Festival d’Aix-en-Provence : la chronique de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée

Publié le 23 juillet 2014 à  0h21 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  18h05

Les répétitions sont de plus en plus denses, sous la baguette d’Alain Altinoglu au fur et à mesure que s’approche l’heure des concerts (Photo Jean-Claude Cabonne)
Les répétitions sont de plus en plus denses, sous la baguette d’Alain Altinoglu au fur et à mesure que s’approche l’heure des concerts (Photo Jean-Claude Cabonne)

Après dix jours de résidence, les 92 instrumentistes de l’OJM sont entrés dans la dernière ligne droite. Demain soir, c’est le grand concert au GTP avec, au programme, « Hidd’n Blue », une œuvre contemporaine de Francisco Coll, courte pièce commandée récemment par le London Symphony Orchestra au jeune compositeur espagnol, les « quatre derniers lieder » de Richard Strauss, dont on célèbre, cette année, les 150 ans de la naissance, « Im Sommerwind » d’Anton Webern et « Daphnis et Chloé, suite n° 2 » de Maurice Ravel. Un programme riche qui consacre l’évolution qualitative positive de la formation. En effet, là où il y a quelques années on programmait des pièces spectaculaires mais d’accès facile, pour grande formation, cette session 2014 œuvre sur des partitions beaucoup plus subtiles, nécessitant une certaine expérience et un important travail d’ensemble. Aujourd’hui encore, pendant des heures, les jeunes musiciens vont remettre l’ouvrage sur le métier avec, pour les conseiller, leurs coaches professionnels du LSO et Alain Altinoglu, le directeur musical qui, avec le chef assistant Quentin Hindley, n’a eu de cesse de partager son savoir pendant plus d’une semaine. Puis, demain jeudi, il y aura une ultime répétition dans l’après-midi, en forme de générale et, le soir, le grand moment sera arrivé… Bon travail à Tous. Jusqu’au 26 juillet, Destimed accompagne la résidence aixoise de l’OJM avec une chronique quotidienne. Aujourd’hui, dans ce sixième volet, nous vous proposons de faire connaissance avec Wajih El Ajmi, contrebassiste tunisien.
M.E.


Wajih El Ajmi, de Monastir : « C’est la première fois que je viens en France et que je joue une œuvre contemporaine »

A Monastir, Wajih El Ajmi a déjà débuté une carrière d’enseignant. Au sein de l’OJM, pendant quelques jours, il a travaillé pour se perfectionner et apprendre de nouvelles choses (Photo Jean-Claude Carbonne)
A Monastir, Wajih El Ajmi a déjà débuté une carrière d’enseignant. Au sein de l’OJM, pendant quelques jours, il a travaillé pour se perfectionner et apprendre de nouvelles choses (Photo Jean-Claude Carbonne)

Agé de 25 ans, Wajih est l’un des membres les plus âgés de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée, cette année. Et cette participation lui procure l’occasion de venir en France pour la première fois… Autant dire qu’il ne boude pas son plaisir.
«J’ai commencé à jouer de la musique à l’âge de 12 ans. C’est ma mère qui me l’avait proposé. Un peu de piano, un peu de guitare, j’ai choisi la contrebasse en entrant à l’université. C’était un instrument qui pouvait me permettre de jouer du jazz, un genre musical que j’aime, et du classique. Puis je pouvais travailler avec un super professeur qui venait de Bulgarie.»
« De plus, poursuit Wajih, c’est un instrument qui est très demandé en Tunisie. Je pense qu’aujourd’hui il doit y avoir moins de 15 contrebassistes dans tout le pays. »
Ses études, il les a menées à l’institut supérieur de musique de Sousse où il vient de terminer un master de musicologie sur l’interprétation de la musique occidentale.
«Aujourd’hui, nous dit-il,il y a des conservatoires dans les grandes villes tunisiennes. L’apprentissage de la musique est bien pris en compte par le ministère.»

Chez lui, Wajih est membre de l’orchestre symphonique de Tunis. «C’est un bon orchestre et il me permet de pratiquer la musique classique pas loin de chez moi.»
C’est le directeur de l’Université qui, il y a quelques mois, a informé le jeune musicien de la tenue des auditions pour faire partie de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée.
« Je n’ai pas eu le temps de beaucoup préparer cette audition, je suis donc très heureux d’avoir été sélectionné et de me retrouver ici, à Aix-en-Provence, pour partager ce temps avec les autres jeunes musiciens.»
« C’est vrai que le programme est un peu difficile, surtout par rapport au répertoire classique que nous jouons chez nous. Mais c’est une excellente expérience pour évoluer… Puis c’est pour moi l’occasion d’aborder une partition contemporaine pour la première fois de ma vie de musicien. Techniquement, c’est très intéressant à travailler. J’apprends beaucoup.»
En Tunisie, Wajih a créé un orchestre de jazz. Sur cette côte touristique de Monastir et Sousse, il décroche quelques contrats dans les hôtels pour animer des soirées.
«Je suis aussi enseignant au conservatoire régional de Monastir. J’y ai quelques élèves. J’arrive à avoir un salaire moyen qui me permet de vivre de mon travail. Et c’est là l’essentiel.»
Dans quelques jours, Wajih El Ajmi retournera en Tunisie. Plus riche d’un nouvel apprentissage musical dont pourront bénéficier ses élèves à Monastir.
Michel EGEA

Pratique
L’orchestre des jeunes de la Méditerranée terminera sa résidence par trois concerts ; le premier aura lieu au Grand Théâtre de Provence le 24 juillet à 20 heures. Le lendemain, à 20h30, c’est la Villa Méditerranée, à Marseille, sur le J4, qui accueillera les musiciens puis le 26 juillet, déplacement dans les Hautes-Alpes, au bord du lac de Serre-Ponçon, à Savines-le-Lac, exactement, pour un concert donné à 21 heures sur la place de la mairie.
Le prix des places pour le concert à l’Archevêché est fixé à 15 euros et
10 euros pour les détenteurs du Pass et les jeunes.
Renseignements et réservations : la Boutique du Festival, place des Martyrs de la Résistance, 13100 Aix-en-Provence. Tél. 0820 922 923. Festival d’Aix
Le concert du 24 juillet sera enregistré par France Musique et diffusé en direct sur You Tube

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