LIBRE EXPRESSION : Législatives partielles de Villeneuve-sur-Lot : quelles leçons en tirer ?

Dans le fief de Jérôme Cahuzac, Ministre démissionnaire suite au scandale que l’on sait, c’est finalement l’UMP Jean-Louis Costes qui s’est imposé par un score très serré de 53,76% des voix, face au FN Etienne Bousquet-Cassagne (46,24%), au 2ème tour des législatives partielles de Villeneuve-sur-Lot. Quelles leçons pouvons-nous tirer de ce scrutin qui représente, à n’en point douter, un test pour les élections Municipales et les européennes à venir, un an à peine après la victoire de François Hollande.

Un coup de tonnerre dans un ciel serein ?

La défaite dès le premier tour du candidat PS sonnait déjà comme un avertissement. Mais ce que l’on présageait, s’est réalisé sans équivoque, avec une très forte poussée du FN lors des législatives partielles de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne, le fief de l’ancien Ministre du Budget Jérôme Cahuzac. A l’annonce des résultats chacun tirait ses conclusions à sa manière. Jean-François Copé, après la chute d’un 5e député PS, y voyait « un désaveu cinglant de la politique de François Hollande ». Le FN, fêtait une quasi-victoire. Marine Le Pen s’enorgueillissait d’avoir vu sa formation « progresser de plus de 7000 voix au 2e tour ». Tandis que François Hollande affirmait qu’il saurait « tirer les leçons de ce scrutin ».

Tirer les leçons de ce qui s’est passé

Malgré les déclarations de façade, il vaudrait mieux pour l’avenir de la France que les femmes et les hommes qui ambitionnent des fonctions électives, aient pleinement identifié les enjeux et tiré les conséquences de ce qui s’est joué, lors de ce scrutin qui n’avait plus rien de local. Quoi qu’en disent certains, le FN n’a pas gagné et le « Front républicain » a été à l’œuvre, mais pour combien de temps encore si l’on ne redresse pas la barre ?

Quatre éléments peuvent expliquer les résultats. Tout d’abord, les Français en ont assez des « affaires » à répétition à 360 degrés. La droitisation des propos de certains candidats UMP a rendu presque banal le positionnement du FN, pourtant à l’extrême droite de l’échiquier politique. Ensuite, les Français veulent de l’espoir, alors même qu’on vient leur dire que ce gouvernement ne pourra faire mieux que le précédent, crise mondiale oblige, redonnant ainsi de l’actualité au refrain, « c’était pas la peine de changer de gouvernement ». Enfin, au lieu d’essayer d’unir tant à droite qu’à gauche, on a assisté au douloureux spectacle de la division : les querelles de succession de l’UMP et un style clivant du gouvernement pour faire passer des projets de loi.

Une perte des repères

Tout cela abouti à une perte de repères et discrédite le monde politique. La tentation du « tous pourris » favorise soit le vote protestataire, soit au contraire l’abstention. C’est une attitude compréhensible, aussi ne faut-il pas lancer la pierre à ceux qui sont tentés d’agir ainsi. Mais il faut leur dire que malheureusement cela ne résout rien et peut au contraire aggraver la situation. Car c’est lorsque les démocrates démissionnent que les catastrophes se produisent. Cela permet l’arrivée au pouvoir des extrêmes bien mobilisés et dont le score sera à la mesure du mécontentement. Ainsi, les cadres du FN affirment qu’ « il n’y a qu’à se baisser pour ramasser les voix ». Leur projet est confectionné d’idées toutes faites et de préjugés. Dans la région Paca nous avons expérimenté leur « programme » et les ruines qu’ils ont laissées à Vitrolles comme à Toulon…Si l’on veut que les français retrouvent le chemin des urnes et votent utile et Républicain, il est plus qu’urgent que le monde politique donne une autre image que celle à laquelle nous assistons avec plus de transparence et d’ouverture vers la société civile.

Hagay SOBOL

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