Publié le 18 novembre 2019 à 19h19 - Dernière mise à jour le 29 octobre 2022 à 13h26
Matthieu Delaporte un miraculé
Chaleureusement félicités par le public aixois, les deux réalisateurs ont longtemps bien sûr évoqué «Le prénom», une de leur grande joie et de leur grande tristesse, puisque l’on sait que l’actrice principale Valérie Benguigui est morte d’un cancer peu de temps après. L’occasion pour Matthieu Delaporte de dévoiler un pan de son existence personnelle. «A l’origine du scénario du film il y a aussi le livre « La méthode Schopenhauer » d’Irvin Yalom dans lequel un psy, après avoir appris sa mort prochaine, se demande ce qu’il va faire du temps qui lui reste. Dans la première scène, un médecin apprend au psy qu’il a un cancer de la peau… », explique-t-il. Et d’ajouter : «J’ai un choc, car la description qu’il en fait correspond très précisément à un grain de beauté que j’ai sur la jambe. Alex, à qui je confie mon inquiétude, me supplie alors de foncer chez un dermato… Je vais donc en voir un au bout de la rue. Je lui explique ce qui m’arrive. Il me dit: « Déshabillez vous, je vais vous rassurer ». Je m’exécute et, comment dire… À la tête du type, je comprends, que j’ai un gros problème. Je dois être opéré d’urgence ! L’opération se déroule bien mais je dois patienter un mois avant d’avoir les résultats des analyses… En gros, si, comme dans le livre, le mélanome s’est propagé, j’y reste. Sinon, je suis sauvé. C’est un suspens assez particulier », conclut-il en précisant qu’il est entièrement guéri.
Luchini et Bruel au sommet
«On ne pense jamais aux acteurs quand on écrit», disent en chœur Alexandre et Matthieu. «Mais l’envie de travailler avec Fabrice était très forte. On s’était ratés, et puis voilà c’est fait. L’associer à Patrick notre ami nous semblait une bonne idée. Ils sont très différents et très complémentaires. Quand Fabrice nous appelait au téléphone, il parlait plusieurs longues minutes pour enfin nous dire que tel mot pouvait être enlevé dans une réplique. Puis il rappelait pour nous expliquer que « finalement avec ce mot c’est bien aussi ». (Rires…) Fabrice connaissant tous les rôles avant le tournage il s’est très bien entendu avec Patrick, car ce sont en fait deux acteurs qui ont le sens du rythme et de la phrase.» Cette complicité on la voit, on la sent, on la savoure et d’un gros plan à un silence (le film en regorge) Luchini et Bruel sont au sommet. Comme les autres comédiens dont Zineb Triki, Pascale Arbillot, Jean-Marie Winling, André Marcon ou encore Marie-Julie Baup.
«Le prénom» au Gymnase de Marseille en janvier dans une nouvelle distribution
Une Marie-Julie Baup aérienne, lectrice de «Deux sœurs» de David Foenkinos, déjà exceptionnelle dans «L’important d’être Constant» d’Oscar Wilde où elle partageait la scène avec Lorànt Deutsch, son mari dans la vie, et que l’on pourra retrouver au théâtre du Gymnase de Marseille du 15 au 19 janvier 2020 dans la nouvelle distribution de la pièce «Le prénom» avec à ses côtés Florent Peyre, Jonathan Lambert, Lilou Fogli, et Sébastien Castro. Une affaire de famille en fait. Et «Le meilleur est à venir » de s’imposer comme un exceptionnel moment de cinéma, admirablement filmé (absence de champs/contrechamps systématiques), qui laisse au cœur des traces profondes.
Jean-Rémi BARLAND
«Le meilleur reste à venir » sortie le 4 décembre 2019
«Le prénom » sur la scène du Gymnase à Marseille du 15 au 19 janvier 2020.