Publié le 10 mai 2021 à 11h18 - Dernière mise à jour le 31 octobre 2022 à 17h58
Jean-Laurent Felizia, entouré de 5 candidats, vient de présenter la liste du Rassemblement écologique et social qui regroupe nombre de partis et mouvements au rang desquels Génération Écologie, Génération S, Place publique, le Mouvement des progressistes et le Parti Socialiste, le Parti Communiste. La Gauche républicaine et socialiste (GRS), rejoindrait la liste dans la semaine mais pas la France Insoumise. Une prochaine étape, le 17 mai, avec le dévoilement des têtes de liste départementales. Et la candidature de Corinne Lepage, dans les Alpes-Maritimes serait toujours d’actualité, selon Jean-Laurent Felizia.

Entretien avec Jean-Laurent Felizia (EELV)

«Fin de mois, fin du monde»
Est-ce que la transition écologique et le social seront le fil rouge de votre programme ? Oui, parce que, plus jeune, j’avais été ému par ces 2 maximes: «Penser local, agir global» ou encore «Agir local et penser global ». Il y a une communication possible, dans les 2 sens. Et, je citerai une autre maxime qui dit: «Fin de mois, fin du monde ». On ne peut pas décorréler l’urgence écologique de l’urgence sociale. L’écologie c’est, je dirai, le tronc commun dialectique, et après, il faut lui trouver, transversalement, la déclinaison de toutes les thématiques qu’elles soient, sociales ou économiques. Vous avez aussi dit que vous comptiez associer la population dans une espèce de convention citoyenne régionale, comment allez-vous procéder ? C’est un projet qui me tient à cœur. D’abord parce que j’ai le sens du débat. Je considère que les meilleures solutions que l’on puisse trouver sont toujours issues-même si quelque fois cela peut prendre du temps- du mélange des idées, des trajectoires, des origines, des points de vue. C’est en gros une forme d’agora qui aujourd’hui, peut être exercée par le Conseil économique, social, environnemental régional (Ceser). Mais là, on a affaire à des gens qui sont portés par des compétences ou qui appartiennent à des catégories socio-professionnelles, ou des thématiques qui sont très particulières. Je souhaiterai que cette agora, cette convention citoyenne, soit l’occasion d’avoir une veille citoyenne, non pas pour que l’élu soit, tout le temps, interpellé mais qu’il y ait une sorte d’échanges permanents entre l’hémicycle régional et une représentation citoyenne qu’il faut sans doute penser, en matière de désignation. Est-ce que c’est le tirage au sort? Je pense que, nous, les politiques avons besoin de savoir que les citoyennes et les citoyens sont représentés, associés, interpellés. Cela peut être même des citoyennes et des citoyens qui viendraient s’associer aux décisions, porteurs de mandats politiques, une manière, aussi, de faire remonter la réalité des territoires.«On ne peut pas saborder une activité économique comme le tourisme»
On a vu que vous vous préoccupiez des deux départements alpins, il y a aussi la problématique touristique. Le tourisme va changer, sans doute, avec la pandémie. Comment allez-vous organiser cette union régionale; comment allez-vous considérer ces territoires divers, ensemble ? Rappelez-vous, un jour, cette envolée lyrique de Stéphane Hessel, qui disait: «Produire, produire, produire, consommer, consommer, consommer, jeter, jeter, jeter ». Il faut que l’on sorte de ce système de consommation. Et en matière de tourisme je pense à la pression que notre région va sans doute subir, comme l’été dernier d’ailleurs, où on a vu débarquer des touristes qui avaient envie de nature, d’évasion et d’oxygène après des mois et des mois de confinement. Il faut que l’on trouve la méthode. On ne peut pas saborder une activité économique comme le tourisme, qui est prédominante dans notre région, pas seulement, d’ailleurs, en bord de mer, puisque aujourd’hui, le tourisme vert, les randonnées, la pratique du vélo, le trekking sont des activités qui prennent de plus en plus. Mais il faut arriver à trouver un volet écologique, autrement dit, que l’on puisse apporter à la fois de l’éducation à l’environnement, impliquer les acteurs économiques de ces filières avec peut-être, sans doute des aides financières pour recycler, pour être pédagogue, pour expliquer, la fragilité de la nature, du vivant. On doit mettre cette opération de réapprentissage de la nature, à portée de ces acteurs économiques et leur dire qu’effectivement on peut les aider, par exemple, en les associant aux programmes alimentaires territoriaux (PAT). [(
«un rassemblement large»
Entretien avec Anthony Gonçalves, chef de file régional des communistes de Provence-Alpes-Côte d’Azur

« la Région ne peut pas tout, sur tout»
On voit encore les sages-femmes manifester, faire grève, on sait qu’il y a un problème d’attractivité du salaire, beaucoup d’infirmières, après avoir travaillé à l’hôpital vont dans le privé. Que pouvez-vous faire au niveau régional. Vous parlez de formation mais la rémunération elle, dépend du national ? Vous avez raison, la Région ne peut pas tout, sur tout mais le problème que vous évoquez comme la perte d’attractivité de l’hôpital public, la fuite de nos infirmières dans le privé, un des moyens d’y répondre ce sont, justement, ces stratégies de pré-recrutement où vous contractualisez avec l’élève, vous payez sa formation, il est payé, pendant sa formation, vous assurez quasiment la gratuité totale de sa formation, en échange d’un engagement à rester dans le service public un nombre d’années conséquents, suffisants pour répondre aux besoins des populations. Les bâtiments des établissements de formation sont dans un piètre état, là aussi, il faudra une aide. Vous êtes un grand mouvement mais est-ce que vous ferez appel aux co-financements de l’Europe, dans la mesure où certains d’entre vous ont voté non lors du référendum de 2005, sont contre l’Europe d’une certaine manière? Non, non. Nous avons été contre l’Europe libérale, contre l’Europe du marché mais là c’est d’une autre Europe dont il s’agit. C’est l’Europe de la solidarité, du financement des projets de transformation, donc oui, nous allons, dans le cadre de cette campagne et on l’espère, en responsabilité, faire appel aux financements européens. Je dirai même mieux que jamais et mieux que cela a été fait, jusqu’à présent. Dernière question, on sait qu’il y a un vote difficile ici parce que le RN est puissant. Que comptez-vous faire contre ces forces de la droite et de l’extrême droite ? Vous savez pour combattre la droite et l’extrême droite, pour combattre le rassemblement national, il faut à nouveau, redonner envie aux catégories populaires de s’investir dans l’action politique et il faut leur redonner un espoir, une perspective de transformation sociale. Nous payons le manque d’espoir et de perspective à l’heure actuelle et c’est cela qui fait la force de l’extrême droite. Remettons de l’espoir des perspectives de transformation, de justice sociale, reparlons aux catégories populaires et vous verrez que les choses vont changer. [(
«Avoir une Région véritablement inclusive, solidaire et écologique»
Entretien avec Capucine Edou, Génération S, porte-parole du Rassemblement pour ces élections régionales en Provence-Alpes-Côte d’Azur

«Je suis une citoyenne, une citoyenne engagée»
Est-ce que vous avez déjà eu des mandats? Est-ce que vous vous sentez plutôt société civile ou appartenant à un parti politique ? Je suis une citoyenne, une citoyenne engagée. J’ai déjà mené des combats politiques. Je n’ai jamais été en responsabilité d’un mandat, si ce n’est d’un petit mandat d’opposition, il y a quelques années mais, je suis vraiment une citoyenne qui, aujourd’hui, s’engage et j’espère et je souhaite, vraiment un changement pour cette Région. Changer la Région mais comment, en faisant plus participer les citoyens, en prenant plus en compte cette société civile, les gens sont-ils plutôt éloignés des partis? Il y a eu énormément d’initiatives. Cette crise sanitaire nous a montré à quel point la population, les gens s’engagent, sont solidaires, créatifs. Il y a beaucoup, beaucoup de choses qui ont été faites pour justement aider, dans le voisinage, aider les personnes âgées, les étudiants, les plus démunis, etc. et donc, c’est vraiment cette créativité, cette capacité à faire, de nos concitoyens, à laquelle on s’adresse parce que c’est avec eux que l’on va faire. Parce qu’on sait que les réponses sont aussi là. Elles sont déjà présentes et nous, en tant que liste politique pour les Régionales, nous nous devons d’offrir à tous ces gens, qui se sont engagés, un cadre nouveau. Ce rassemblement écologique et solidaire social est-il inédit en France ? Il est véritablement inédit. Nous sommes de nombreuses organisations à être engagées dans ce rassemblement et je crois que l’on poursuit, tous, cet objectif de transformation, écologique et sociale de la Région. Et, effectivement, il est inédit parce que nous avons aussi réussi en termes de contenu et de programme à construire ensemble et donc à avoir une vraie vision d’avenir collectivement. [(
« Nous avons le devoir de présenter une liste de rassemblement»
Entretien avec Thomas Roller, 1er secrétaire fédéral du Var et coordinateur de la campagne régionale pour le PS
