Publié le 16 avril 2022 à 23h38 - Dernière mise à jour le 5 novembre 2022 à 12h05
«La politique que je mènerai pendant cinq ans sera écologique ou ne sera pas», lance Emmanuel Macron à Marseille, précisant «Ce n’est pas seulement une politique, c’est la politique des politiques.» Lors de son meeting à Marseille, ce samedi 16 avril, Emmanuel Macron a annoncé une série de mesures en faveur de l’environnement s’il était élu au second tour de l’élection présidentielle.

«Nous n’avons pas rien fait durant ces cinq années»
Mais pas question pour Emmanuel Macron de se battre la coulpe: «Nous n’avons pas rien fait durant ces cinq années», insiste-il. S’adressant à ceux qui le rejettent dans un même temps que la candidate RN il indique: «Ils oublient Notre-Dame-des-Landes, le projet Europa City, au Nord de Paris, la Montagne d’or, en Guyane, le terminal 4 de l’aéroport de Roissy. Tous ces projets, qui les a arrêtés parce qu’ils n’étaient pas écologiques ? C’est nous, ce n’est pas eux et ils n’étaient pas à nos côtés pour expliquer que nous allions bloquer des dossiers».«La politique et l’économie seront écologiques ou ne seront pas»
Emmanuel Macron en vient à l’économie avec un credo: «La politique et l’économie seront écologiques ou ne seront pas ». Il précise immédiatement: «Je vais être très clair avec vous : je ne crois pas dans la décroissance. Je ne crois pas que la solution réside dans la destruction d’une activité parce que polluante. Ce qui faut c’est la dépolluer. Je ne veux pas moins d’économie mais une économie plus écologique». Dans ce cadre il met en exergue le projet France 2030 qui, par l’innovation, a pour objet de «bâtir une économie décarbonée, des avions à émissions zéro carbone, des trains à l’hydrogène, la voiture électrique produite en France, les éoliennes off shore produites en France, les mini-réacteurs… ».«Les parts variables des dirigeants seront revus»
Par ailleurs, Emmanuel Macron entend conditionner la rémunération des grands dirigeants à des objectifs sociaux et environnementaux. Il importe à ses yeux: «Les parts variables des dirigeants seront revus. Elles seront à la fois encadrés dans leur montant au niveau européen, mais aussi soumis à l’atteinte des objectifs environnementaux».«Taxe carbone aux frontières de l’Europe»

«Nos agriculteurs ont déjà tant fait»
Dans le même temps, il signale comprendre l’anxiété de «Françaises et de Français sincères qui me disent: “Mais moi, je vois comme un mur devant moi”». Il invite notamment à prendre en compte les efforts des agriculteurs en matière de réduction de l’usage de produits phytosanitaire. «Nos agriculteurs ont déjà tant fait ces dernières années. Ils ont baissé tant et tant de produits phytosanitaires. Quatre-vingt-treize pour cent des pesticides les plus préoccupants ont été supprimés ». Pour lui: «Ils sont mobilisés pour aller plus loin, pour continuer de réduire partout où nous le pouvons les produits phytosanitaires, les pesticides et autres». Et de juger: «Ils continueront, pas par l’injonction, mais par l’investissement».Fête de la nature
Emmanuel Macron propose «une fête de la nature», sur le modèle de la Fête de la musique, qui se tiendrait chaque année le quatrième samedi du mois de mai. Il voit là l’occasion «d’un grand moment d’union nationale rassemblant collectivités locales, associations, écoles, agriculteurs, citoyens, amoureux de la nature»,Marseille: «C’est la fraternité au cœur de la République, un laboratoire»
Mais les premiers mots d’Emmanuel Macron avaient été pour faire l’éloge de Marseille: «Ville de jeunesse, qui s’est faite à travers le temps. Tant et tant de destins mêlés, je connais ici les vies d’Italiens, d’Espagnols, d’Arméniens, de Maghrébins, de tant et tant venant d’Afrique, des Français revenant d’Algérie et restant ici auprès de la Méditerranée chérie». Cette ville, pour lui: «C’est la fraternité au cœur de la République, un laboratoire. C’est ici que je veux bâtir une nouvelle méthode avec Marseille en grand».«Nous sommes un pays d’ouvertures, pas celui du grand rabougrissement»
Puis d’en venir à son adversaire au second tour: «Nous sommes un pays d’ouvertures, pas celui du grand rabougrissement, de la grande division qui vise à dire à nos enfants qu’ils n’ont plus leur place dans notre République». Et de citer les attaques contre la presse, contre l’égalité homme-femme, en faveur des inégalités «lorsqu’elle propose aux plus riches de moins de 30 ans, de les exonérer totalement d’impôt». Il met également en garde contre «la rupture que l’extrême droite prépare avec la fraternité républicaine lorsqu’elle s’attaque au droit d’asile ou veut organiser un référendum pour rétablir la peine de mort. Quand elle entend organiser la rupture avec notre laïcité en stigmatisant des millions de Français, en interdisant le port du voile, la nourriture casher ou halal. Quand elle veut produire des divorces avec l’Europe, l’Allemagne, quand elle veut se rapprocher de la Russie et quand elle ne dit pas un mot sur le continent Africain». Et il lance, à chaque fois: «Ne sifflez pas l’extrême droite, battez-là le 24 avril». Et de s’adresser à ceux qui ne savent pas encore ce qu’ils feront lors du second tour: «Le 24 avril ne cédez pas à la peur, au “à quoi bon”, ne cédez pas au grand relativisme. Si vous ne voulez pas renoncer à l’humanisme, si vous ne voulez pas renoncer à cette civilisation, si vous ne voulez pas renoncer à bâtir une grande nation écologique, alors rejoignez-nous». [(macron_1_copie.mp4)] En ouverture du meeting, Sabrina Agresti-Roubache, présidente du Comité de soutien Aix-Marseille-Provence pour la réélection d’Emmanuel Macron avait rappelé: «En 2002 déjà nous nous étions levés pour dire non au FN, nous avons manifesté au-delà de nos divergences politiques». Puis de s’adresser au candidat-président: «Tu aimes Marseille, tu as fait Marseille en grand. Plus largement tu as protégé la population pendant la crise Covid. Compte sur nous pour te soutenir».«Le village de “si j’avais su”»
