AĂ©roport Marseille Provence – Entretien avec Julien Boullay: « Citus, altus, fortus … privatus? »

Publié le 31 décembre 2016 à  15h52 - DerniÚre mise à  jour le 9 juin 2023 à  22h12

C’est une annĂ©e 2016 charniĂšre qui s’achĂšve pour l’AĂ©roport Marseille Provence (AMP). Depuis sa crĂ©ation en 1922, l’aĂ©roport de Marignane devenu l’aĂ©roport Marseille Provence en 1986, s’est inscrit dans l’avenir via un agrandissement de son infrastructure pour accueillir aujourd’hui quelque 8,3 millions de passagers et desservir 100 destinations en vol direct (contre 58 en 2006). Et c’est quelque 10 millions de passagers qui sont attendus d’ici 2020. Pour ce faire Âœ milliard d’euros seront investis pour le plus grand plan d’investissement de l’histoire de l’aĂ©roport. Le 8 novembre a marquĂ© une nouvelle Ă©tape dans la construction du nouveau visage de l’AMP avec des couleurs qui portent haut la Provence Ă  travers un nouveau logo et un design qui s’invitera au sein de tous les espaces de l’AMP. «Un projet Ă©minemment collectif, qui a nĂ©cessitĂ© 2 ans de travail», prĂ©cise Julien Boullay, Directeur Marketing et Communication de l’aĂ©roport Marseille Provence. Nouvelles infrastructures, nouveaux design construisent un ensemble qui va permettre de garantir «un haut niveau de service Ă  nos clients mais aussi Ă  nos partenaires opĂ©rationnels. Et pour attirer les compagnies aĂ©riennes, il Ă©tait essentiel d’engager l’aĂ©roport dans un grand projet de modernisation», a prĂ©cisĂ© Julien Boullay lors d’une confĂ©rence de presse. Et en cette veille de changement d’annĂ©e, il apporte quelque Ă©clairage en rĂ©pondant aux questions de Destimed. Entretien.

Julien Boullay, Directeur Marketing et Communication de l’AĂ©roport Marseille Provence (AMP)
Julien Boullay, Directeur Marketing et Communication de l’AĂ©roport Marseille Provence (AMP)

Destimed: Pourquoi le 8 novembre 2016 est Ă  marquer d’une pierre blanche pour l’AMP?
Julien Boulay: Nous avons prĂ©sentĂ© notre nouvelle identitĂ© visuelle, un nouveau logo. Souvent quand une entreprise change de logo, les gens ne comprennent pas la raison, le lien entre ce changement et la stratĂ©gie de l’entreprise. En l’occurrence nous, nous en avons prĂ©sentĂ© un rĂ©vĂ©lateur d’une transformation beaucoup plus globale. L’ancien Ă©tait un peu austĂšre, un peu froid, ne nous disait pas grand-chose de la Provence. Nous avons, avec l’aide d’une agence, recherchĂ© Ă  recrĂ©er un logo qui nous ressemble et qui reflĂšte ce qu’est aujourd’hui Marseille-Provence. Dans l’ancien Marseille Provence apparaissait en petit autant avec cette nouvelle identitĂ© aĂ©roport Marseille Provence apparait en noir en toutes lettres en gros Ă  droite, une maniĂšre d’affirmer notre territoire. A gauche, nous lisons encore AMP mais c’est une Ă©criture extrĂȘmement graphique. On le voit peu, ce n’est pas grave, c’est une signature trĂšs moderne, trĂšs personnalisĂ©e qui, pour le coup reflĂšte la Provence et toutes ses couleurs reprĂ©sentĂ©es. On retrouve la palette de CĂ©zanne. Et puis, il y a cette verticalitĂ© des lignes qui fait penser Ă  nombre de choses notre Hall 1 Pouillon, l’un des symboles de l’aĂ©roport, construit en 1961, qui est un bĂątiment trĂšs haut avec ses colonnes en façade. On retrouve Ă©galement la signalĂ©tique en piste avec ces grandes bandes de couleurs qui viennent dĂ©limiter les voies de circulation des avions. Un nouveau logo, une nouvelle identitĂ© qui a du caractĂšre, moderne qui arrive en amont d’une transformation de l’aĂ©roport plus importante. AMP s’est construit progressivement d’abord avec ce hall Pouillon en 61, puis, dans les annĂ©es 90 sont Ă©rigĂ©s les hall 3 et 4 oĂč se trouvent notamment l’activitĂ© domestique d’Air France et Air Corsica. L’aĂ©rogare mpÂČ est arrivĂ© en 2006. Tous ces halls s’inscrivent dans des architectures diffĂ©rentes et nos client nous disaient ne pas avoir l’impression d’ĂȘtre dans le mĂȘme aĂ©roport entre le hall 1 et le hall 4. Cette nouvelle identitĂ© va nous permettre de gagner en cohĂ©rence sur les diffĂ©rents terminaux.
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Pourquoi ce choix de mettre de la couleur dans la vie de l’aĂ©roport qui n’est autre qu’un espace de transit ?
Ce qui Ă©tait Ă  la mode il y a 15, 20 ans avec des lieux aux couleurs assez neutres n’est plus d’actualitĂ©. Quand vous ĂȘtes en salle d’embarquement la moquette et les siĂšges de couleur neutre, c’est quand mĂȘme tristounet. Nos clients nous ont dit: «On veut sentir que l’on est en Provence et pas ailleurs.» D’oĂč ce travail sur les couleurs, d’oĂč cette volontĂ© de profiter d’avantage d’un aĂ©roport. On a la chance d’avoir une vue sur les pistes d’un cĂŽtĂ© et de l’autre les collines de Vitrolles dans l’aĂ©rogare central. Il s’agit de mettre en avant cette large ouverture sur l’extĂ©rieur. En salle d’embarquement, on aura de nouveaux mobiliers orientĂ©s vers les pistes. Notamment des transats pour se reposer, bouquiner et en mĂȘme temps voir les pistes. Au-delĂ  de l’identitĂ©, Il fallait se demandait, comment est-ce que l’on transforme l’expĂ©rience des passagers dans les salles d’embarquement et qu’ils se sentent mieux, qu’ils ne se sentent pas dans un aĂ©roport lambda en Europe mais qu’ils se sentent en Provence? Ce qui est aussi important pour les visiteurs que pour les Provençaux.

Combien de temps a été nécessaire pour arriver à cette identité visuelle?
C’est l’aboutissement de deux ans de travail avec une rĂ©flexion en profondeur sur nos valeurs, ce qu’attendaient de l’aĂ©roport nos clients. Tout s’est accĂ©lĂ©rĂ© sur les derniers mois par la dĂ©marche collaborative que nous avons mise en place. Avec la question «Si vous transformiez l’aĂ©roport avec nous?». On a donnĂ© la parole Ă  nos clients: «Qu’est-ce que vous attendez de plus de Marseille-Provence?». En quelques semaines nous avons recueilli 1 000 idĂ©es extrĂȘmement variĂ©es et qui nous ont permis de voir ce qu’à leurs yeux Ă©taient le plus important et, quel manque l’on devait combler. Et ce qui en est ressorti c’est que l’ancrage rĂ©gional de l’aĂ©roport devait ĂȘtre renforcĂ©.

Tout sera visible quand ?
C’est un travail qui s’échelonne sur deux annĂ©es tout sera terminĂ© en 2018 avec une bonne partie en 2017.

Des inaugurations Ă  venir ?
Le cours provençal que nous allons crĂ©er. En ce moment cela ne se voit pas trop car nous sommes en plein chantier devant le parvis. Dans 4 mois vous ne reconnaitrez plus l’endroit. Pour l’heure, il n’est pas trĂšs agrĂ©able notamment du fait, ces derniĂšres annĂ©es, de l’explosion du trafic voitures avec tout ce que cela implique: doubles et triples files, klaxons… Un espace qui est devenu trĂšs anxiogĂšne. La transformation de ce parvis va ĂȘtre radicale avec des trottoirs extrĂȘmement larges, une nouvelle vĂ©gĂ©tation et des voies de circulation qui seront rĂ©duites au minimum grĂące aux ronds-points qui ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s en amont, du cheminement et de la crĂ©ation de dĂ©pose-minutes. Le parvis sera ainsi rendu aux piĂ©tons devenant essentiellement un vaste espace paysager.

Dans cinq ans l’aĂ©roport fĂȘtera ces 100 ans. Cette nouvelle identitĂ© visuelle et nombre de transformations vont-elles permettre selon vos chiffres d’accueillir 10 millions de passagers horizon 2020 ?
Un demi milliards d’euros investis sur 10 ans doit permettre Ă  l’aĂ©roport d’accueillir dans de bonnes conditions le surplus de trafic que l’on prĂ©voit dans les annĂ©es Ă  venir. Le transport aĂ©rien est un secteur qui connaĂźt dans le monde une croissance moyenne de 3,4,5% par an. Il peut y avoir des petites crises, on en a connu aprĂšs le 11 septembre ou encore en 2008 mais, en gĂ©nĂ©ral cela repart trĂšs vite. Ce que l’on prĂ©voit c’est un dĂ©veloppement du trafic dans les 10, 20 ans Ă  venir et qui sera d’avantage portĂ© par le dĂ©veloppement du trafic international. Le trafic domestique va continuer de croĂźtre mais Ă  des rythmes plus lĂ©gers. C’est donc l’essor du trafic international qui va permettre Ă  l’aĂ©roport d’atteindre 10 millions de passagers en 2020, 11 millions en 2025. Ce sera Ă  la fois des Marseillais et des Provençaux qui voyageront plus facilement puisqu’ils auront moins besoin de faire des correspondances et c’est de plus en plus le cas sur l’Europe. C’est Ă  dire, il y a dix ans en arriĂšre, mĂȘme pour aller visiter une ville d’Europe, il Ă©tait en gĂ©nĂ©ral obligatoire de passer par l’un des grands hubs europĂ©ens que ce soit Ă  Paris-Charles de Gaulle, Londres, Francfort, Bruxelles ou encore Amsterdam. De plus en plus pour des vols court-courriers Ă  l’intĂ©rieur de l’Europe on offre des vols directs Ă  nos passagers. Souvent des vols proposĂ©s par des compagnies low cost qui partent de mpÂČ ou de mp1: EasyJet, Ryanair, Volotea qui est une trĂšs jeune compagnie mais qui, en 3 ans, propose dĂ©jĂ  10 destinations au dĂ©part de Marseille. On a un nombre de vols directs vers des villes europĂ©ennes qui a Ă©tĂ© multipliĂ© par deux en l’espace de 10 ans. L’annĂ©e prochaine, on prĂ©voit une dizaine de nouvelles lignes en Europe: EasyJet vient d’ouvrir Berlin avec 3 vols par semaine; Volotea va lancer Vienne en avril prochain, pour la premiĂšre fois cette destination sera en vol direct. Dans les prochaines semaines on va confirmer encore plusieurs lignes directes. Ce dĂ©veloppement du trafic court-courrier va continuer d’ĂȘtre pour nous une prioritĂ© dans les annĂ©es Ă  venir; Trafic qui sera Ă  l’origine d’une bonne partie des quelques millions de passagers supplĂ©mentaires que l’on attend. Et puis aprĂšs, il y a le dĂ©veloppement des vols long-courriers. C’est plus compliquĂ© parce que cela suppose des marchĂ©s plus gros mais, lĂ  aussi, avec le dĂ©veloppement du trafic Ă  l’échelle mondiale, nous sommes persuadĂ©s que nous avons une grande marge de manƓuvre. A ce titre en 2017 nous accueillons une nouvelle compagnie Air Canada qui proposera des vols directs entre Marseille et MontrĂ©al, 3 fois par semaine. Des vols qui s’ajouteront Ă  ceux de la compagnie canadienne Air Transat qui propose 5 vols par semaine. Nous aurons donc l’étĂ© prochain, 8 vols par semaine, sachant que Air Canada transportera beaucoup d’amĂ©ricains qui feront une correspondance Ă  MontrĂ©al. Cela est une excellente nouvelle pour tous les professionnels du tourisme de la RĂ©gion puisque la clientĂšle canadienne et amĂ©ricaine est une clientĂšle qui reste en moyenne une semaine voire deux en Provence et, qui a un pouvoir d’achat intĂ©ressant.

Vous avez encore d’autres projets?
Oui avec l’Asie. Marseille-Provence est le seul aĂ©roport hors Paris aujourd’hui Ă  accueillir des vols directs en provenance d’Asie en l’occurrence de CorĂ©e. Cette annĂ©e nous avons accueilli 8 vols charter SĂ©oul-Marseille qui ont permis Ă  des touristes corĂ©ens de visiter le Sud de la France de Monaco jusqu’à Carcassonne en l’espace d’une semaine. Ce que nous avons rĂ©ussi Ă  faire avec la CorĂ©e nous souhaitons le reproduire avec la Chine notamment.

MalgrĂ© une privatisation annoncĂ©e Ă  l’instar d’autres aĂ©roports, vous engagez des travaux importants avec un investissement qui n’est pas nĂ©gligeable ?
AMP privatisĂ© ou pas, on n’en sait rien. Tout dĂ©pendra de la volontĂ© du prochain PrĂ©sident de la RĂ©publique et du prochain gouvernement parce que les candidats Ă  la prĂ©sidentielle ont des avis totalement divergents sur le sujet de la privatisation des aĂ©roports. Jusqu’à la prĂ©sidentielle, il ne devrait plus se passer grand-chose. La privatisation de Nice et de Lyon vient de se finir. AprĂšs tout, ce que l’on fait c’est pour dĂ©velopper l’aĂ©roport, le trafic et, pour accompagner la croissance du trafic. Je n’imagine pas, demain, une entreprise privĂ©e aller Ă  l’encontre d’un projet qui viserait Ă  dĂ©velopper le trafic de l’aĂ©roport, les espaces, etc. Je n’ai pas une boule de cristal mais les projets que nous avons prĂ©sentĂ©s rĂ©pondent d’abord Ă  une ambition celle de porter le trafic Ă  11 millions d’ici 2020 et quel que soit l’actionnaire.

Quelle est la place de Marseille-Provence dans le paysage aéroportuaire ?
En termes de trafic, les aéroports parisiens sont devant. Le premier aéroport de région est Nice, le deuxiÚme est Lyon et nous sommes en 3e position.

Pourquoi se retrouve-t-il en 3e position avec un bassin d’habitants aussi important ?
C’est historique, il y a beaucoup de facteurs en cause. Dans le cas de Nice, la ville n’a pas de TGV donc tous les Parisiens qui veulent se rendre Ă  Nice et vice-versa , prennent l’avion. Le TGV permet de relier en 3 heures Marseille Ă  Paris et cela fait dĂ©jĂ  au bas mot 2 millions de passagers. Si vous prenez juste cela en considĂ©ration on ne se retrouve pas trĂšs loin de l’aĂ©roport de Nice. Les dessertes aĂ©riennes de Nice et de Marseille diffĂšrent pas mal. Nous avons une desserte plus costaud sur le bassin mĂ©diterranĂ©en et l’Europe du Sud tandis que Nice, et c’est aussi historique, accueille les clients de l’Angleterre et de la Scandinavie. Mais, ces diffĂ©rences marquĂ©es tendent Ă  s’estomper au fil du temps et au fur et mesure que l’attractivitĂ© de Marseille, en particulier, se dĂ©veloppe. Concernant Lyon c’est un hub historique de Air France qui leur permet d’avoir une activitĂ© de vols en correspondance que nous n’avons pas.

A propos d’Air France, comment avez-vous pallier les problĂšmes liĂ©s Ă  la fermeture de sa base?
Cela a Ă©tĂ© un challenge pour retrouver le niveau de trafic que cette base avait permis de gĂ©nĂ©rer. Quelque part, je dirai que c’est un signe fort de la robustesse et de l’attractivitĂ© de notre zone de chalandise car, toutes les lignes qui avaient Ă©tĂ© lancĂ©es par Air France, dans le cadre de sa base, ont Ă©tĂ© depuis reprises par d’autres compagnies aĂ©riennes europĂ©ennes. Cela montre bien que le marchĂ© Ă©tait lĂ  et qu’une fois qu’il a Ă©tĂ© abandonnĂ© par Air France, il a Ă©tĂ© repris. Par exemple, Air France opĂ©rait des vols sur Rome, 3 compagnies se sont positionnĂ©es Vueling, Alitalia et Ryanair; au niveau de Prague et Venise Volotea a repris ces lignes quant Ă  Berlin, c’est easyJet, etc.

Vous faites partie des aĂ©roports les moins chers en termes de taxes aĂ©roportuaires, si ce n’est le moins cher, avec un tarif de 25 Ă  30 % infĂ©rieur aux grands aĂ©roports. Pour quelle raison ?
C’est notamment pour dĂ©velopper notre activitĂ© auprĂšs des compagnies aĂ©riennes. Ces derniĂšres sont d’autant plus motivĂ©es, convaincues de venir Ă  Marseille qu’elles savent que l’aĂ©roport ne va pas les assommer Ă  coup de redevances Ă©levĂ©es et d’augmentation. Nous essayons donc de manager nos charges au mieux de sorte Ă  pouvoir continuer de proposer des redevances qui sont les moins chĂšres du marchĂ©. L’aĂ©rogare mpÂČ par exemple avec des services rĂ©duits par rapport Ă  ce que l’on peut offrir dans une aĂ©rogare classique est un moyen de proposer Ă  des compagnies low cost des redevances moins Ă©levĂ©es qui leur permettent, in fine, de proposer des vols peu coĂ»teux, pour venir en Provence ou pour voyager en Europe, avec des tarifs moyens qui sont de l’ordre de 50€.

PrĂ©voir d’investir un demi-milliard dans l’aĂ©roport, est-ce le signe d’une bonne santĂ© financiĂšre ?
L’aĂ©roport est en bonne santĂ© avec un endettement qui est aujourd’hui trĂšs rĂ©duit. Nous avons moins de 10 M€ de dettes nettes avec chaque annĂ©e un excĂ©dent brut d’exploitation. Ce qui nous permet de voir sereinement l’avenir et de rĂ©injecter une partie de ces excĂ©dents en brut d’exploitation dans des nouveaux investissements. Investissements qui gĂ©nĂ©reront sur la pĂ©riode un certain nombre d’emprunts en complĂ©ment de notre trĂ©sorerie et de ce que l’on peut dĂ©gager par nos activitĂ©s. Effectivement c’est cette bonne santĂ© financiĂšre qui nous permet d’aborder sereinement cette pĂ©riode Ă  venir avec des investissements consĂ©quents.

Enfin qu’en-est-il du dĂ©veloppement des transports en commun pour accĂ©der Ă  l’aĂ©roport?
Pour nous le dĂ©veloppement des transport en commun est une prioritĂ© que ce soit les bus, les trains, etc. C’est aujourd’hui plus de 180 000 passagers qui seront venus ou repartis de l’aĂ©roport en train par exemple. Pour accompagner la croissance des passagers qui viennent en transport en commun, nous allons inaugurer, fin avril 2017, une superbe gare routiĂšre qui sera positionnĂ©e entre les halls mpÂČ et le hall 1 avec 12 quais. Douze cars pourront stationner en simultanĂ©e avec une belle qualitĂ© de service. Pour nous, c’est extrĂȘmement important et c’est Ă©galement un moyen de dĂ©velopper notre zone de chalandise et de permettre Ă  des passagers qui viennent de plus en plus loin de prendre plus facilement, et pour pas cher, leur avion Ă  Marseille. L’idĂ©e aussi est de proposer d’ici quelques annĂ©es une voie dĂ©diĂ©e de la gare Vitrolles AĂ©roport Marseille Provence (VAMP) jusqu’aux terminaux avec un acheminement direct qui permettra encore de raccourcir le temps de dĂ©placements.

Quelle est la clientĂšle que vous aimeriez capter encore plus: Affaires ? loisirs?
Je prends tout. Mais les touristes ne viennent pas encore assez en Provence. Cela devrait changer lorsque l’on voit la transformation de Marseille, sa nouvelle attractivitĂ©. On note Ă©galement les efforts rĂ©alisĂ©s pour mieux communiquer Ă  l’étranger sur la Provence. C’est une belle motivation et notre objectif -mĂȘme si l’annĂ©e 2016 aura Ă©tĂ© pour le tourisme français une annĂ©e compliquĂ©e avec les Ă©vĂ©nements que l’on connait- , c’est faire venir Ă  Marseille des touristes dans des volumes plus importants. Nous souhaitons Ă©galement nous dĂ©velopper sur l’Europe de l’Est, sur la Scandinavie; avoir des vols plus rapides en provenance d’Asie car il s’agit de dizaines de millions de touristes de classe moyenne Ă©mergente qui viendraient visiter notre beau pays. Et puis, cela va dĂ©velopper l’emploi, L’AĂ©roport Marseille-Provence c’est 30 000 emplois directs et indirects donc si on attend 11 millions de passagers en 2025 cela va gĂ©nĂ©rer 10 Ă  12 000 nouveaux emplois non dĂ©localisables
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Propos recueillis par Patricia MAILLE-CAIRE

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