Marseille-Concerts : le franc Mozart de Jean-Bernard Pommier

Il est intéressant de se retrouver, par effet du « placement libre», tout au fond d’une salle de concerts, ceci permettant de goûter très globalement le potentiel sonore et musical de l’espace en question. Le foyer de l’Opéra de Marseille, outre son charme esthétique, offre à un instrument tel que le piano un écrin acoustique étoffé, amplifiant et arrondissant ses sonorités, dans une résonance bien présente, y compris pour le bébé égaré par ici.

Destimed Pommier de loin copie
Jean-Bernard Pommier  de loin (Photo Philippe Gueit)

C’est dans ce lieu que Marseille-Concerts programme cette année des récitals de pianistes de premier plan explorant chaque fois un seul grand auteur classique. Après le Bach très émouvant de Claire-Marie le Guay, c’était au tour du pianiste Jean-Bernard Pommier de proposer une séance entièrement centrée sur Mozart, pour les 268 ans et un jour du compositeur !

Déroulé en un seul bloc d’une heure, voulu sans applaudissements intermédiaires, ce récital a offert pleinement au pianiste l’occasion de partager sa vision personnelle du discours mozartien, qu’il aborde en privilégiant la pensée structurée de l’écriture. Suivant attentivement sa partition, l’interprète a présenté un corpus d’une fantaisie et de trois sonates fermement énoncé et basé sur un solide appui métronomique, où quelques épanchements soigneusement dosés venaient parfois infléchir et nourrir le propos.

Le génie d’un compositeur se mesure aussi aux multiples traductions qu’il peut susciter. Suivant les pianistes qui l’approchent, on peut ainsi découvrir au fil des concerts soit un Mozart fin et élégant, soit un Mozart chantant, qui respire, soit un Mozart dramatique, opératique, soit encore un Mozart mystique, soit … tout à la fois. Comme gravée dans le marbre, la lecture de Jean-Bernard Pommier, fruit d’une longue et exemplaire carrière, a rappelé que ces pages sont incontournables dans la connaissance et l’apprentissage de la musique, dévoilant (ou pas) l’âme et la sensibilité de celui ou de celle qui s’y confronte.

Philippe GUEIT

Prochain concert dans ce cadre : Beethoven par Pierre Reach le dimanche 31 mars à 11 heures.

 

 

 

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