GTP d’Aix-en-Provence. « Les quatre saisons» de Vivaldi en version musicale dansée

Parmi les grandes versions au disque des « Quatre saisons » de Vivaldi, citons celles de Renaud Capuçon, Anne-Sophie Mutter, et plus inattendues celle de Nemanja Radulović, où la perfection de l’orchestre et des cordes se marie avec la virtuosité du soliste. Pour fêter le 300e anniversaire de l’œuvre c’est au GTP d’Aix-en-Provence qu’une soirée de gala fut proposée aux spectateurs.

Destimed A vivaldi
« Le Concert de La Loge » et les danseurs de Mourad Merzouki (Photo Agathe Poupeney )

Dans un croisement inédit entre la musique et la danse, dans une grande tension narrative et dramaturgique, «Le Concert de la Loge» et le violoniste Julien Chauvin ont convié le chorégraphe Mourad Merzouki, qui n’en finit pas de nous surprendre, réinventant sans cesse la danse hip-hop au contact de tous les arts. Déjà pour Boxe Boxe il collaborait avec le Quatuor Debussy. Ensemble, ils flirtent magnifiquement avec le paysage tonal des Quatre saisons.

Acteurs, danseurs et musiciens ne font plus qu’un pour donner vocalité et mouvement au chef-d’œuvre universel de Vivaldi. Les parties dansées apparaissent comme les moments les plus forts du concert. On saute, on se déplace seul ou en groupe, et on s’éloigne comme par magie des codes actuels de la musique et de la danse. On est saisis, happés, emportés. Ayant rajouté aux mouvements des « Quatre saisons » des extraits d’autres œuvres de Vivaldi comme la «Sinfonia» de « Olimpiade RV725 », Julien Chauvin offre de couleurs bigarrées, et même si la scène est maintenue dans un métissage de sombres, nous voilà emportés.

Un langage théâtral  très poétique

Très théâtrale, très visuelle, cette production qui secoue les lignes est une manière originale de donner une vocalité, une forme et un mouvement à ces œuvres instrumentales. Le langage employé est d’une grande poésie théâtrale. Et même si on peut regretter le caractère un peu monochrome du violon de Julien Chauvin qui semble d’un bloc, force est de constater l’élégance, la force et l’onirisme de ce récital salué au GTP par une standing-ovation.

Jean-Rémi BARLAND

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(Photo Agathe Poupeney)

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