Entretien avec Robert Crespo:  « Nous voulons bâtir un monument de la fraternité à Marseille »

Publié le 19 juillet 2023 à  9h58 - Dernière mise à  jour le 3 août 2023 à  10h10

« La fraternité c’est la vraie guerre à mener » annonce d’emblée Robert Crespo, président de l’association Abaque. Avec une poignée de militants il se bat pour ériger à Marseille un monument mondial de la fraternité. Un lieu phare, architecturalement, mais surtout un lieu actif d’où partiront des initiatives, des messages et où soufflera un esprit de fraternité pour lutter contre la faim dans le monde, les injustices, les dangers climatiques et les guerres. Entretien.

 

 

Robert Crespo souhaite bâtir un monument de la fraternité
Robert Crespo souhaite que soit érigé un monument mondial de la fraternité à Marseille

Destimed: Comment est née cette volonté de bâtir un monument mondial de la fraternité ?

Robert Crespo :  Notre association « Abaque » est en née d’un groupe de past-pésidents de Lion’s Clubs en réaction au fonctionnement des clubs. On trouvait que le Lion’s Club ne nous correspondait plus. Une sorte d’autocritique du système nous a conduits à prendre notre indépendance. On a poursuivi les actions caritatives mais en ouvrant plus largement l’association. Ensuite il fallait se rendre compte que notre action était une goutte d’eau dans l’océan des besoins. D’où l’idée de changer de facteur d’échelle en lançant l’idée de promouvoir une fraternité internationale capable de promouvoir les actions caritatives et agir ainsi en multipliant nos actions par personnes interposées. On a donc voulu inoculer au plus grand nombre l’idée de fraternité. Le principe d’ériger un monument emblématique a suivi.

Vous dites dans votre projet que la vraie guerre à mener est celle de la fraternité. Pourquoi ?

Face aux désordres dans le monde (faim, climat, guerres) voire effervescences diverses en France, il faut une mobilisation générale comme lors d’une guerre. Il faut une volonté supra-nationale pour agir, une volonté globale à l’échelle internationale. Sans cette mobilisation nous continuerons de subir les événements. De même la grande action médiatique que nous voulons lancer pour toucher tous les peuples de la planète nous l’avons appelée «opération médiatique» car nous voulons qu’elle soit conduite en urgence, comme une opération militaire rapide et efficace en passant par-dessus les propagandes souvent mensongères des dirigeants de certains pays. Le but étant de toucher directement tous les peuples.

A quoi ressemblerait ce monument ?

Il devra être le symbole de la fraternité. J’ai contacté deux architectes marseillais Rudy Ricciotti et Corinne Vezzoni qui sont évidemment intéressés mais cela passe d’abord par un appel d’offre. Chacun a son idée dans l’association mais ce monument devra être un véritable geste architectural pour surprendre et obtenir l’adhésion du plus grand nombre. La liberté laissée aux architectes sera cependant canalisée par notre cahier des charges qui prévoit que ce monument soit écologique, auto-suffisant au plan énergétique et au niveau coût d’entretien et de fonctionnement de façon à ne pas grever les ressources de la ville.  Quant au résultat de son exploitation commerciale, il devra être si possible excédentaire.

Est-ce que ce ne sera pas un simple monument de plus ?

 Non, on ne veut pas de monument potiche. L’idée est d’avoir un site composé du monument-emblème lui-même mais avec un ensemble de structures autour. Soit un ensemble actif où seront rassemblés des organisations internationales, des ONG, des chercheurs, des sociologues, des économistes pour faire progresser la fraternité dans le monde. Le but étant que « fraternité un jour devienne fraternité toujours ».

Quel écho avez-vous eu auprès des décideurs, monde politique ou économique ?

 Un excellent écho au sommet de l’État. Nous avons l’approbation de l’Elysée avec un courrier de soutien du chef de cabinet du Président. Le maire des 11e et 12e arrondissements de Marseille nous apporte aussi son appui. Pour l’heure pas d’autres réactions des institutions… Alors que l’implantation de ce monument fait des jaloux parmi d’autres villes dont certaines sont allées jusqu’à nous proposer des terrains gratuitement pour implanter le monument chez elles.  Peut-être que certains pensent qu’un professeur de danse, bien qu’il ait été un des rares chorégraphes locaux à avoir assuré la chorégraphie d’un Film (l’Italien avec Kad Merad) et donné des cours aux artistes, ne soit pas apte à proposer un projet aussi important que celui que nous proposons.

Accessoirement j’ai été l’un des trois membres de l’équipe qui a implanté l’école d’Euromed à Luminy, devenue Kedge BS et Design aujourd’hui. De plus j’y ai enseigné l’heuristique appliquée, l’économie, la finance et l’informatique pendant 10 ans tout en étant directeur adjoint. Professeur certifié de Sciences Eco, je suis aussi détenteur des diplômes d’expert-comptable et de Calcul numérique et Machines Mathématiques.  Plus tard j’ai été créateur et Dirigeant de 2 magasins de Sports et 4 Agences de Voyages. Élu 3 fois 3 ans au CRT. Je ne décris pas cela pour briller, juste pour montrer que notre équipe n’est pas constituée de membres fantasques. Par ailleurs des villes comme Aix ou Aubagne voire Bordeaux nous ont fait des propositions pour accueillir ce monument actif. Ils ont tout de suite vu l’intérêt du projet et sa portée.

Comment financer ce projet ?

Ce monument deviendra le monument de tous les Français, et de tous les peuples. Face à la symbolique exceptionnelle de ce projet on compte notamment sur des fonds européens, sur les grandes fondations internationales pour le financer. Le Crowdfunding pourrait aussi compléter l’ensemble (cf. nos études sur son Financement et qui compte plus d’un millier de sources possibles).

 Pourquoi le choix de Marseille ?

D’abord nous avons justifié le choix de la France pour recueillir ce monument mondial. Ensuite, concernant le choix de Marseille, il y a de multiples raisons. Marseille est la ville la plus ancienne, la plus cosmopolite. C’est la ville du vivre-ensemble avec un nombre important de communautés. Elle sert de pont entre deux continents. Sa légitimité s’est imposée d’elle-même. C’est de là où est partie La Marseillaise (cf. là aussi le détail de nos études).

 Quelle Implantation et quel intérêt pour la ville

D’après nos études il y a plusieurs implantations possibles dans la ville. Chacun avec des arguments positifs et négatifs. Les membres de l’association ont tous leur idée mais je retiendrai pour ma part les 11e et 12e arrondissements de Marseille. Le 12e notamment est situé sur un plateau. Il comporte a priori 2 emplacements possibles. Le monument mondial de la fraternité se verrait de loin, un peu comme la Bonne Mère. En outre cet emplacement permettrait de développer la ville différemment et ferait connaître aux visiteurs le « vrai Marseille traditionnel ». Actuellement tout le tourisme est concentré sur le littoral, disons de la gare maritime à la Pointe Rouge. Là on irrigue le cœur de ville avec le terminus de la Fourragère et son prolongement futur, en surface, vers La Valentine. D’autres emplacements possibles méritent aussi notre attention. Quoiqu’il en soit les retombées du monument mondial de la fraternité à Marseille seraient multiples. D’ailleurs on sent déjà la vocation de notre Ville à accueillir un tel Monument car elle a déjà l’arbre de l’Espérance et le quai de la Fraternité.

Au-delà des métiers liés au tourisme, elle bénéficiera aussi d’une foule d’effets induits positifs directs et indirects. Puis, une somme de chercheurs et d’associations s’installeraient dans les locaux qui jouxtent le monument. Un Monument vivant dans lequel vibrera la fraternité et qui servira de phare pour le monde entier. Ce qu’il faut surtout noter c’est le facteur de développement pérenne qu’apportera à Marseille cette réalisation. A titre d’exemple on pourrait citer la Statue de la liberté qui apporte à New York 4 à 5 millions de touristes par an et ce, depuis plus de 130 ans. Sans compter les autres incidences sur l’image et l’économie de la ville et à la Région Sud.

Il faudrait vraiment être de mauvaise foi et/ou malintentionné pour être contre un tel projet. Et ce, que l’on soit Marseillais ou simplement Français, car si notre président de la République et son Chef de Cabinet y trouve un attrait exceptionnel c’est qu’il peut être aussi un énorme atout pour notre pays, pour la paix dans le monde et mobilisateur pour une lutte efficace contre les dérives climatiques qui menacent tous les peuples sans exception.

Propos recueillis par Joël BARCY

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