Publié le 11 février 2014 à 19h57 - Dernière mise à jour le 27 octobre 2022 à 17h18
Hadas décida alors, de lui faire signer un contrat qu’il rédigea sur le champ. Elle s’engageait à poursuivre ses études, à faire un test HIV, qui se révéla par la suite négatif, et à abandonner définitivement la prostitution. Le lendemain, il l’emmena à la ville voisine, et la laissa avec 300$ en poche, ce qui représentait une petite fortune en Éthiopie à cette époque. Il lui promit que si elle respectait son engagement, il lui enverrait 100$ tous les mois. Il avait conscience n’avoir aucun moyen de vérifier si elle respecterait sa promesse, sachant qu’il lui donnait ainsi le moyen de vivre aux crochets de cet inattendu bienfaiteur. Après tout quel moyen de pression avait-il sur elle ? Aucun. Alors…
A son retour en Israël, l’accueil de son épouse, fut plus que réservé. Elle était convaincue que cette jeune éthiopienne avait trouvé en Ishay, un pigeon à plumer. Pourtant il reçut quelques semaines après les références bancaires de Sofiya. Aussi, il décida de tenir sa promesse et lui versa tous les mois les 100$ qu’il s’était engagé à lui envoyer. Afin qu’elle puisse travailler dans de bonnes conditions il lui envoya également un ordinateur portable. Neuf années passèrent, et durant toute cette période, il ne reçut des nouvelles de Sofiya que de manière sporadique, les messages étaient laconiques. Son anglais était très approximatif et la connexion internet fonctionnait mal. Pourtant il recevait parfois quelques messages lui demandant comment il se portait, et l’informant qu’elle, de son côté, allait bien. Malgré ces messages, les amis et la famille de Ishay, de plus en plus sceptiques, lui faisaient remarquer qu’elle mettait bien du temps à obtenir son diplôme. Il leur répondait alors qu’il fallait faire preuve de patience.
En 2013, près d’une décennie après il reçut un message : elle venait d’obtenir son diplôme de pharmacologie. Aussi il décida de retourner en Éthiopie afin d’assister à la remise des diplômes, et il fut même autoriser à y prononcer un discours. L’assistance n’a pu retenir ses larmes. Il avait réalisé le rêve de cette jeune fille. Après la cérémonie, il eut une autre surprise, elle lui présenta le jeune garçon qu’elle avait eu trois ans auparavant. Il comprit alors la raison de son retard dans les études. Sofiya lui avoua lui avoir caché, durant toute cette période, vivre avec un ami avec qui elle eut un enfant de peur qu’il décidât de rompre le contrat. Elle avait, pour la même raison, refusé le mariage que son ami lui proposait à plusieurs reprises. En fait, elle se trompait car il se demandait souvent pourquoi durant cette longue période elle ne s’était pas mariée et n’avait pas fondée une famille. Il était maintenant rassuré.