LA REMISE DES PRIX REGIONAUX DE L’INITIATIVE EN ECONOMIE SOCIALE : UN AUTRE REGARD SUR LE CANCER

Publié le 16 mai 2013 à  8h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  15h49

La remise des prix régionaux de l’Initiative en économie sociale de la Fondation du Crédit Coopératif a été l’un des temps fort de l’assemblée générale de la banque coopérative qui s’est tenue ce mercredi 15 mai au Ballet national de Marseille. Le premier prix est revenu à l’association « Ressource », basée à Aix-en-Provence, qui apporte des soins de mieux être et un accompagnement thérapeutique aux malades du cancer et à leur entourage.

Le premier prix du concours régional de l'Initiative en économie sociale a été attribué à l'association aixoise
Le premier prix du concours régional de l’Initiative en économie sociale a été attribué à l’association aixoise
Claude Benassi, directeur de l'association
Claude Benassi, directeur de l’association
Pour Danièle Nahoum, présidente de France Alzheimer Vaucluse, ce prix est
Pour Danièle Nahoum, présidente de France Alzheimer Vaucluse, ce prix est
Le docteur Jean-Loup Mouysset, président de l'association
Le docteur Jean-Loup Mouysset, président de l’association

Les seuls prix remis par une banque à des personnes morales qui peuvent ne pas faire partie de ses clients ou sociétaires : c’est ainsi qu’on pourrait le prix régionaux de l’Initiative en économie sociale de la Fondation du Crédit Coopératif. Leur vocation est de soutenir et valoriser des réalisation exemplaires d’acteurs de l’économie sociale.
Cette année, le troisième prix (2 000 €) est revenu à l’association d’insertion « Renouer », basée à Grasse dans les Alpes-Maritimes, pour un projet « Cueillette solidaire » qui consiste à récolter la production d’arbres fruitiers non exploités dans les jardins des particuliers ou le domaine public. La vente ou la transformation (olives, confiture…) issus des cueillettes permet ensuite de financer les emplois créés et de favoriser la consommation en circuit court. Un projet qui a notamment permis de récolter 10 tonnes d’olives. « Ce sont des bénévoles qui ramassent des fruits, et sur la transformation, on a pu créer 5 emplois », souligne Claude Benassi, directeur de l’association d’insertion qui génère 200 emplois sur Grasse.
Le deuxième prix (3 000 €) a été attribué à l’association France Alzheimer Vaucluse, basée à Avignon, qui a développé un projet de « Rencontre sans frontières » en partenariat avec une association allemande. « Nous accompagnons depuis 25 ans les malades et nous aidons les professionnels de santé à créer des liens. Car avec la maladie, c’est un monde social qui s’écroule, des talons qui commencent à se tourner », explique Danièle Nahoum, présidente de l’association. Alors, avec une association à la vocation similaire basée à Munich, France Alzheimer Vaucluse a organisé en mai 2012 une initiative inédite en Europe, avec une rencontre transfrontalière où les patients et leur famille ont pu vivre une expérience unique de séjour de vacances et d’échange. Ainsi, autour d’initiatives culturelles, des liens très importants ont pu se tisser alors que les malades se sentent souvent isolés. « Nous avons accueilli sept couples, avec dans chacun une personne malade, avec un accompagnateur, durant une semaine en Provence et nous partirons pour le match retour en Allemagne au mois d’octobre », témoigne Danièle Nahoum.

« Aider ceux qui ont le cancer maintenant »

Enfin, le premier prix (4 000 €) a été décerné à l’association « Ressource », basée à Aix-en-Provence, qui se donne pour but de promouvoir toutes les formes d’aides et de services visant à une prise en charge de la personne malade touchée directement par le cancer ou indirectement par sa maladie (entourage proche). « Ressource, qui existe depuis un an et demi, c’est un lieu de 920 m² unique au monde, avec piscine chauffée et hammam, où 75 bénévoles, tous des professionnels confirmés, apportent des soins de bien-être. La personne se dit « je suis dans la vraie vie » car on est là tous ensemble, alors que le cancer, comme toute maladie, isole énormément », explique le docteur Jean-Loup Mouysset, président de l’association. Et de rappeler que « 1 000 personnes par jour apprennent qu’elles ont un cancer ». « En six jours, c’est autant de personnes que celles qui ont le sida. Pourtant, il y a 3 jours de Sidaction chaque année et 0 jour pour les gens qui ont le cancer. On éprouve des difficultés à générer de l’aide », déplore-t-il alors que c’est presque exclusivement grâce à des dons que « Ressource » boucle son budget de 800 000 € par an car outre les bénévoles, « il y a aussi des salariés ».
Le docteur Jean-Loup Mouysset en appelle ainsi à la solidarité envers les malades. « Aider la recherche c’est bien, cela n’aidera que les malades de demain, pas ceux d’aujourd’hui. Si vous donnez 5 € par mois pour ceux qui ont le cancer maintenant, défiscalisé, cela vous coûtera un café. Aujourd’hui, j’ai 1 400 donateurs sachant qu’à 10 000, l’association est pérenne. Je compte sur cette solidarité du nombre plus que sur un grand donateur », souligne-t-il. Et de rappeler que « Ressource » joue aussi un rôle social de réinsertion des malades à l’instar de Jocelyne qui souffre d’un cancer pancréatique depuis six ans et qui « participe aujourd’hui à l’équipe qui s’occupe des enfants car c’est une ancienne directrice de crèche ». « Les gens malades qui sont réinsérés, c’est la clé pour demain », conclut Jean-Louis Mouysset.

Serge PAYRAU

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