Démarrage en fanfare pour le festival OFF d’Avignon. Après l’annus horribilis 2024 liée à la dissolution de l’Assemblée nationale et aux JO, les spectateurs sont de retour. Démonstration que le spectacle vivant n’est pas mort.
Résilience
L’année 2024 a soulevé de nombreuses inquiétudes et 2025 pouvait faire craindre le pire avec les restrictions budgétaires de toutes parts. Finalement c’est sur un grand soulagement que s’ouvre le OFF. Les spectateurs sont de retour et remplissent les salles. Les chiffres de vente de billets avec le service ticket’Off donne une bonne indication. La première semaine bat tous les records. « On a des retours extrêmement positifs des salles qui ont noté un démarrage tout de suite analyse Harold David, le codirecteur du festival OFF. Ce n’était pas forcément l’habitude avant. Le vécu d’une compagnie ou d’un producteur, c’était d’abord une première semaine lente à démarrer puis un boom pendant 10 jours et une chute de la fréquentation vers la fin, une fois que le IN était terminé. » Là, ce qui a porté le festival c’est l’alignement des dates des deux festivals, le IN et le OFF. La visibilité est bien meilleure pour le spectateur.
Des chiffres parlants
Il reste plus de deux semaines de festival et les premiers chiffres sont proches de ceux de l’an passé sur la plateforme ticket’Off. «En 2024, ce service avait vendu 200 000 billets, aujourd’hui on est déjà sur 138 000 et sur les cartes OFF qui permettent au public d’avoir une réduction de 30% sur les spectacles, on dépasse les 40 000 pour un total de 65 000 l’an passé.»
Un lieu incontournable
Si plus de 1 400 compagnies se pressent à Avignon dont 10% étrangères c’est qu’elles ont leurs raisons. Certes, venir à Avignon coûte cher mais c’est un lieu unique de création. Le festival permet aussi de réseauter, de se faire connaître, de décrocher des tournées, bref de s’assurer un avenir si la pièce ou le spectacle a tapé dans l’œil d’un programmateur, de la presse ou du public. Le OFF a pris de la hauteur ces dernières années. Avignon est devenu un lieu incontournable pour les compagnies. Pour les spectateurs, cet afflux vers le spectacle vivant est le signe qu’ils ont un besoin viscéral de vivre des expériences originales en salle.
Reportage Joël BARCY
