ESS. Laurent Lhardit, adjoint au maire de Marseille reçu par l’Union régionale des Scop et Scic de Paca et Corse

Dans le cadre d’une série d’entretiens avec des élus de différentes collectivités, qui se tiennent dans plusieurs villes de la région,  l’Union régionale des Scop et Scic de Paca et Corse vient d’accueillir Laurent Lhardit adjoint  au maire de Marseille en charge du dynamisme économique, de l’emploi et du tourisme durable, qui a présenté la direction « vers laquelle la ville et l’économie ont fortement intérêt à aller ».

Destimed Scop Lardhit
Laurent Lhardit reçu  par l’Union régionale des Scop et Scic de Paca et Corse (Photo Michel Caire )

Laurent Lhardit est accueilli par Franck Maillé, le président de l’Union Régionale des Scop et Scic de Paca et Corse qui rappelle la pertinence de ce modèle : «Le partage de la valeur et la gouvernance démocratique ont été et sont toujours à l’avant-poste du progrès social dans le monde du travail. Des principes qui font l’objet d’une forte attente de la part des nouvelles générations désireuses d’occuper des emplois porteurs de sens ». Laurent Lhardi explique pour sa part : « Nous avons fait le choix d’avoir une feuille de route du développement économique alors que nous n’avons pas de compétences directes en ce domaine. Nous n’avons d’ailleurs présenté ce document qu’en 2023 parce qu’il nous fallait attendre les feuilles de route de la Région et de la Métropole pour présenter la nôtre». Précise au niveau des institutions du territoire  : « S’il y a beaucoup de tensions entre nous sur la politique,  sur l’économie, en revanche, nous arrivons à très bien travailler ensemble». «En ce qui me concerne, ajoute-t-il,  je suis entrepreneur depuis 25 ans, je sais donc les joies et les difficultés que cela représente ».

« Nous nous intéressons fortement à l’ESS »

L’adjoint au maire de Marseille signale : « Nous nous intéressons fortement à l’ESS, pour ses valeurs et parce qu’elle pèse particulièrement sur notre territoire. En effet, alors que ce secteur représente 11% des salariés au niveau national l’ESS en compte 20% ici ». Ceci étant précisé, il insiste sur l’emploi comme l’une des priorités : «Sachant que 10 000 personnes sont des chercheurs d’emplois dont de nombreux jeunes qui, pour une grande partie, ne sont pas formés et n’ont même pas en tête l’idée d’avoir accès à l’emploi ». Rappelle que c’est le monde économique qui crée l’emploi.  « Nous ne sommes là qu’en soutien », indique-t-il avant de considérer   que «la pierre angulaire c’est le foncier économique. Or nous sommes confrontés à une vraie rareté puisque le foncier économique ne représente que 3% du foncier de la ville, et des propriétaires font de la rétention en attendant un changement de PLU ». Dans ce cadre, Laurent Lhardit annonce  : « Nous allons construire une relation ville, métropole, région pour mettre en place de la préemption ». Il avoue qu’il existe des lenteurs de l’administration « Nous travaillons pour que cela change ». Et en matière de changement il revient sur  la précédente municipalité : « Jean-Claude Gaudin a très bien su développer le tourisme mais il a commis une erreur, il a cru que Marseille pourrait devenir une ville de la Côte d’Azur mais ce n’est pas possible ».

« Marseille est une ville en friche »

Alors pour Laurent Lhardit : « Marseille est une ville en friche, pleine d’inégalités dans laquelle vous pouvez faire vos affaires. D’ailleurs il est important de noter que la typologie des entrepreneurs qui veulent s’installer ici change. Et l’ESS a un vrai potentiel, grâce à ses valeurs, à un moment où nombre d’entreprises ont de plus en plus de mal à recruter car les personnes veulent non seulement un emploi mais aussi la possibilité de s’épanouir. Je pense d’ailleurs que l’ESS peut être un pilier de l’économie de demain ». Il annonce par ailleurs que « dans le cadre du nouveau dispositif autour du « fabriqué à Marseille » qui sera développé en 2024-2025, la ville de Marseille s’attachera à promouvoir les offres « made in Marseille » par un dispositif de labellisation afin de favoriser un mode de consommation locale et responsable ». Il insiste sur l’importance du centre-ville : «Il faut lui redonner du sens et c’est un vrai défi lorsque l’on sait que, sans concertation et contre notre avis notamment, l’État veut enlever la cité judiciaire ».

Michel CAIRE

Articles similaires

Aller au contenu principal