Aix-en-Provence. Rencontres des ballets juniors européens au Pavillon noir

C’est une première pour le ballet Preljocaj. Il a organisé pendant une semaine la venue de ballets juniors européens et grandes écoles de danse. L’occasion de master classes, spectacles, tables rondes et rencontres. Objectif, découvrir d’autres écritures chorégraphiques, d’autres expériences. Tous en retirent un grand enrichissement.

Destimed IMG 20240322 WA0006
Le ballet Preljocaj a organisé pendant une semaine la venue de ballets juniors européens et grandes écoles de danse (Photo Joël Barcy)

Pas de temps morts

Destimed IMG 20240322 WA0009
(Photo Joël Barcy)

La semaine est dense. Le spectacle se termine parfois assez tard et il faut enchaîner avec une master classe le lendemain sur un rythme soutenu. « Je ne ferai pas ça avec des amateurs», confie la chorégraphe Christine Hassid. « Là ce sont des professionnels, je peux exiger ce rythme ». Ce matin-là, trois équipes sont sur scène, La formation Codarts (Rotterdam), le ballet Preljocaj junior (Aix-en-Provence) et le jeune ballet de Hambourg. Échauffement et les choses sérieuses commencent avec répétition des extraits de la pièce de la chorégraphe, « Chopin. Carte blanche ». La magie opère rapidement, les danseurs épousent l’écriture de Christine Hassid. « Mon but c’est qu’au bout de deux heures on est une grosse compagnie sur le plateau, qu’ils se mélangent et qu’il n’y ait plus de groupe. Aujourd’hui il faut apprendre vite, on ne dispose plus de plusieurs mois pour un spectacle. Les danseurs doivent intégrer l’écriture chorégraphique rapidement. Là c’est un bon exercice.»

Ouverture et enrichissement

Destimed IMG 20240322 WA0010
(Photo Joël Barcy)

 « C’est la première fois qu’on est avec d’autres jeunes ballets », souligne enthousiaste, Jack Rexhausen, du ballet Preljocaj junior. « C’est bien de parler avec les autres parce qu’on voit des mouvements différents mais aussi la pensée derrière le mouvement ». Alex Wreiman de la formation Codarts (Pays Bas) découvre la chorégraphe : «Elle est très inspirante. C’était très bien de découvrir son champ chorégraphique ». Ayumi Kato ne veut plus repartir. Elle danse avec le jeune ballet de Hambourg. « C’est vraiment génial, j’aime trop cette expérience de se réunir et de danser ensemble. Rien que de se retrouver en groupe c’est fantastique. J’aime trop ça ». Kieren Bofinger, lui aussi vient de Hambourg, « c’est super, on a l’impression de former une énorme compagnie. On se dit qu’on va rester en contact et qu’on espère pouvoir danser encore ensemble quelque part à l’avenir.»

Réseaux et insertion

Destimed IMG 20240322 WA0007
(Photo Joël Barcy)

 Ces rencontres ont aussi pour but de trouver des débouchés aux danseurs, de former des réseaux et de se rencontrer entre directeurs de ballets. La danse est un secteur très sélectif ou les candidats sont nombreux et les places chères. « La danse contemporaine est prolixe, inventive mais c’est toujours l’insertion dans le bassin d’emploi qui pose problème », note Guillaume Siard, le directeur de la pédagogie au ballet Preljocaj. L’idée de ces rencontres c’est de proposer des tremplins notamment pour les jeunes pour rentrer dans la vie professionnelle ».

Encore peu de place pour les femmes

Destimed IMG 20240322 WA0005
La chorégraphe Christine Hassid mène la danse (Photo Joël Barcy)

 

C’est un paradoxe. Les jeunes femmes sont majoritaires dans les écoles de danse mais « dès que l’on passe au niveau professionnel, les créations ou les directions sont l’apanage des hommes », dénonce avec élégance Christine Hassid avant d’ajouter: « Moi je dois encore créer mes spectacles dans ma cuisine faute de structure. J’ai pourtant le même bagage que nombreux hommes de ma génération».

Reportage Joël BARCY

 

Articles similaires

Aller au contenu principal