Publié le 7 novembre 2013 à 21h00 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 16h38
Sur les raisons qui ont poussé le réalisateur, Nabil ben Yadir, à raconter cette histoire, il avance : « Je pense que cet événement résonne très fort aujourd’hui, même si cela s’est passé, il y a trente ans. Imaginer qu’un jour des jeunes de banlieue aient pris comme référence Gandhi et la non-violence était à l’antithèse de ce que les médias nous livrent comme image de ces jeunes. » Il tient à rappeler qu’« après cette marche, le crime raciste a été reconnu, la carte de séjour est passée à 10 ans» .
« Le plus intéressant, poursuit-il, c’est qu’ils étaient 32 au départ et qu’à l’arrivée 100 000 personnes les attendaient. Pour moi, c’est le message le plus fort. Ensuite ce qui s’est passé depuis par rapport à l’égalité qu’ils réclamaient, le racisme qu’ils combattaient, le regard porté sur la banlieue, c’est le boulot des sociologues. Mais, comment est-on passé de Ghandi à Tony Montana ? Qu’est-ce qui explique aujourd’hui le repli identitaire ? Les réponses restent à apporter, mais je pense que les politiques y sont pour beaucoup. Mais ce que j’aimerais, c’est que l’on puisse voir ce film dans les écoles. Que les jeunes, et pas que ceux des banlieues, s’interrogent : qu’est-ce qu’on fait nous, aujourd’hui, pour faire avancer l’égalité et reculer le racisme ? »