Publié le 4 mai 2017 à 23h16 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 16h04
L’exposition « Hip Hop, un âge d’or » au Mac qui se tient du 13 mai 2017 au 14 janvier 2018 a été conçue à partir des collections du Mucem et de plusieurs collections privées inédites. En parallèle de cette exposition événement, le Mucem présente « Graff en Méditerranée » du 13 mai 2017 au 8 janvier 2018.
« Hip Hop, un âge d’or » au Musée d’art contemporain [mac]
« Hip Hop, un âge d’or » favorise les croisements entre toutes les disciplines qui ont été fécondées par ce mouvement : la musique, la danse, la mode, le cinéma, l’écriture, le graffiti, le tag, la photographie. Grâce à Claire Calogirou, chercheuse spécialisée dans la culture Hip Hop et le graffiti, qui a largement contribué à la constitution de cette collection exceptionnelle, et Jean Roch Bouiller, conservateur art contemporain au Mucem, le Mac a eu accès in extenso à cette collection. Claire Calogirou a accepté de partager le commissariat de l’exposition avec Sébastien Bardin-Greenberg, dit SBG/SibaGiba, musicien/producteur multi platine, nominé aux Grammys (US), co-auteur du livre Freestyle et grand connaisseur de la scène américaine basé à New-York. Il a réuni des sélections d’objets inédits en provenance de collections américaines et complété la partie française.
C’est la première fois que la collection graffiti du Mucem est présentée à Marseille dans toute son étendue et sous ses différents aspects : elle sera visible au Musée d’art contemporain, d’une part, pour les aspects historiques du mouvement Hip-Hop et au Mucem – Fort Saint-Jean, d’autre part, pour ce qui est des acquisitions récentes sur plusieurs scènes méditerranéennes très actives : Marseille, Athènes, Espagne, Italie, Maroc, Tunisie.
La culture Hip Hop ouvre les portes du musée d’Art contemporain à ceux qui aux États-Unis, en Europe et à Marseille incarnent un phénomène planétaire. Depuis les premières block parties du Bronx jusqu’à l’âge d’or marseillais, le public retrouvera la fièvre qui s’est emparée du monde en trois temps et quatre mouvements : DJing, MCing, Graffiti & B-Boying.
La formidable énergie et l’inventivité des DJ, des maîtres de cérémonie, des graffeurs et writers, des break dancers et de leurs crews a pris la rue, les clubs et la jeunesse du monde. Émergeant au début des années 1970 dans le quartier du South Bronx, qui connaît les pires conditions économiques, une jeunesse qui rêve d’exister invente de nouvelles formes de survie, de faire la fête, de danser, de marquer l’espace urbain, de défier l’establishment par la parole et le geste. En presque dix ans de 1970 à 1981, elle s’impose comme la nouvelle culture populaire et conquiert New York de quartier en quartier, de métros en trains, de fêtes clandestines en night-clubs, d’expositions improvisées dans les lieux alternatifs jusqu’aux galeries d’art branchées de »downtown ».
Au début des années 1980, l’expansion de la culture Hip Hop prend une nouvelle dimension. Elle se répand simultanément des deux côtés de l’Atlantique grâce aux radios et aux premières émissions qui lui sont consacrées à la télévision, mais aussi via les bases de l’U.S. Army en Allemagne où les soldats américains reçoivent les cassettes des DJ’s envoyées par leurs familles. C’est le début des années Reagan aux U.S.A. et des années Mitterrand en France. De 1980 à 1985, le Hip Hop devient un phénomène mondial, une culture qui ouvre des portes jusqu’alors inaccessibles à la jeunesse des quartiers populaires, même si paradoxalement elle commence à voir les siennes se refermer en Amérique. La politisation et la résistance initiales cèdent sous les coups du marketing. Les labels signent les groupes transformant les MC’s en stars et les majors hollywoodiennes se décident à exploiter le nouveau filon, inspirées par le succès considérable de Flashdance en 1983 et sa fameuse scène de breakdance avec les danseurs Mr Freeze et Crazy Legs des Rock Steady Crew.
La seconde moitié des années 80 est cruelle pour ceux que la reconnaissance oublie, le monde de l’art n’a d’attention que pour Jean-Michel Basquiat, Keith Haring ou Kenny Scharf. Les rappeurs sont devenus des idoles qui ont effacé les DJs et les MCs. En Europe les groupes apparaissent et les premiers à disposer des matériels appropriés et à accepter d’être signés par les labels émergents, vont connaître un succès considérable.
C’est le moment de l’âge d’or marseillais qui secoue la ville dans les années 90 et fait de la scène artistique marseillaise l’une des plus inventives, connectée aux States et rayonnante jusqu’au tournant du siècle. Simultanément, le nouvel accrochage des collections, au titre emprunté à la fameuse marque de flippers Gottlieb : It’s more fun to compete – La collection du MAC et ses invités, met l’accent sur les œuvres de la collection et quelques prêts institutionnels et privés importants qui révèlent combien les valeurs du sport : le jeu, la compétition, l’effort, l’entraînement, les règles, le fair-play ont pu inspirer les artistes.
L’exposition réunit les œuvres de Vito Acconci, Carlos Amorales, Valérie Belin, Roderick Buchanan, Chris Burden, César, Boris Chouvellon, Stephan Dean, Malachi Farrell, Jefs Geys, Fabrice Gygi, Duane Hanson, Ann Veronica Janssens, Bernard Joisten, Pierre Joseph, Bertrand Lavier, Édouard Levé, Gilles Mahé, Gordon Matta-Clark, Dennis Oppenheim, Gabriel Orozco, Laurent Perbos, Marc Quer, Claude Queyrel, Alain Séchas, Robert Suermondt, Salla Tykkä, Jean Tinguely, Xavier Veilhan, Vladimir Velickovic, Raphael Zarka.
Enfin le project-room est produit avec la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode (MMMM) et réalisé par le jeune styliste Simon Porte Jacquemus dans le cadre du festival OpenMyMed.
Simon Porte Jacquemus, né en 1990 à Salon de Provence, est un très jeune styliste, qui a créé la marque qui porte son nom à vingt ans. Depuis, il ne cesse d’attirer l’attention par ses performances, ses créations et ses collections, qui rafraîchissent un monde de la mode constamment sous contrôle. En 2015, il a reçu le prix spécial du jury du Prix LVMH, concours international destiné aux jeunes créateurs de mode. L’invitation de Porte Jacquemus par la Maison Méditerranéenne des Métiers de la Mode au MAC est l’occasion pour le créateur de réaliser des projets inédits que lui inspirent Marseille, le musée et sa collection. Simon Porte Jacquemus s’associe au performer Willi Dorner et au photographe David Luraschi pour des performances photographiques qui seront réalisées dans les calanques. |
L’exposition « Graff en Méditerranée » au Mucem
Cette exposition présente les acquisitions récentes du musée sur plusieurs scènes méditerranéennes très actives : Marseille, Athènes, Espagne, Italie, Maroc, Tunisie. Les œuvres des graffeurs sont confrontées avec des objets leur ayant appartenu afin de reconstituer tout le contexte de création selon des thématiques communes au milieu du graffiti : outils, vêtements, carnets d’esquisses, dessins préparatoires, maquettes, dessins d’ateliers, éléments d’oeuvres urbaines réalisées grandeur nature, objets et produits dérivés… Deux films de graffeurs sont également présentés dans l’exposition.
En parallèle, le Mucem programmera tous les vendredis de septembre des projections de films, concerts et spectacles de danse et musique… mixant scène locale et internationale.
Artistes présentés au Mucem – salle des collections du Fort Saint-Jean [[Cette présentation au Mucem, dans la salle des collections du Fort Saint-Jean,
préfigure un cycle d’expositions entièrement construites à partir des collections du
Mucem, conservées au Centre de conservation et de ressources (CCR), dans le
quartier de la Belle de Mai, à Marseille.]] :
Marseille : Seek, Mozes, Acuz, Came / Fantom, Dire, Basto, Dondea, Ken, Shine, Tower
Athènes : OXY
Espagne : Sixe, Musa, Fasim, Dems, El Xupet Negre, Zeta, Glub
Italie : JON, Stand, Napal, Jbrock, Rendo, Marco Teatro, Vandalo, Kayone, Dado, Flycat
Tunisie : Jaye, Oumena
Maroc : Peor, SOS, Rose, Anass Dou, Ed One
Enquêteurs ayant réalisé les enquêtes-collectes : Sophie Valiergue, Valériane Mondot, Claire Calogirou, Chaïma Ben Haj Ali, Jean-Guy Solnon, Christian Omodéo.
Le Mucem mène depuis les années 1990 des enquêtes-collectes sur les pratiques urbaines contemporaines et a notamment constitué, depuis le début des années 2000, une des plus importantes collections de graff aujourd’hui répertoriées, comptant près de 1 500 objets. Cet ensemble constitue un étonnant assortiment de panneaux graffés, affiches, autocollants, marqueurs, bombes aérosol, magazines, esquisses, photographies, vidéos… associés à une enquête qui pose les bases d’une réflexion sur les rapports sociaux en milieu urbain, la question de l’appropriation de l’espace public et de sa conquête par des pratiques qui se revendiquent de la rue.
Informations pratiques :
«Hip Hop, un âge d’or» – Exposition du 13 mai 2017 au 14 janvier 2018 – Musée d’art contemporain [MAC] – 69, av.de Haïfa 8e arrondissement – 5€/ 3 € du mardi au dimanche : de 10h à 18h (de janvier au 15 mai) et de 10h à 19h (du 16 mai au 17 septembre inclus – horaires d’été) – fermeture hebdomadaire le lundi, sauf les lundis de Pâques et de Pentecôte – fermeture les jours fériés suivants : 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 et 26 décembre – L’accès aux musées est gratuit le 1er dimanche du mois. Gratuité moins de 18 ans, tarifs réduits.
Commissariat : Thierry Ollat, Directeur du Musée d’art contemporain – Claire Calogirou, chercheur associée à l’IDEMEC et commissaire d’exposition – Sébastien Bardin-Greenberg dit SBG/SibaGiba, musicien, producteur.
«Graff en Méditerranée» – Exposition du 13 mai 2017 au 8 janvier 2018 au Mucem – Fort Saint-Jean – Place du Dépôt – Salle des collections –
5 € / 9,50 € – Le billet Mucem donne accès à toutes les expositions du J4 et du fort
Saint-Jean :
-De 11h à 19h (mai-juin et septembre-octobre)
-De 10h à 20h (juillet-août)
-De 11h à 18h (novembre-avril)
-Le vendredi jusqu’à 22h (5 mai-25 août)
Commissariat : Claire Calogirou, chercheur associée à l’IDEMEC et commissaire d’exposition – Jean-Roch Bouiller, conservateur, chargé de l’art contemporain, Mucem.