États généraux de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur : «Donner enfin leur place aux jeunes»

Publié le 29 novembre 2014 à  21h14 - Dernière mise à  jour le 29 octobre 2022 à  13h44

En mai dernier, à la Villa Méditerranée, était lancé, l’édition 2014 des États généraux de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le 27 novembre, c’est à la faculté Saint-Charles que s’est tenu le Forum de rendu des travaux, des propositions des jeunes. Et c’est peu dire qu’ils ont été productifs.

(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)
(Photo Robert Poulain)

Trois mille personnes ont participé aux États généraux. Entre Mai et Novembre, ce sont 43 fabriques, six rencontres départementales et événements labellisés qui ont été organisées sur des thématiques aussi diverses que : engagement, citoyenneté, démocratie, éducation, insertion professionnelle, culture, vie quotidienne, échanges interculturels, mobilité, travail…
Des jeunes qui, avec enthousiasme, ont rendu compte de leur participation. Margot explique ne pas avoir trouvé de lieux pour défendre les valeurs auxquelles elle croit, jusqu’au jour où on lui a proposé de participer au Conseil régional des Jeunes, «un lieu qui permet de s’exprimer, d’évoluer». Puis, poursuit-elle, sont venus les États généraux «et notre génération a trouvé une scène pour exprimer ses engagements, débattre, proposer. Une expérience qui prouve que nous sommes prêts à nous engager». Nadedja, primo-arrivante, suit une remise à niveau en français -langue dans laquelle elle s’exprimera devant l’auditoire- avant de suivre une formation qualifiante. Elle insiste notamment sur les difficultés qu’elle rencontre pour se loger à Nice.

«Il faut agir pour la jeunesse, lui faire confiance, lui donner des responsabilités»

Alan, étudiant en Avignon, considère: «Ces États généraux étaient nécessaires car ils permettent aux jeunes de dire ce qu’ils ont sur le cœur». Et de retenir de cette aventure: «Il faut agir pour la jeunesse, lui faire confiance, lui donner des responsabilités». Alexandre, lui aussi Avignonnais, indique avoir participé à deux Fabriques: «La première a proposé qu’une entreprise fasse de la médiation pour inciter les filles à venir dans des filières aujourd’hui masculines. La seconde Fabrique propose de créer des comités étudiants, un forum de la jeunesse ainsi qu’un festival des associations avignonnaises».
Les jeunes souhaitent ainsi, un renforcement du dialogue entre les élus régionaux et ceux du Conseil régional des Jeunes: le renforcement des liens intergénérationnels et interstructures; le développement et l’articulation du réseau des conseils de jeunes (municipaux, départementaux, régionaux, de la Méditerranée); permettre le croisement entre projets de jeunes et besoin des services publics; une simplification du cadre d’appui aux associations… Ils plaident aussi pour que l’Éducation Nationale s’ouvre plus aux associations et que soit reconnues les initiatives des jeunes en direction de la société.
Michel Vauzelle, le président de Région, rappelle : «J’ai lancé l’idée d’États généraux dès ma première élection, car, dans la tradition républicaine, je souhaitais donner la parole aux citoyens. Et, une fois élus nous retournions ainsi régulièrement vers eux afin qu’ils ne nous voient pas qu’en période de campagne électorale». En 2009, donc, ont eu lieu des États-généraux consacrés aux services publics; à la démocratie en 2011 et à l’eau en 2012. «Cette année nous avons voulu donner la parole aux jeunes car, la crise de la société est extrêmement grave. Les jeunes, dès l’adolescence, sont confrontés à des problèmes de solitude, se sentent rejetés. Les familles, souvent monoparentales, ont de plus en plus de difficultés à joindre les deux bouts, à les aider», explique-t-il. Et de souligner que la création du Conseil régional des jeunes est à l’origine du Pass Culture +, de la carte Zou, pour permettre aux jeunes de se déplacer; l’aide à l’acquisition de matériel scolaire. «Au delà, il faut trouver d’autres façons de faire de la politique. Il ne faut pas attendre que les jeunes viennent dans les Partis, ils ne le feront pas. Ceux qui ne veut pas dire qu’ils n’ont pas une pensée politique, tout au contraire, ils ont envie d’un autre monde, ils ont des idées», considère Michel Vauzelle.

«Il ne s’agit pas d’un forum de clôture mais de synthèse»

Nathalie Lefebvre, vice-présidente déléguée aux services publics et à la démocratie de proximité tient à préciser: «Il ne s’agit pas d’un forum de clôture mais de synthèse, il nous faut poursuivre sur des formes à imaginer». Puis, de rappeler que la région compte 800 000 jeunes de 16 à 29 ans, soit 16% de la population. 29% ont un diplôme, 24% n’ont aucune qualification et 5% sont en situation d’illettrisme. «Les situations, les motivations sont différentes mais dans tous les cas, parler de la jeunesse c’est parler du présent et de l’avenir».
Gaëlle Lenfant, vice-présidente déléguée à la jeunesse de résumer: «Des centaines de pistes, d’idées, ont été formulées lors de ces États généraux. Trois axes ont été dégagés. Premièrement, ils ont souvent exprimé leur désir d’engagement. Ils ont soulevé deux problèmes : que ceux qui sont en responsabilité, les écoutent mais aussi qu’ils poussent les jeunes à prendre leur place. Il a été aussi question de renforcer leur autonomie et enfin de leur faire confiance. Et je dois dire que je me souviendrais longtemps de ce jeune, en Avignon, qui a expliqué que, lorsqu’il était en prison, quelqu’un lui a fait confiance, lui a tendu la main. Aujourd’hui il a un CAP de maçon et il va poursuivre sa formation auprès des Compagnons du devoir. Ces rencontres sont à votre image, celle d’une jeunesse intelligente qui a juste besoin qu’on la voit. Et bien nous avons les yeux grands ouverts ».
Michel CAIRE

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