Marseille Provence 2013 : Joël Cantona au Pavillon M

Publié le 25 juillet 2013 à  10h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h06

(PHOTO PHILIPPE MAILLÉ)
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Un rendez-vous s’impose chaque jour de cette semaine à 17 heures à Marseille au Pavillon M. Dans le cadre de MP2013, il offre, grâce à Cyril Brunet, des rendez-vous forts, émouvants ; permet de découvrir les facettes moins connues de personnalités telles que Rod Fanni, Soprano. Ce jeudi, l’invité est Joël Cantona. Il est venu parler de ses passions, ses frères, de l’importance du travail. L’occasion de mesurer l’ampleur de la pudeur de cet homme comme le révélera un échange avec l’animateur. Cyril Brunet insiste sur les passions de son invité : le cinéma, la peinture, la sculpture… Joël Cantona tranche : « … et la pétanque ». Cyril Brunet : « Merci, je voulais parler de tes passions pour la culture ». Deuxième intervention de l’ancien défenseur : « mais la pétanque c’est de la culture ».

« Il y a deux choses importantes dans la vie, Dieu et Éric Cantona »

Cette rencontre aura notamment permis de découvrir l’importance de son frère Éric Cantona dans l’obtention du titre pour Marseille-Provence de Capitale européenne de la culture. « Marseille était à la lutte avec des villes telles que Lyon et, surtout, Bordeaux, pour l’obtention du titre de Capitale européenne de la culture. Lorsque la candidature phocéenne apprend que Sir Bob Scott, président du jury des capitales européennes de la Culture et ancien directeur de Liverpool 2008, a une formule favorite: « Il y a deux choses importantes dans la vie, Dieu et Éric Cantona », nous demandons à ce dernier s’il veut bien écrire une lettre de soutien à la candidature de Marseille-Provence. Ce qu’il a accepté bien volontiers. Si cela a contribué à la victoire tant mieux. » Et à propos de la Capitale, il estime : « C’est quelque chose d’énorme pour le territoire. Cette année permet de laisser des outils formidables pour travailler. Et puis, si sur le territoire il y a des villes comme Aix-en-Provence, Arles, dont le nom résonne en terme de culture, Marseille connaissait un grand déficit en ce domaine qui se comble grâce à MP2013. La ville change, elle va être extraordinaire. Et c’est important pour le peuple marseillais, on lui donne là une autre dimension, une vraie identité, on l’encourage à agir. Si on peut contribuer à cela, rendre ce qu’on nous a donné, nous le ferons ». Tout au long de cet entretien, Joël Cantona insistera sur l’importance du travail : « J’étais un footballeur modeste mais j’ai toujours voulu réussir. J’ai travaillé pour cela, et j’ai réussi à devenir pro dans mon club, l’OM, c’est une grande fierté. Surtout que l’époque n’était pas la même, que les meilleurs français restaient dans l’hexagone et que notre championnat était attractif pour de nombreux étrangers de grande qualité. Alors, oui, je suis fier de ma carrière ». Il poursuit encore sur cette notion de travail : « Un jour je dis à un ami que j’aimerais écrire mais que je ne sais. Il me rétorque que tout le monde sait écrire. Cela m’a fait réfléchir, et je me suis lancé, j’ai écrit un scénario. Je ne sais pas s’il sera tourné mais le texte est là, et ceux qui ont pu le lire ont apprécié le travail d’écriture ». Il est aussi question de l’importance d’être bien entouré. « Notre frère Jean-Marie nous a beaucoup aidés au début de notre carrière. Il est très facile d’être attiré dans des fêtes, des sorties, de perdre la tête. Jean-Marie était là, il nous a surveillés, encadrés, il nous a permis de ne pas nous perdre »

En préparation Les Collègues do Brasil , la suite Des Collègues

Il en vient au cinéma, à la pub, dont celle, cultissime, pour une marque de rasoir jetable, réalisée par Valérie Lemercier, des débuts pour Éric et Joël alors qu’ils sont encore footballeurs. « D’où nous vient ce goût pour la comédie ? Je ne sais pas, peut-être de la grand-mère qui aimait le cinéma et faire le spectacle au cabanon ».

Puis il y a eu Le bonheur est dans le pré , sans oublier Les collègues, « 390 000 entrées en France dont quasiment aucune à Paris. C’était un film à petit budget, réalisé par Cyril Lecomte ». Il annonce, par ailleurs : « Nous avons réuni les 2/3 du budget de la suite, « Les Collègues do Brasil », dont j’aime encore plus le scénario. L’histoire se passera entre Marseille et Rio ». Rio, l’occasion pour Joël Cantona d’évoquer d’autres souvenirs, footballistiques. « Rio, la ville, en plus grand bien sûr, me rappelle Marseille. Il faudrait d’ailleurs réfléchir à un jumelage entre les deux villes. Rio, la ville de mon ami Paulo Cesar. Rio où nous avons gagné la première Coupe du Monde de Beach Soccer devant le Portugal en 2005 ». De rappeler à ce propos l’investissement qui est celui des frères Cantona dans le développement de ce sport en France (1).

Canto Bros, clin d’œil à la Warner

Le cinéma, c’est aujourd’hui aussi la Canto Bros, « dont Jean-Marie est le producteur en plus de son travail d’agent de joueurs. Canto Bros, un clin d’œil, parce qu’enfants nous rêvions devant les films de la Warner ». Canto Bros qui a réalisé : Looking for Eric, de Ken Loach. De même, les frères proposent une série de documentaires sur Les rebelles du foot, écrit par Gilles Rof et réalisé par Gilles Perez, avec 13 Productions. Quand le footballeur devient citoyen, change l’histoire de son pays. Ils s’appellent Mekloufi, Sócrates, Pasic, Caszely ou encore Didier Drogba, des hommes qui ont su dire non. Touche à tout, gourmand de tout Joël Cantona invite à se rendre à Aubagne pour découvrir l’exposition « Picasso céramiste ». Selon lui : « C’est sans doute la plus belle expo de MP2013 ». Indique réfléchir à la création d’un opéra slam avec Cali : « Un artiste talentueux, un homme remarquable avec une histoire familiale : la fuite de l’Espagne franquiste, les camps. Une histoire qui se rapproche de la nôtre, du côté de ma mère ».
Rod Fanni, Soprano, Cantona… Marseille a de beaux enfants dont la ville peut être fière. Au delà de leurs succès, ils ont une âme.

Ce vendredi 26 juillet, le Pavillon M accueille à 17 heures, Jean-Pierre Foucault qui, avec l’historien Robert Mencherini, parlera de la résistance.

Michel CAIRE

(1)Toutes les infos sur www.beachsoccer.fr

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