Publié le 18 octobre 2017 à 9h38 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h41
Heureusement Omar Sy, Andréa Ferréol, Christian Hecq et Pierre Aucaigne
Surjoué. Les acteurs en font des tonnes. Le film doit quelques instants de rare joie à Omar Sy, impeccable dans son rôle improbable, à Christian Hecq, dont nous avons déjà parlé, à Andréa Ferréol délirante en patronne d’hôtel et, Pierre Aucaigne dont le personnage s’appelle Michalon (c’était aussi le nom de Jean Lefebvre dans le film «Ne nous fâchons pas», acteur à qui il ressemble ici étrangement). Dans la peau du prêtre Alex Lutz en fait des tonnes, et on passera par profits et pertes les scènes finales de prêchi-prêcha à la limite du ridicule.
Une jeune fille atteinte de tuberculose
Dans un de ses sketches Guy Bedos expliquait par le biais d’un de ses personnages que pour faire une chanson à hit-parade, «il fallait prendre une fille, une plage, que l’amour meurt avec l’été, et, comme on dirait chez le coiffeur, un petit coup de laque, un peu de nostalgie». On lui répondra que pour faire éclore un bon navet au cinéma, il convient de prendre une héroïne très sympathique, un gentil amoureux plein de bonne volonté, et en guise d’élément perturbateur comme dans «Love Story» les séparer par la maladie de la jeune fille qui laissera le fiancé désemparé. C’est ici chose faite. Knock tentera de sauver une tuberculeuse dont il s’est épris, et la scène tournée au ralenti où il la rejoint dans un hôpital suisse vaut son pesant de cacahuètes. Vous trouvez qu’on s’éloigne de la pièce de l’ami Jules ? Attendez la suite !
Pascal Elbé atteint de diarrhée
Et puis, comme nul ne guérit de son enfance, ni de son passé de mauvais garçon, voilà que ressurgit un des voyous du début, venu réclamer son argent à Knock qu’il fera chanter. Heureusement le médecin s’y connaissant en matière de faire fuir les importuns, glissera dans le breuvage du maître-chanteur au regard sombre et à l’intelligence limitée, quelques gouttes d’un breuvage faisant avoir la colique. Et l’arroseur arrosé, c’est le cas de le dire de se répandre dans tout l’hôtel. La solide Andréa Ferréol expliquant avec moult détails que le truand campé par un Pascal Elbé barbu à qui on a fait la tête de ses idées, en a mis partout… et qu’il convient de nettoyer, ce qu’elle fait dans des plans interminables. Nous voilà débarrassés du maître-chanteur et nous d’une vulgarité scénographique très éloignée de l’esprit de Jules Romain. Bon, on l’aura compris, on n’est guère chez Knock, et de plus on s’ennuie ferme. «Docteur, je suis sorti avec le bourdon. C’est grave ?»
Jean-Rémi BARLAND