Aix-en-Provence : Caumont Centre d’Art présentera après « Canaletto », les collections du Prince de Liechtenstein

Publié le 8 août 2015 à  22h10 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

1. Anton van Dyck, Portrait de Maria de Tassis (1611–1638), vers 1629/30, huile sur toile - © LIECHTENSTEIN. The Princely Collections, Vaduz–Vienna
1. Anton van Dyck, Portrait de Maria de Tassis (1611–1638), vers 1629/30, huile sur toile – © LIECHTENSTEIN. The Princely Collections, Vaduz–Vienna

Grands amateurs d’art depuis le XVIe siècle, les Princes de Liechtenstein ont récemment présenté le meilleur de leur collection au Japon (Tokyo, Kochi, Kyoto), à Singapour, en Chine (Pékin, Shanghai), en Taïwan (Taipei), et à Moscou. À l’automne 2015, c’est à Aix-en-Provence, à Caumont Centre d’Art, que les chefs-d’œuvre de la collection feront une halte, du 7 novembre 2015 au 20 mars 2016 . Une manifestation qui fera suite à l’exposition inaugurale à « Canaletto, Rome – Londres – Venise. Le triomphe de la lumière » , qui est prolongé jusqu’au 20 septembre et qui propose une sélection de chefs-d’œuvre de la peinture vénitienne du XVIIIe siècle, toiles de très grand format et dessins minutieux, sont réunis par la commissaire générale de l’exposition, Bożena Anna Kowalczyk.
Il s’agira après de découvrir les collections du Prince de Liechtenstein, l’une des plus importantes conservées actuellement en mains privées, et aussi l’une des plus vivantes puisque le prince régnant actuel, Hans-Adam II von und zu Liechtenstein, poursuit une politique d’acquisitions régulières. La sélection présentée à Caumont Centre d’Art permettra d’appréhender le goût de cette famille princière, avec une quarantaine de peintures, du XVIe au XIXe siècle.
Introduite par une présentation de la famille princière depuis les fondateurs de la collection jusqu’à nos jours, l’exposition fera dialoguer les grands maîtres des collections du Prince de Liechtenstein dans un parcours chronologique et thématisé. Le commissaire de l’exposition est Johann Kräftner, directeur des Collections Princières à Vienne et Vaduz.

Temps forts de l’exposition

L’exposition s’attache tout d’abord à présenter différents aspects de la représentation humaine au XVIe siècle, jusqu’au début du XVIIe. Au XVIe siècle se développe une pensée humaniste qui déplace l’attention du divin vers l’humain. Les plus grands artistes italiens peignent des portraits qui ne sont plus idéaux, mais rendent compte de la réalité : Portrait d’homme (vers 1502/04) de Raphaël, Portrait d’un homme avec un chapeau noir (vers 1514), de Rosso Fiorentino, Portrait d’un homme (1517), de Francesco di Cristofano, dit Franciabigio. Dans la sphère nordique, Lukas Cranach l’Ancien hésite encore entre une esthétique issue du Moyen-Âge et la nouvelle approche humaniste que l’on observe dans ses représentations de Saint Christophe ou encore de Venus (1531).

Rubens, éclat et force de la représentation des grands mythes

Au début du XVIIe siècle, Pierre Paul Rubens peint des œuvres monumentales sur des motifs religieux ou mythologiques. Une salle sera consacrée à ces morceaux de bravoure, avec deux œuvres de très grand format : Mars et Rhea Silvia (vers 1616/17), couple qui donnera naissance aux jumeaux Romulus et Remus, et La découverte d’Erichthonios enfant (vers 1616), dans lequel trois jeunes femmes regardent l’enfant, mi-homme mi-serpent. L’exposition se poursuit avec l’exploration des décennies suivantes. À l’ère du baroque et du rococo, les motifs mythologiques et religieux continuent à inspirer les artistes italiens, dans un foisonnement de draperies aux couleurs acidulées et de paysages tourmentés. Comme un interlude dans ce parcours foisonnant parmi les chefs-d’œuvre de la collection princière, un audiovisuel permettra au visiteur de replacer les œuvres dans le contexte qui les abrite, celui des châteaux des Princes de Liechtenstein. Grâce aux représentations des plafonds d’Andrea Pozzo (1642-1702) et de Johann Michael Rottmayr (1654-1730), ou encore du carrosse d’apparat des Princes de Liechtenstein arborant des décors de François Boucher, le visiteur pourra se figurer le faste qui entoure ces pièces maîtresses de l’histoire de l’art européen. Hals, Rembrandt, Rubens, Van Dyck , l’âge d’or hollandais Au XVIIe siècle, les portraits se font plus intimistes. Rubens peint sa fille (Portrait de Clara Serena Rubens (1611–1623), vers 1616) ou un homme (Étude de la tête d’un homme barbu, vers 1612) en cadrage serré. La fraîcheur de l’enfant, la malice de l’homme transparaissent dans ces représentations d’une grande finesse psychologique. Les portraits par Anton van Dyck présentés ici, portraits de commande destinés à afficher un statut, font preuve de la même acuité psychologique: Portrait du Comte Johann VIII de Nassau-Siegen (1583–1638), vers 1626/27, Portrait de Maria de Tassis (1611–1638), vers 1629/30. La place des portraits dans la collection est également représentée par les grands maîtres hollandais, tels Hals et Rembrandt. Paysages et natures mortes, le «nouveau goût» des collectionneurs L’exposition met ensuite à l’honneur deux genres réévalués au XVIIe siècle : la nature morte et le paysage. Si les représentations d’êtres humains avaient autrefois la préférence des critiques, le discours change au XVIIe siècle. Les natures mortes gagnent leurs lettres de noblesse, en particulier en Europe du Nord, ce qu’illustre bien Jan van Huysum avec des œuvres telles que Fleurs dans un vase en terre cuite (vers 1725), ou Jan Davidsz de Heem dont on appréciera la Nature morte aux fruits avec une coupe à couvercle (seconde moitié du XVIIe siècle). La représentation des édifices antiques prend une valeur supplémentaire au siècle suivant, signe du temps qui passe, alimentant une véritable « esthétique des ruines » avec Giovanni Paolo Pannini (L’Intérieur du Panthéon à Rome, 1735) ou Hubert Robert (Caprice avec le Panthéon devant le port de la Ripetta, 1761). La dynastie des Liechtenstein Enfin, l’exposition rend justement hommage à la famille Liechtenstein, à travers quelques portraits de maîtres : Portrait de la Princesse Karoline von Liechtenstein (1768–1831), née Comtesse von Manderscheidt-Blankenheim, en Iris, 1793 par Élisabeth Vigée-Lebrun, Portrait de la Princesse Marie Franziska von Liechtenstein (1834–1909) à l’âge de deux ans, 1836 par Friedrich von Amerling.
Pratique: Caumont Centre d’Art au 3, rue Joseph Cabassol -13100 Aix-en-Provence est ouvert tous les jours y compris les jours fériés – De mai à septembre de 10h à 19h et d’octobre à avril de 10h à 18h – Tél: 04.42.20.70.01 – Plus d’infos caumont-centredart.com – Tarifs: visite de Caumont Centre d’Art + exposition temporaire : 11 € en plein tarif / 8,5 € en tarif réduit. Audioguide exposition temporaire : 3,50 € – Application smartphones et tablettes exposition temporaire : 1,99 € et 3,99 € (HD) – Livret de visite de Caumont Centre d’Art et application smartphones et tablettes : gratuit – Les enfants de 7 à 17 ans, les porteurs du Pass Éducation, les étudiants et les demandeurs d’emploi bénéficient du tarif réduit (sur présentation d’un justificatif). Les enfants de moins de 7 ans entrent gratuitement. Offre famille: Entrée gratuite pour le 2e enfant âgé de 7 à 17 ans (avec 2 adultes et 1 enfant payant).

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