MARATHON DE MARSEILLE

Publié le 24 mars 2013 à  2h00 - Dernière mise à  jour le 10 août 2023 à  10h48

Pas question de faire escale à Borély !

Si la pluie, le froid et le vent ont découragé les spectateurs, ils n’ont en rien rafraichi les ardeurs des milliers de concurrents du marathon de Marseille.

Les quatre Ethiopiens alors en tête de la course déboulent à l'Escale Borély : il est seulement 9 heures. (Photos Serge PAYRAU)
Les quatre Ethiopiens alors en tête de la course déboulent à l’Escale Borély : il est seulement 9 heures. (Photos Serge PAYRAU)
Au rond-point de l'Escale Borély, direction la Pointe Rouge avant de revenir vers le Parc Borély.
Au rond-point de l’Escale Borély, direction la Pointe Rouge avant de revenir vers le Parc Borély.
Malgré la pluie, le vent, le froid, la foulée est superbe.
Malgré la pluie, le vent, le froid, la foulée est superbe.
Parmi les premiers, rares sont ceux qui saisissent l'éponge qui leur est tendue au
Parmi les premiers, rares sont ceux qui saisissent l’éponge qui leur est tendue au
... mais les bénévoles continuent de manière immuable à tendre
… mais les bénévoles continuent de manière immuable à tendre
Les chaussettes remontées pour tenter de lutter contre le foird.
Les chaussettes remontées pour tenter de lutter contre le foird.
L'effort a déjà été long avant de tourner vers la Pointe Rouge.
L’effort a déjà été long avant de tourner vers la Pointe Rouge.
Il est capital de bien gérer son effort si on veut aller au bout.
Il est capital de bien gérer son effort si on veut aller au bout.
Gare à la chute dans des virages rendu glissants par la pluie.
Gare à la chute dans des virages rendu glissants par la pluie.
Avec la pluie, pas besoin d'éponge pour être rafraîchi.
Avec la pluie, pas besoin d’éponge pour être rafraîchi.
Parfois, on essaye de se caler sur la foulée d'un autre concurrent.
Parfois, on essaye de se caler sur la foulée d’un autre concurrent.
Certains suiveurs se sont armés d'un parapluie, chance que n'ont pas les coureurs.
Certains suiveurs se sont armés d’un parapluie, chance que n’ont pas les coureurs.
La Pluie a découragé les spectateurs.
La Pluie a découragé les spectateurs.
Certains ont eu raison d'opter pour les manches longues.
Certains ont eu raison d’opter pour les manches longues.
Après le Parc Borély, on emprunte la piste cyclable pour longer l'hippodrome.
Après le Parc Borély, on emprunte la piste cyclable pour longer l’hippodrome.
Les coureurs n'ont pas le temps d'admirer le panorama...
Les coureurs n’ont pas le temps d’admirer le panorama…
... pourtant
… pourtant
Mireille, Stéphanie, Claudine, Agnès et Chloé n'attendent pas le bus, mais le passage de la 2e relayeuse de leur équipe.
Mireille, Stéphanie, Claudine, Agnès et Chloé n’attendent pas le bus, mais le passage de la 2e relayeuse de leur équipe.
L'heure est à la confiance avant d'entrer en piste.
L’heure est à la confiance avant d’entrer en piste.
En attendant leur tour, elles encouragent les autres concurrents.
En attendant leur tour, elles encouragent les autres concurrents.
Les postes avancés du gros du peloton commencent à défiler.
Les postes avancés du gros du peloton commencent à défiler.
Au fur et à mesure que l'on plonge dans le classement, l'éponge magique recueille davantage de suffrages.
Au fur et à mesure que l’on plonge dans le classement, l’éponge magique recueille davantage de suffrages.
Guillaume, militaire à la base d'Istres (en jaune), et Benoit, le marin-pompier (en rouge), viennent d'en finir avec leurs 10 km. Pour d'autres, la course commence... ou continue.
Guillaume, militaire à la base d’Istres (en jaune), et Benoit, le marin-pompier (en rouge), viennent d’en finir avec leurs 10 km. Pour d’autres, la course commence… ou continue.
Après 20 km de course, il est capital de bien s'hydrater.
Après 20 km de course, il est capital de bien s’hydrater.
Certains saisissent même deux bouteilles d'eau au point de ravitaillement.
Certains saisissent même deux bouteilles d’eau au point de ravitaillement.
Tee-shirt, short et cheveux trempés... mais pas question de faire escale à Borély.
Tee-shirt, short et cheveux trempés… mais pas question de faire escale à Borély.

Il est neuf heures moins vingt ce dimanche 24 mars à l’Escale Borély. A cette heure matinale les premiers concurrents du marathon de Marseille n’ont pas montré le bout de leurs baskets. Pourtant, tout est déjà prêt pour les accueillir entre le « point éponjage », installé devant le « Quick » et le point ravitaillement de l’autre côté de la route, qui a pris place à la sortie de la boucle que les coureurs effectueront dans le Parc Borély. La pluie, le froid et le vent ont découragé les spectateurs. Car les personnes qui se sont mises à l’abri sous le porche du « Quick » ne sont autres que celles chargées de tenir le « point éponjage » et de tendre à chaque concurrent une éponge pour se rafraîchir, bien que le temps semble déjà y suffire largement. De l’autre côté, les « tee-shirts orange » ont moins de chance : pas d’abri à l’horizon et c’est sous la flotte qu’ils attendent les coureurs au point ravitaillement.
Mireille, Stéphanie, Claudine, Agnès et Chloé ont quant à elles choisi de se mettre à l’abri à l’arrêt de bu « Hippodrome Plage ». « On vient participer. On attend du relais. Nous sommes les 3e relayeuses de notre équipe », clament-elles en cœur. Elles courront ainsi 10 km, de l’hippodrome Borély au théâtre de la Criée, avant de transmettre à leur tour le flambeau à la dernière relayeuse, qui en ira quitte pour 12,195 km avec une arrivée sur le Vieux-Port. En attendant, elles se sont mis à l’abri de la pluie, ce qui ne les empêchent d’encourager « les copines qui vont passer ». Avant d’entrer en piste, chacune est confiante, même si Mireille est le seul qui avoue s’être préparée pour ce relais. « J’ai fait la course une première fois l’an dernier. J’espère faire 50 minutes », précise-t-elle.

« On est venu pour se faire plaisir »

Stéphanie, qui court ce relais pour la première fois, a pour sa part fixé son objectif à « 58 minutes ». Ce sera un baptême du feu pour Agnès qui s’est fixé un objectif d’« à peu près une heure ». « Je n’ai pas fait cette course, mais j’en ai fait d’autres, j’ai l’habitude de courir. On est venu pour se faire plaisir. Avec le soleil ce serait plus agréable. Là, ça décourage un peu pour l’année prochaine », souligne-t-elle. Même si elle se souvient du très beau soleil qui a accompagné sa première l’an dernier, Mireille n’a pas d’état d’âme. « On n’a pas le choix », résume-t-elle. Il faut dire qu’elle en a vu d’autres. « Je me souviens d’un Marseille-Cassis, vers 2004-2005, il y avait ça d’eau dans Cassis, se souvient-elle en mimant avec ses mains. Juste au virage, il y avait un courant d’eau. J’ai été emportée. Heureusement, deux personnes m’ont retenue. » Claudine se rappelle elle aussi d’un Marseille-Cassis sous la pluie, « il y a 3-4 ans ». « C’était pas très plaisant », se remémore-t-elle.
Il est à peine lorsque les quatre Ethiopiens, qui ont dominé la première heure de course, passent devant le Quick de l’Escale Borély. A l’image de la majorité du peloton de tête, ils n’ont pas une geste pour les éponges que leur tenaient les bénévoles au « point d’éponjage ». « Leur donner une éponge pour se rafraîchir avec ce temps-là, faudra m’expliquer le concept », ironise l’un d’eux. Soudain, un coureur saisit enfin l’éponge miracle saisie par une jeune fille. « Il l’a pris parce que c’était une fille », renchérit-il. A deux pas de lui un spectateur est inquiet alors que les vingt premiers sont passés. « Je n’ai toujours pas vu mon copain. D’habitude, s’il est court, il est dans les meilleurs, et là il n’est pas encore passé », s’inquiète-t-il.

« Les mecs sont courageux »

Plus loin, Issam regarde les concurrents passés, installé au volant de son camion. Cela fait déjà longtemps que sa matinée à commencer. « Comme toutes les années, je fais le ravitaillement. On commence à 4 heures du matin où on se rend à un lieu de chargement à Vitrolles. Et on nous donne un « point d’éponjage » et un « point de ravitaillement » à desservir », témoigne l’employé de la société Fan Transports, sous-traitant sur la course de la société MB Trans. Et la matinée d’Issam est encore loin d’être finie. « On est ensuite obligé de rester sur place pour laisser la course passer sans la perturber. Après que le dernier soit passé, on commencera à tout ranger », précise-t-il. De la cabine de son camion, il est impressionné. « Les mecs sont courageux. Je ne cours pas mais ça donne envie », sourit-il.
De l’autre côté de la route, au point ravitaillement, Denis du Club des Coureurs de Couteron et Puyricard (CCCP), « un club de copains », vient d’en finir avec son relais. Il est satisfait de son temps « 37 minutes 19 secondes » pour faire les 10 km du rond-point du Prado à l’hippodrome de Borély, via l’Obélisque de Mazargues et une boucle vers la pointe Rouge. « Dans mon équipe, on a mis les deux meilleurs relayeurs au début. Maintenant, ça va aller moins vite », témoigne le coureur, vite saisi par le froid une fois l’effort achevé. « Chez nous, c’est l’inverse, les meilleurs sont à la fin », enchaîne Guillaume de l’Athlétic Club Miramas qui vient d’en finir en 37 minutes 2 secondes. Ce militaire de la base d’Istres a taillé la route avec Benoit, du bataillon des Marins-Pompiers de Marseille. Arrivé depuis seulement un mois dans la cité phocéenne, il a agrémenté son baptême du feu d’un chrono très correct en 37 minutes 5 secondes.
Derrière les premiers gros bataillons du peloton commencer à débouler sur l’Escale Borély alors que les quatre Ethiopiens ont depuis longtemps déjà tourné les talons après leur boucle dans le Parc Borély. Mais les encouragements plus pressants des bénévoles qui tiennent les stands ne s’y trompent : tous sont à féliciter et forcent le respect.

Serge PAYRAU

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