Hervé Liberman, président du comité régional olympique Sud, conseiller régional, fait le point sur la préparation des Jeux d’hiver 2030. Entretien.

Destimed: vous êtes président du comité olympique régional. Comment s’organisent les JOP d’hiver 2030 qui se dérouleront dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes ?
Hervé Liberman: L’organisation se met en place puisque ce mardi 18 février, le nom d’Edgar Grospiron va être proposé lors de la constitution du Comité d’organisation des JOP 2030. Avec lui, j’oserais dire, que ces jeux ont leur «big bosses». Après la question est de savoir si nous sommes en retard ou pas. Sachant que nous ne pouvions rien faire puisque nous n’avions pas, jusqu’à une date récente, de budget et la caution du Premier ministre. Alors il faut vivre avec la réalité. Et j’ajoute que je serais beaucoup plus inquiet si j’avais une responsabilité dans l’organisation des JOP de Los Angeles en 2028 sachant les incendies que vient de connaître ce territoire.
Vous n’êtes pas inquiet pour les équipements ?
Comment pourrais-je l’être. Nous allons organiser les jeux les plus écologiques et les plus économiques de l’histoire. Comme ne cesse de le dire et de le vouloir Renaud Muselier on va faire des jeux neige, chalets et bien-vivre. Dans ce cadre 95% des installations existent déjà et celles qui doivent être construites à Briançon et Nice seront durables et répondront à des problèmes qui se posent depuis des décennies puisqu’après les Jeux, elles deviendront des logements sociaux, du logement étudiant, des bureaux. J’ajoute que ces Jeux permettront de désenclaver nos montagnes et nos vallées et rééquilibreront une égalité de traitement pour nos concitoyens. Car, comment ignorer que des habitants des communes des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes sont contraints à effectuer de longs trajets en voiture pour leurs études universitaires, pour des soins… J’ajoute que ces travaux sur les mobilités permettront aux habitants du littoral d’aller chercher de la fraîcheur face à une chaleur qui ne va cesser de croître. Et ces Jeux permettront ainsi de favoriser une présence dans les stations de manière plus forte encore en période estivale. Alors il faut mesurer tout ce qui va se faire et qui n’aurait pas pu exister sans les Jeux.
Mais en quoi ces Jeux auront un impact positif sur l’environnement ?
Encore une fois on va construire du durable et améliorer la ligne sur Briançon, le train de nuit Briançon-Paris c’est du développement durable. Et puis on l’a vu avec Paris, les Jeux sont un événement planétaire et Paris a prouvé qu’avec moins on pouvait faire les Jeux les plus fabuleux de l’histoire, c’est la même ambition qui est porté, à la dimension des Jeux d’hiver avec les JOP 2030. Il faut mesurer l’enjeu. Dans un monde où l’adaptation au changement climatique est souvent associé à des contraintes nous allons, après Paris, montrer que cela peut offrir encore plus de joie. Alors vivement le 18 février l’installation du Comité d’organisation des Jeux, le Cojop et, le lendemain, l’installation de Solideo, qui aura en charge, pour l’essentiel, la rénovation d’infrastructures existantes pilotées par un établissement public. Et, j’en suis persuadé, et tout sera fait pour cela, la promesse de Jeux, populaires, respectueux de la montagne et enthousiasmants pour nos athlètes sera tenue.
Propos recueillis par Michel CAIRE