient plus tard ; pour les pouvoirs publics et les soignants, renforcer la formation, la coordination et le maillage territorial, afin que chaque doute puisse être pris au sérieux et documenté, partout en France. Le CRAFTS se pose comme point d’entrée : «Si vous avez un doute, on vous écoute et on vous oriente ».
3ᵉ table ronde – « Comment accompagner les victimes dans la durée ? »
La troisième table ronde a déplacé le regard du strict temps de l’agression vers le long parcours des victimes dans les institutions – médicales, associatives et judiciaires. Autour de la table : Sophie Pioro, directrice de Solidarité Femmes 13 (qui accompagne depuis près de 50 ans les femmes victimes de violences conjugales et sexuelles dans les Bouches-du-Rhône), Maître Arnaud Godefroy, cofondateur de la plateforme SOS Soumissions chimiques, Pierre Reynaud, substitut général près la cour d’appel d’Aix-en-Provence en charge de la politique d’aide aux victimes, et Magali Blasco, de l’association d’aide aux victimes AMAV.
Sophie Pioro rappelle que la soumission chimique n’est qu’un mode opératoire au sein de violences plus larges, qui s’inscrivent dans une culture du viol encore très présente. Les femmes qui arrivent dans son association ne sont généralement plus dans l’urgence médicale : elles ont déjà tenté de porter plainte ou de se faire soigner. Le travail commence alors par l’écoute et la croyance : reconstruire, travailler la mémoire traumatique, éviter de pousser trop tôt vers une plainte qui pourrait les mettre en danger (notamment quand l’auteur est le conjoint) ou les fragiliser encore davantage. Elle pointe un frein majeur : le manque de moyens, avec des délais d’attente de plusieurs mois pour voir un·e psychologue, incompatibles avec les besoins des victimes.
Maître Arnaud Godefroy de SOS Soumissions chimiques décrit une plateforme gratuite, animée par des avocats bénévoles, qui n’intervient pas dans l’immédiat après l’agression mais au moment où les victimes doivent se frayer un chemin entre toxicologie, médecine, police, justice et soins psychiques. L’équipe les aide à préparer leur dépôt de plainte, à éviter les “fausses bonnes solutions” (analyses peu fiables, laboratoires non spécialisés), et à faire valoir leurs droits. «L’un des principaux obstacles, souligne-t-il, reste l’accueil en gendarmerie ou commissariat : la dissociation traumatique, les trous de mémoire ou le récit décousu, qui devraient être des indices du traumatisme, sont encore trop souvent interprétés comme un signe de manque de crédibilité».
Du côté de l’institution, Pierre Reynaud reconnaît le risque de «victimisation secondaire»: lorsque la procédure elle-même devient une nouvelle épreuve. Remettre en question la parole d’une victime est une exigence judiciaire, mais elle ne doit pas se transformer en humiliation ou en reprise de clichés sexistes. Il rappelle que le budget dédié à l’aide aux victimes est en hausse et que les associations subventionnées par la Justice jouent un rôle clé, mais que les disparités territoriales restent fortes. Il insiste aussi sur un outil souvent méconnu : la CIVI, Commission d’indemnisation des victimes d’infractions, qui permet une indemnisation par le Fonds de garantie, sans confrontation avec l’auteur, à condition que les avocats la connaissent et la saisissent.
Magali Blasco, qui a accompagné Gisèle Pellicot tout au long du procès des viols de Mazan, raconte un accompagnement «de haute voltige» organisé dans l’urgence, à seulement quinze jours du début d’une audience hors de son territoire. Elle plaide pour que les services d’aide aux victimes soient saisis beaucoup plus tôt, dès l’instruction, afin de préparer l’accueil, le soutien psychologique, la logistique, et d’éviter que les associations ne soient réduites à un rôle caricatural de «porteurs de bouteilles d’eau» . Tous les intervenants s’accordent sur une même priorité : mieux coordonner la chaîne des acteurs (justice, avocats, police, associations, soignants), informer clairement les victimes de l’avancement de leur dossier, et surtout former massivement l’ensemble des professionnels aux violences sexuelles et à la soumission chimique.
Dernière séquence de la matinée, cette table ronde s’est concentrée sur la prévention et la formation : comment faire en sorte que ce qui est arrivé à Gisèle Pellicot – suivie par de nombreux spécialistes sans que la soumission chimique ne soit jamais envisagée – ne puisse plus se reproduire.
La professeure Florence Bretelle, cheffe de service et directrice de la Maison des femmes Marseille Provence, explique que l’affaire Pellicot a agi comme un électrochoc : les équipes connaissaient le phénomène sans le nommer et, surtout, sans savoir quoi prélever, quand et à qui adresser les analyses. À l’AP-HM, un protocole précis et des fiches réflexes ont désormais été bâtis : que faire à 2 h du matin aux urgences, quels prélèvements réaliser, dans quels cas évoquer la soumission chimique, et comment conserver des preuves, y compris lorsque la plainte n’est pas encore déposée. Ce protocole est en cours de diffusion dans tout le Réseau Méditerranée (de Marseille à Nice et la Corse), adossé à des laboratoires experts. Changement clé : croire les patientes lorsqu’elles disent « je ne me souviens de rien » et poser systématiquement la question.
Du côté des formations, Christophe Baillet, directeur d’un pôle Euroméditerranée de formation aux métiers du soin, constate que la soumission chimique reste très peu abordée dans les études infirmières : on parle surtout de consentement et d’éthique, ou de «contention chimique» en psychiatrie, mais rarement de ce mode opératoire criminel. Les étudiants interviennent pourtant déjà en prévention auprès de collégiens et lycéens via le service sanitaire. Il appelle à profiter de la révision des référentiels de formation pour intégrer explicitement la soumission chimique, les circuits de prise en charge et les bons interlocuteurs, et pour sensibiliser aussi les bureaux des étudiants, alors même que des agressions entre pairs continuent d’être signalées.
Sophie Mariotti, coordinatrice du Réseau Méditerranée, insiste sur une prévention précoce et massive autour du consentement : savoir dire oui, savoir dire non, comprendre que l’« entre-deux » n’est pas un consentement, arrêter de culpabiliser les filles sur leur tenue ou leur consommation et responsabiliser les auteurs potentiels sur le respect de l’autre. Son objectif étant d’armer les professionnels pour déconstruire les idées reçues chez les jeunes, et donner à ces derniers des lieux-ressources fiables (structures de proximité, sites validés) pour ne pas laisser les réseaux sociaux et les fake news faire office de référent.
Depuis le terrain festif, Raymond Lloret, directeur général de Delta France Association (bras engagé du Delta Festival), rappelle que les festivals sont à la fois des espaces de vulnérabilité (alcool, produits) et un levier de prévention énorme. Le Delta rassemble 30 000 jeunes par jour pendant cinq jours à Marseille : au cœur du site, une “Safe Zone” de 70 m² accueille, informe et rassure. 70 000 capuchons de verre y sont distribués, des maraudes repèrent les jeunes en difficulté, et des partenaires spécialisés (équipes médicales, associations, psychologues, avocats) prennent le relais. Sur la dernière édition, l’organisation a recensé surtout des cas liés à l’alcool et aux drogues festives, et seulement quelques suspicions de soumission chimique, mais refuse de baisser la garde. Le dispositif a été récompensé au niveau national comme un des plus sûrs, et le festival se dit prêt à relayer une future campagne nationale de prévention.
La matinée s’est achevée sur une note à la fois combative et profondément symbolique avec la prise de parole de Sarah Abitbol, championne de patinage artistique et fondatrice de l’association La Voix de Sarah, puis de Jennifer Salles, pour la Région Sud.
Sarah Abitbol a raconté comment son association lutte contre les violences dans le sport en utilisant l’art comme levier de reconstruction. Elle a présenté l’exposition « Cris d’Alerte », installée dans la salle, où des phrases prononcées par des agresseurs – comme « C’est un secret entre nous, ne le dis à personne » – sont mises en image pour frapper tous les publics, « de 4 à 90 ans ». À travers ses projets – numéro de patinage emblématique, documentaire « Un silence si bruyant », débats partout en France – elle revendique un message d’espoir : celles qui prennent la parole ne sont « pas des victimes mais des championnes », vivantes, debout, et déterminées à briser le silence autour des violences et de la soumission chimique.
Jennifer Salles a repris ce fil en rappelant que « la honte doit changer de camp », slogan qui traverse l’exposition comme la matinée entière. Elle a réaffirmé l’engagement de la Région Sud à faire reconnaître la soumission chimique comme une violence à part entière, insidieuse mais bien réelle, et à la combattre au quotidien. La Région annonce la mise en place de formations et actions de sensibilisation auprès des lycéens, notamment via le Parlement régional de la jeunesse et les CIDFF (Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles), pour faire des jeunes de véritables ambassadeurs de l’égalité filles-garçons et du consentement.
La conclusion s’est matérialisée par l’invitation faite à l’ensemble des intervenantes et intervenants des quatre tables rondes à venir signer une charte commune, déclaration d’intention pour « aller plus loin » : poursuivre la pédagogie, coordonner les acteurs et amplifier, depuis la Région Sud jusqu’au niveau national, le combat contre la soumission chimique et les violences faites aux femmes.
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