Agression des Catalans : Réaction de Caroline Pozmentier, adjointe au maire de Marseille déléguée à la sécurité et prévention de la délinquance. La Police municipale et Police administrative.

Publié le 10 juillet 2013 à  1h00 - Dernière mise à  jour le 9 juin 2023 à  22h32

Ce lundi 8 juillet, vers 16 heures, le chef de poste de la plage des Catalans intervient pour calmer une altercation entre un groupe d’une vingtaine de jeunes et un père de famille, dont le nourrisson de trois mois venait de recevoir des jets de sable. Le groupe s’est retourné contre le fonctionnaire – qui avait maille à partir avec une jeune fille de 15 ans, « totalement hystérique », selon des témoins – le rouant de coups en lui maintenant la tête sous l’eau. Un second policier, venu au secours de son collègue, a dispersé les jeunes en faisant usage d’une bombe lacrymogène. Une enquête préliminaire pour tentative d’homicide a été ouverte par le parquet de Marseille. Un garçon et une fille mineurs ont été interpellés, tandis que les autres membres du groupe ont pris la fuite.

(PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)
(PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)
Caroline Pozmentier, Comment réagissez-vous face à de telles violences ?
C’est intolérable ! Quand on sait le rôle que joue ce littoral pendant l’été, un espace très fréquenté par les Marseillais et les touristes, cette attitude est condamnable. La sécurisation de ce lieu – qui doit être importante – n’était pas à la hauteur des enjeux. Le dispositif qui s’est mis en place sur la zone littorale en partenariat avec la ville et la Police nationale fonctionne mais il nécessite toutes les attentions au quotidien. La plage des Catalans est surfréquentée depuis deux ans. J’avais déclaré que j’étais favorable à ce qu’elle redevienne une plage privée non pas pour exclure mais la configuration des lieux commande qu’il y ait une gestion beaucoup plus rigoureuse de l’espace public.

Pouvez-vous expliquer plus précisément pour quelles raisons vous souhaiteriez que la plage des Catalans redevienne privée ?
La plage des Catalans est une plage du centre-ville de Marseille. Elle a cette particularité par rapport aux autres lieux de baignade du littoral et elle a une configuration assez étroite. Elle n’a donc pas la capacité d’accueillir toute la population du centre ville. Il faut que cette plage redevienne un espace privatif avec un gestionnaire afin que les autres plages du littoral qui sont offertes au Marseillais puissent être fréquentées. Il y a de la place que ce soit sur le littoral du 16e, du Prophète ou encore du Prado. Il faut rendre aux Catalans sa destination première, une plage de proximité, familiale, de tradition d’habitués. Dans cette ville, il existe des synergies qui sont les centres de loisirs de la jeunesse de la Police nationale qui fonctionnent de façon extraordinaire. Nous nous sommes battus pour qu’ils soient maintenus cette année encore de Corbières jusqu’au Prophète. Et puis, il y a ce que la Ville a mis en place sur les plages du Prado avec tout un dispositif sportif, ludique.

Plutôt que de passer par un privé, pourquoi ne pas rendre la gestion des Catalans à l’État ?
Transférer la gestion à l’État ? Encore faut-il qu’il y mette les moyens pour sécuriser, pour faire de la prévention de la délinquance. La ville de Marseille a toujours accompagné le dispositif littoral par des actions de prévention, de mise en place de médiateurs sociaux. Ce mercredi va se tenir une réunion avec la Direction départementale de la sécurité publique pour ajuster au mieux ce dispositif. Preuve en est qu’il nécessite une attention de tous les jours. Le littoral marseillais est dans la ville on y rencontre les mêmes problématiques que l’on pourrait rencontrer sur les places et jardins publics. C’est à dire, il faut mettre les moyens à la hauteur des enjeux.

Que vont devenir les mineurs arrêtés pour cette agression ?
Les faits sont graves, il ne faut pas les minimiser. On a affaire à des mineurs en grande souffrance. Perpétrer des actes d’une telle violence et aussi inconséquents dénotent une volonté de nuire mais aussi que l’on doit intervenir fortement pour les mineurs en danger de délinquance voire pour ceux qui sont déjà tombés dans la délinquance. Toujours est-il qu’il faut une sanction exemplaire afin de démontrer la volonté dans notre ville- que ce soit dans les plages ou ailleurs- à vivre en toute intelligence, sans violence.

Propos recueillis par Patricia MAILLE-CAIRE

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