C’est une tradition républicaine. Jacques Witkowski, le nouveau préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, préfet de la zone de défense et de sécurité Sud, préfet des Bouches-du-Rhône, a déposé une gerbe devant l’Arc de triomphe de la Porte d’Aix. Issu du Sud-ouest, il semble offrir une chaleur méridionale pour ses premiers pas dans la cité phocéenne. De nombreux dossiers l’attendent.
La baraka
Jacques Witkowski est né pour être dans la lumière. « Toutes mes prises de fonctions se sont faites sous le soleil. C’est encore le cas aujourd’hui, la guigne ne m’a pas rattrapé à Marseille pour le moment. » Mais point d’emphase, un préfet au naturel qui évoque son émotion d’être là à la tête de la région Sud. « Il y a encore quelques jours, je ne m’imaginais pas être ici un 1er décembre», précise-t-il.
Trois mots clé
« Trois verbes sont toujours mon guide. Je veux et j’ambitionne un État lisible, un État proche et un État réactif », insiste Jacques Witkowski. Il décrit chaque mot pour évoquer le contexte d’insécurité à Marseille. « A tous ceux qui viennent troubler l’ordre public, à tous ceux qui empêchent que les libertés individuelles ou collectives puissent s’exprimer, je souhaite qu’on oppose la férocité républicaine. »
Message reçu
Le message a été bien reçu par le maire de Marseille. En filigrane, l’édile estime que « les numéros de claquettes » de Bruno Retailleau n’ont pas servi la ville. « Parallèlement, il a supprimé la préfecture de police, il a divisé par deux le nombre de recrutements de policiers nationaux et le précédent préfet a mis tout cela en place. » Benoît Payan ne croit pas que l’État reviendra sur sa décision mais espère que la sécurité deviendra son credo. « Marseille c’est 2,5 fois Paris et on a seulement 30 policiers qui tournent la nuit sur toute la ville. Vous imaginez ce qu’ils risquent, cela ne peut pas continuer. Il nous faut maintenant des moyens. » Et le maire enchaîne sur le manque de moyens pour les associations dans les quartiers. « Tout le monde a dit après l’assassinat terrible de Mehdi Kessaci, la République, les associations font un travail formidable. Les mots d’amour c’est bien mais moi je préfère les actes. Quand une association on la laisse mourir on en paie les conséquences parfois au prix du sang.»
Continuité économique
Pour Renaud Muselier l’arrivée de Jacques Witkowski, qui a notamment été amené à gérer les JOP 2024 en tant que préfet de Seine-Saint-Denis, est un atout pour la région et les futurs jeux de 2030 dans les Alpes. « C’est un préfet très performant, ses prédécesseurs ont bien fait avancer les dossiers économiques, il aura à les mettre en oeuvre. Il y a l’aménagement du territoire, l’économie, l’énergétique, la défense, des enjeux colossaux. »
Jacques Witkowski a donc du pain sur la planche. Premier gros dossier à gérer la visite d’Emmanuel Macron le 15 décembre à Marseille.
Reportage Joël BARCY
