Développement durable menacé : le sommet de Séville ravive l’espoir et l’unité

La conférence historique sur le financement du développement à Séville s’est conclue avec un sentiment renouvelé de détermination et un accent mis sur des actions qui peuvent changer des vies dans le monde entier, selon la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed.

« Les conséquences humaines de l’augmentation du fardeau de la dette, de l’escalade des tensions commerciales et des coupes sombres dans l’aide publique au développement ont été mises en évidence cette semaine », a-t-elle déclaré lors de la séance de clôture de cette réunion cruciale, dans le sud de l’Espagne.

Le multilatéralisme à l’œuvre

Dans ce contexte, la conférence a apporté une réponse forte : un document final unificateur axé sur des solutions qui réaffirme les engagements pris à Addis-Abeba il y a dix ans, qui vise à « raviver l’espoir » grâce aux Objectifs de développement durable (ODD) et démontre que la coopération multilatérale est toujours importante et efficace, a affirmé Amina Mohammed.

Elle a salué l’engagement de l’Espagne, pays hôte, à contribuer au lancement d’un nouveau Forum de Séville des Nations Unies sur la dette, le qualifiant d’étape cruciale pour aider les pays à mieux gérer et coordonner leurs efforts de restructuration de la dette.

« Séville restera dans les mémoires non pas comme une simple zone d’atterrissage, mais comme un tremplin pour l’action visant à améliorer les conditions de vie dans le monde entier », a déclaré Carlos Cuerpo, ministre espagnol des Finances, lors de la conférence de presse de clôture. « Ensemble, nous avons envoyé un message fort d’engagement et de confiance dans le multilatéralisme, capable de produire des résultats tangibles pour remettre le développement durable sur les rails ».

Li Junhua, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations Unies et Secrétaire général de la Conférence, a estimé que cette semaine avait prouvé que l’ONU était « plus qu’un simple espace de dialogue ; c’est une plateforme puissante pour des solutions qui transforment les vies ». « À Séville, nous avons démontré notre volonté collective de relever les défis financiers les plus urgents et les plus complexes de notre époque », a-t-il dit lors de la conférence de presse de clôture.

Plan d’action concret

Amina Mohammed a déclaré que les délégués avaient « tenté sérieusement et depuis longtemps de faire face à la crise de la dette » tout en cherchant à combler l’énorme déficit de financement pour les Objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030.

Elle a réitéré les trois principaux axes d’action de l’Engagement de Séville :

  • Un effort d’investissement majeur pour combler le déficit de financement des ODD
  • Des mesures concrètes pour s’attaquer au fardeau insoutenable de la dette
  • Une plus grande participation des pays en développement aux décisions financières mondiales

Parallèlement à cet accord, plus de 100 nouvelles initiatives ont été lancées dans le cadre de la Plateforme d’action de Séville. Parmi celles-ci figurent une plateforme mondiale pour les échanges de dettes, une alliance pour une « pause dette » et une taxe de solidarité sur les jets privés et les vols en première classe afin de financer les objectifs climatiques et de développement.

« Cette plateforme a suscité de nouveaux partenariats et des solutions innovantes qui apporteront un réel changement dans la vie des populations », a souligné Amina Mohammed. « Ils ne remplacent pas des engagements de financement plus larges, mais témoignent de l’émergence d’une pensée créative ».

Reconnaissant les critiques formulées par la société civile concernant l’accès limité aux discussions officielles, elle s’est engagée à œuvrer pour une plus grande inclusion. « Nous vous entendons », a-t-elle assuré, ajoutant que « cette confiance doit être méritée».

Source ONU

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