Festival d’Aix-en-Provence – L’émouvant hommage à Pierre Audi

C’est un sombre « Don Giovanni » de Mozart qui a ouvert le 77e Festival d’Aix-en-Provence en deuil depuis deux mois, de son directeur général Pierre Audi. Un hommage lui a été rendu au Grand Théâtre de Provence en présence de Rachida Dati, ministre de la Culture.

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Peter Sellars a rendu un hommage délicat et émouvant à Pierre Audi sur la scène du Grand Théâtre de Provence. © M.E.

Nous reviendrons prochainement sur les ouvrages qui sont actuellement à l’affiche du Festival d’Aix-en-Provence. Mais deux jours après l’ouverture, un hommage a été rendu à Pierre Audi en ce premier dimanche de juillet. Rachida Dati était présente, accueillie par Sophie Joissains, maire d’Aix-en-Provence, de même qu’Audrey Azoulay, directrice de l’Unesco et ex-ministre de la culture (2016-2017). Un moment empreint de passion et de sérénité au cours duquel les prises de parole, brèves et intelligentes, alternaient avec des moments musicaux voulus par les artistes pour honorer la mémoire de Pierre Audi qui avait été choisi en 2018 afin de succéder l’année suivante à Bernard Foccroule à la direction générale du Festival. Que retenir de ces hommages au-delà des propos de circonstance, si ce n’est quatre mots : passion, création, ambition, transmission.

Derrière une attitude souvent très réservée et qui, parfois, laissait penser que l’homme était distant, Pïerre Audi était passionné. Par la culture sous toutes ses formes et, plus intimement, par sa vie familiale. Marieke Audi Peters, son épouse, n’en a pas fait mystère… Et cette passion rimait bien avec création. Le professionnel reconnu qu’il était n’avait de cesse de solliciter artistes, compositeurs et autres maîtres pour faire vivre l’art; « Requiem », « Innocence », «Résurrection ». des créations initiées, entre autres, au cours de sa direction aixoises, resteront à jamais dans l’histoire. Et lui même, metteur en scène, participait activement a ce grand œuvre. L’ambition, il en avait, pour la culture en général mais en particulier pour le Festival d’Aix-en-Provence. Il y a quelques mois, après des moments difficiles liés à l’économie globale du festival, il avait su adapter cette ambition aux contraintes incontournables. Et ce afin de pouvoir poursuivre la création, mais aussi la transmission d’un patrimoine aux générations actuelles et à celles qui viendront.

Pour cet hommage, Simon Rattle était là pour diriger «siegfried idyll» en compagnie d’une dizaine de musiciens de l’orchestre de la radio bavaroise, mais aussi Anna Bonitatibus, Alfredo Abbati, Stéphane Degout, Nina Stemme, Sébastien Daucé, Paul-Antoine Bénos-Djian et l’ensemble Correspondances pour accompagner idéalement en musique les mots de Pierre Hermelin, Président du Conseil d’administration du Festival, de Peter Sellars, de Claus Guth, d’Irma Boom et de Sophie Joissains, entre autres, afin de confier à tout jamais aux murs du Grand Théâtre aixois un peu de l’esprit de Pierre Audi.
Michel EGEA

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