Marseille : ateliers de prévention et de sécurité des Seniors

Publié le 5 mars 2013 à  5h00 - Dernière mise à  jour le 10 août 2023 à  10h16

« Montrer aux seniors qu’ils ont la capacité d’être acteurs de leur sécurité »

Dans le cadre du Contrat local de Sécurité et de Prévention la Délinquance
(CLSPD) et à l’occasion d’un atelier de prévention à destination des seniors, ce mardi 5 mars, Caroline Pozmentier, adjointe au Maire déléguée à la Sécurité et à la Prévention de la Délinquance, la Police Municipale, et la Police administrative a présenté la 3e édition de l’action de prévention de la violence pour les seniors. Entretien avec Caroline Pozmentier.

PHOTO D.R.
PHOTO D.R.

En quoi consiste ce dispositif de prévention mis en place en direction des seniors?
Il s’agit d’un dispositif, reconduit pour la 3e année, qui vise à assurer auprès des seniors une formation à la prévention pour leur sécurité dans les actes de la vie courante. A cet effet, le Service prévention de la délinquance, qui relève de ma délégation, subventionne l’association « Plus fort » qui a une expertise dans ce domaine. Elle travaille pour cette opération, en lien avec un chef de service de la police municipale. Ensemble ils assurent des formations auprès des seniors, dans des groupes de 30 à 40 personnes au sein de Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) ou de clubs de personnes âgées. L’idée est de les sécuriser de leur montrer qu’ils ont encore la capacité d’être acteur de leur sécurité lorsqu’ils vaquent à leurs occupations quotidiennes, lorsqu’ils vont retirer de l’argent à un guichet automatique, mais aussi d’ouvrir leur porte avec prudence.

Concrètement, comment cela s’organise-t-il ?
L’association « Plus Fort » intervient dans les conflits, l’éducation à la citoyenneté. Elle a aussi un module qui vise les personnes vulnérables. Elle met en scène des situations qui peuvent être à risque, donnent des conseils. Plusieurs ateliers de mises en situation pratiques ont été réalisés pour adopter les bons comportements en cas de : vols ou agressions, escroqueries et abus de confiance, accidents, violences morales ou physiques. A la fin de la séance, on leur explique que lorsque ils sont menacés, ils peuvent crier, on leur donne également un sifflet.Puis, le policier municipal rappelle que sur la voie publique il y a aussi des acteurs qui font de la prévention et qui sont à leur écoute. C’est à la fois une formation et de la pédagogie mais c’est aussi un rappel d’une politique de proximité de la police municipale. Cela se déroule sur deux heures suivi d’un échange. C’est aussi l’occasion de créer, renforcer un lien entre seniors puisqu’ils échangent sur des situations qu’ils ont vécu, sur leur réaction et cela aide à sortir de l’isolement. Les participants expriment également à cette occasion des craintes parfois légitimes. Certains expliquent parfois avoir été agressés. Après l’intervention de l’association, le débat, certaines disent : « Je n’agirais plus comme je l’ai fait ». C’est une animation qui est très appréciée.

En allait-il ainsi à son lancement ?
Pas vraiment, l’opération avait été mal perçue par des groupes de seniors qui nous lançaient : « Nous voulons que la police nous protège ». Aujourd’hui, lorsque l’on retourne les voir, le discours a changé. Il nous est dit que les personnes se sentent plus en sécurité, plus fortes avec ces formations. Certains raconte même qu’ils ont eu à utiliser, avec succès, les recommandations données. C’est l’occasion pour moi de rappeler une des dimensions de notre politique de prévention de la délinquance qui vise les publics les plus vulnérables comme les personnes âgées et aussi de rappeler que la prévention est un pan entier de notre politique de sécurité qui est accompagné par une politique de sécurité que nous avons renforcé par des effectifs de la police municipale, par une meilleure coordination avec la police nationale.
Aujourd’hui on peut considérer que le bilan de cette action est positif puisque ce sont aujourd’hui les clubs qui nous demande cette opération.
En 2012 ce sont près de 900 personnes qui ont bénéficié de ce dispositif, gratuit pour les participants.

Propos recueillis par Luc CONDAMINE

Articles similaires

Aller au contenu principal