Conseil départemental de l’accès au droit

Publié le 8 avril 2013 à  7h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h10

Najat Vallaud-Belkacem répond aux questions des jeunes

Jamais, sans doute, Mme Husson-Trochain, première présidente de la Cour d’Appel d’Aix n’a eu autant d’applaudissements de sa vie. La scène se passe sous les yeux de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et de Michel Vauzelle, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur dans le cadre du Forum « Accès au droit des jeunes ».

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La ministre, à son tour, aura droit à moult applaudissements et répondra avec plaisir aux questions des jeunes. Dans la bonne humeur, c’est un véritable cours d’instruction civique qui s’est déroulé dans le cadre de ce Forum, fruit d’un travail lancé voilà plusieurs mois.
En quelques mots Michel Vauzelle souhaite la bienvenue à tous les jeunes, indique l’importance qu’il accorde à cette opération : « Car il faut tout faire pour éviter à des jeunes de devoir être confrontés à la Justice quand ils ont commis, souvent des erreurs, bien des fois par souffrance ».

En attendant, privilégiés, ces jeunes se trouvent face à une Ministre là pour répondre à leurs questions.
– Qu’est-ce-qu’il en est des quotas homme/femme ? « La Loi oblige les partis politiques à présenter le plus grand nombre de femmes possible aux Législatives. Lorsque les partis se présentent, ils bénéficient de financement public. Quand il n’y a pas la parité une partie de l’argent leur est retiré, mais certains partis préfèrent cela. Je vais, à ce propos, présenter un projet de Loi pour que les sanctions soient plus importantes afin de contraindre les organisations politiques à atteindre la parité. Puis il y a les régionales, là, il s’agit d’un scrutin de liste et la loi l’impose. »
– Et cela fait longtemps que vous êtes ministre ?
« 11 mois »
– Vous avez eu à subir la discrimination ?
« Non, mais je rencontre des femmes qui la subissent.
– Votre projet ?
« Je travaille sur un projet de Loi qui comprend quatre volets :égalité professionnelle, protection renforcée des femmes victimes de violence, développement de la parité, application pour les femmes étrangères installées en France du droit français et non plus de leur pays d’origine ».
– Pourquoi avoir choisi ce poste en devenant ministre ?
« Ce n’est pas nous qui choisissons mais le président de la République. Ceci dit ce poste ne m’a pas été proposé par hasard. Voilà des années que je travaille sur les questions d’inégalités et notamment du droit des femmes. C’est ainsi que je me suis retrouvée à la tête de ce ministère de plein exercice, ce qui n’existait plus depuis 30 ans, dans un gouvernement qui, pour la première fois, est paritaire ».
– Combien de temps vous passez à l’Assemblée ?
« Nous y sommes le mardi et le mercredi après-midi pour les questions au gouvernement, nous allons aussi lorsque nous présentons un projet de Loi ».

Puis de quitter la Région, un groupuscule d’anti-mariage pour tous l’attend.
Au préalable donc, la magistrate, avait remercié la Région pour « son soutien déterminant », puis insisté sur l’importance qu’elle accorde au fait que les écoliers, les collégiens, les lycéens ainsi que les étudiants découvrent le monde de la Justice « afin de comprendre que la Loi n’est pas là que pour punir mais qu’elle est là pour nous, vous protéger. Nous avons de cette manière rencontré plus de 7 000 jeunes depuis 2012 ».
Les jeunes ont ensuite eu l’heureuse surprise d’apprendre que, vu la qualité de leur travail, ils iront à Paris le 22 janvier. Ils visiteront le Sénat, puis rencontreront Christiane Taubira, la ministre de la Justice avant de se rendre au Palais de Justice de Paris.

Ce forum marque l’aboutissement d’un projet initié dès octobre 2012, dans 12 classes de 5 lycées des quartiers populaires de Marseille (Antonin Artaud, Denis Diderot, La Calade, La Floride, Victor Hugo) et auprès d’un groupe de jeunes volontaires du service civique.
Pendant six mois, ces 200 élèves ont travaillé avec un avocat, un élève-avocat et un artiste médiateur de l’association « Les têtes de l’art », pour créer un atelier juridique sur une thématique du droit au quotidien.

Michel CAIRE

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