Cinéma : présentation en avant-première du dernier film de de Michel Hazanavicius « The search » au Cézanne d’Aix-en-Provence

Publié le 4 novembre 2014 à  18h58 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h24

La comédienne Berenice Bejo et le réalisateur Michel Hazanavicius ont présenté en avant-première
La comédienne Berenice Bejo et le réalisateur Michel Hazanavicius ont présenté en avant-première

Hazanavicius s’en va-t-en guerre. D’abord des images à la limite du soutenable montrant des exactions de soldats russes contre les forces tchétchènes. Nous sommes en 1999 lors du deuxième conflit mené par les troupes de Moscou contre ce pays rebelle qu’ils ont décidé d’annexer. Ou plutôt contre ce qu’elles considèrent comme une province devant rentrer dans le rang. Ensuite un film terrible, à hauteur d’homme, très éloigné des récentes productions d’un Michel Hazanavicius, plutôt adepte des comédies, telles que les deux épisodes de «OSS 117», virage à 180 degrés donc, assumé de manière sereine et énergique. Tiré d’un film de Fred Zinnemann datant de 1948 dont l’intrigue se situait pendant la fin de la deuxième Guerre mondiale, « The Search » est un long-métrage poignant, mettant en scène quatre destins individuels que la guerre va amener à se croiser. Réflexion sur le poids du fatum, ce film appartient à cette famille d’œuvres cinématographiques littéraires racontant des faits historiques sous l’angle du romanesque. Loin d’être un reportage, «The Search » rappelle à la fois le film «Johnny s’en va-t-en guerre» de Douglas Trumbo, les romans de Styron, Capote, Steinbeck, mais aussi Kessel, Dorgelès, Barbusse, Céline (première mouture) ou encore les bandes dessinées de Tardi. Pas d’idéologie ici mais, des personnages sans convictions précises confrontés aux forces du hasard. Ils sont quatre. Un petit garçon rejoignant le flot des réfugiés après l’assassinat de ses parents par les troupes russes, qui rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union européenne, qui le prend sous son aile protectrice. Raïssa, sa grande sœur qui le recherche activement et Kolia un jeune russe de 20 ans enrôlé de force dans l’armée. Le tout sous l’œil d’une autre chargée de mission douée d’empathie et, qui prône le principe du « deviens ce que tu es ». Magnifique Bérénice Bejo dans le rôle de Carole, incroyable enfant filmé comme le faisait Luigi Comencini dans son film « L’incompris», surprenant soldat russe (Maxim Emelianov), l’un des rares acteurs professionnels du film à l’exception des deux actrices dont la très émouvante Annette Bening, tout concourt à faire de «The Search» une bouleversante plongée au cœur d’un drame dont on ne sort pas indemne. Un film coup de poing qui loin d’être un pamphlet simpliste pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Et, qui prouve le talent de cinéaste d’un Michel Hazavanicius au sommet de son art.
Jean-Rémi BARLAND
«The Search» de Michel Hazavanicius sortira sur les écrans le 26 novembre.

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