La préfète de police quitte Marseille et rejoint l’Essonne: bilan…

Frédérique Camilleri aura battu tous les records de longévité à ce poste, souvent exposé. Arrivée à Marseille en décembre 2020 elle quittera la cité phocéenne à la fin du mois. « Je suis une adepte de la constance », confie la préfète. « Cette durée a permis de définir des priorités et d’avoir des résultats ». Tour d’horizon en forme de bilan.

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Frédérique Camilleri, préfète de police des Bouches-du-Rhône (Photo Joël Barcy)

Guerre sanglante

 En 3 ans, 450 policiers sont venus garnir les forces du département. 30% ont rejoint l’investigation, ce qui a permis d’étoffer les capacités d’enquête et les interpellations. « On a cassé le cycle de violence avec l’interpellation de 8 commandos de tueurs. Près de 80 membres des deux réseaux incriminés, DZ mafia et clan Yoda sont sous les verrous. On a eu un record inédit de morts en 2023 (49 décès) mais depuis 3 mois et le démantèlement de ces groupes les chiffres ont nettement chuté », indique la préfète. Au total 2 350 trafiquants ont été interpellés, en hausse de 10%, et plus d’une centaine de fusils d’assaut ont été saisis. 18 000 consommateurs ont par ailleurs été verbalisés.

Délinquance en baisse

Le sentiment de sécurité n’est pas ce qui prévaut à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône pourtant les chiffres sont là. Sur le court comme le moyen terme la délinquance est en régression. « Nous avons des baisses sur plusieurs items et elles sont supérieures au niveau national. Une Baisse des atteintes aux biens de près de 1%. C’est l’équivalent de 800 faits en moins et donc autant de victimes en moins. Une réduction de 4% des cambriolages et une baisse des violences physiques crapuleuses », note Frédérique Camilleri. Les vols avec violences ont aussi chuté de 6,7% en 2023. Reste des points de vigilance : « Les violences physiques aux personnes, souvent intrafamiliales, sont en progression de 4,6%. Les violences sexuelles bondissent de 11,5%. Délitement du lien social, cadre festif avec drogue et alcool expliquent en partie ces violences faites aux femmes. »

Police de proximité

 Pour rassurer la population et récolter des informations la police de contact, un remake de la police de proximité, reprend du service. Une brigade pédestre de 10 policiers est installée dans l’hypercentre mais d’autres policiers vont irriguer les quartiers nord et sud. « On a des retours hyperpositifs.  Il faut que la population se réapproprie sa police et ce volet-là est essentiel au côté de l’investigation», indique Cédric Eson, le directeur interdépartemental de la police nationale.

Pierre-Édouard Colliex, conseiller police auprès du ministre de l’Intérieur, succède à Frédérique Camilleri, qui pour sa part rejoint l’Île-de-France pour y être nommée préfète du département de l’Essonne.

Bien nommer les choses…
Les mots ont un sens pour Frédérique Camilleri. Elle ne veut plus qu’on parle de règlements de compte dans les cités : « Ce sont des assassinats. Il faut appeler un chat un chat. On parle de terreur, de fusillades à l’aveugle, d’exploitation du mode opératoire sur les réseaux sociaux. Il faut que ces tueurs et ces narcotrafiquants soient traduits devant la justice. Que les familles des victimes puissent les regarder en face ».

Reportage Joël BARCY

 

 

 

 

 

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