Destimed ouvre une nouvelle fenêtre sur le débat avec « La parole est à Viou », une chronique portée par la plume libre et engagée de Viou. Ce rendez-vous assumera un ton personnel, curieux, parfois piquant mais toujours ouvert. Ici, la réflexion se fait sans détour, avec le goût des idées, des points de vue qui se confrontent, et des questions qui ouvrent la discussion. Cette chronique donnera voix à une lecture singulière de l’actualité, aux angles parfois à contre-courant. La parole est à Viou à contredire, à débattre.
À Marseille, le casting est ouvert, mais le scénario est vide…
Ne nous mentons pas. On le sent venir, ce petit vent ? Pas le Mistral qui nettoie le ciel, non. Ce petit vent rance des campagnes électorales qui commence à souffler sur le Vieux-Port. Les municipales approchent, les couteaux s’aiguisent, et les Marseillais se retrouvent là, au milieu du jeu de quilles, à se demander à quelle sauce ils vont être mangés. Soyons lucides deux minutes : en regardant l’affiche, on a l’impression d’avoir le choix entre la peste, le choléra et une grippe mal soignée. C’est l’histoire d’une ville magnifique qui cherche désespérément un capitaine, et qui se retrouve avec des seconds rôles se battant pour la casquette.
Les sortants : bilan plombé et postures dangereuse
D’un côté, il y a les “gestionnaires” : Payan à la Mairie, Vassal à la Métropole. Sur le papier, c’est l’expérience. Mais dans la rue, c’est le grand écart. Leur bilan leur colle aux basques comme un boulet : travaux interminables, propreté douteuse, transports qui rament. Et pour se défendre ? C’est là que la machine dérape. Chez Vassal, on touche au ridicule. Dès que surgit un désaccord, ils crient au “féminicide politique”. Il faut arrêter cet amalgame indécent. Utiliser la souffrance des femmes victimes de vrais drames pour esquiver une critique de gestion, c’est irrespectueux et grotesque.
En face, Payan ne vaut guère mieux. Lui s’enferme dans le jeu dangereux du communautarisme. À force de flatter les communautés les unes après les autres pour assurer sa base électorale, il ne rassemble pas Marseille, il la morcelle. C’est du clientélisme à la petite semaine qui fragilise le “vivre-ensemble” qu’il prétend défendre. Entre l’indécence des uns et les calculs électoralistes des autres, nous ne sommes pas sortis de l’auberge.
Les extrêmes : le saut dans le vide sans parachute
De l’autre côté, surgissent les nouveaux venus, les porte-voix des extrêmes. Delogu, Allisio. Pour eux, c’est facile : ils n’ont jamais rien géré. Pas une mairie de secteur, pas une crèche, rien. Alors forcément, ils jouissent du confortable “bénéfice du doute”. C’est facile la virginité politique : on peut promettre que demain la mer sera plus bleue. Mais attention au mirage. Ne nous racontons pas d’histoires : ces profils nous garantissent surtout une chose, l’inexpérience totale. Confier les clés du camion à quelqu’un qui n’a jamais conduit que sur Twitter, c’est l’accident presque assuré au premier virage.
L’équation impossible et le vide sidéral
C’est là tout le drame de cette élection qui s’annonce. Nous sommes coincés dans une impasse politique majeure. Pris en étau entre, d’une part, des sortants usés par le pouvoir tentant de masquer leur bilan mitigé derrière des polémiques stériles, et d’autre part, des novices n’ayant pour eux que leur virginité administrative et leur gouaille. On nous demande finalement de choisir entre ceux qui ont déçu et ceux qui risquent de ne pas savoir faire. Et le pire dans tout ça ? C’est le silence assourdissant des idées. Qui a entendu parler d’un projet ? D’une vision pour Marseille dans 10 ou 20 ans ? Personne. Pour l’instant, la seule stratégie, c’est le tir au pigeon. Chacun n’existe qu’à travers la critique de son voisin. C’est la cour de récréation : “Votez pour moi parce que l’autre est nul”.
Marseille mérite mieux qu’un combat de coqs
On aimerait qu’ils aient un vision pour Marseille. On aimerait qu’ils sachent améliorer nos écoles, notre sécurité, nos logements, notre environnement . On aimerait un candidat qui ne soit pas là pour sauver sa carrière, mais pour servir les Marseillais. Pour l’instant, on cherche encore… Mais comme c’est la période magique de Noël, peut-être vaut-il mieux arrêter d’attendre après eux et s’adresser directement à la plus haute autorité de la saison : le Père Noël. Qu’il nous apporte un candidat à la hauteur de Marseille et des Marseillais. Quelqu’un de vraiment capable d’améliorer nos vies …



