Huit ans jour pour jour ont passé depuis que des centaines de milliers de Rohingya ont fui l’État de Rakhine (à l’ouest de la Birmanie), au Myanmar, sous la violence des armes. Huit ans d’errance et de camps saturés, sans perspective de retour. En ce triste anniversaire, l’ONU exhorte la communauté internationale à renouer avec un élan de solidarité envers cette minorité musulmane persécutée.
Le 25 août 2017, plus de 700 000 hommes, femmes et enfants avaient traversé la frontière pour se réfugier au Bangladesh voisin, après une offensive de l’armée birmane déclenchée par des attaques d’un groupe armé. Ils ont rejoint des dizaines de milliers de compatriotes déjà entassés dans le district de Cox’s Bazar, qui abrite l’un des plus vastes camps de réfugiés au monde.
Le coup d’État militaire de 2021, qui a renversé le gouvernement civil élu, a encore plongé le pays dans l’insurrection et la répression. Aujourd’hui, les Rohingya restés dans l’État de Rakhine sont pris entre les feux de l’armée birmane et de l’Armée d’Arakan, un groupe armé qui revendique l’autonomie du territoire.
Dans une déclaration publiée lundi par son porte-parole, le secrétaire général de l’ONU dénonce les recrutements forcés, les violations des droits humains et les autres abus dont les Rohingya sont victimes, à l’instar de l’ensemble de la population de l’État de Rakhine.
Une conférence de haut niveau sur le sort des Rohingya est prévue le 30 septembre à New York. Le secrétaire général espère que cet événement attirera de nouveau l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de trouver des solutions durables.