MP2013 : le sel de la vie au Pavillon M avec Pascal Morabito du 9 août au 15 septembre

Publié le 8 août 2013 à  9h04 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h07

Pascal Morabito expose du 9 au 15 septembre
Pascal Morabito expose du 9 au 15 septembre
« En 5 ans, j’ai l’impression que Marseille a gagné 50 ans  », Pascal Morabito a quitté l’Indonésie où il réside, travaille, pour présenter une exposition-performance au Pavillon M. Dans sa ville de cœur, il présente sa première exposition en Europe « Multitude et Unité ». Ainsi, du 9 août au 15 septembre, l’espace Grand Rue du Pavillon M présente plus de 1 000 œuvres rassemblées par l’artiste.
Étourdissant, d’abord. Des oiseaux captent notre attention. Où partent-ils ? Pourquoi ? Vers quelle destination. Quatre cents oiseaux, réalisés à Bali, occupe ainsi le Pavillon M, arche de Noé de cette année Capitale. Invitation à l’ailleurs, à la curiosité, la liberté. Puis des Hommes, debout, en mouvement. Au large de Sumatra on découvre des mangroves arrachées, ces racines bénéfiques devenues maléfiques envahissent le littoral et dévastent tout sur leur passage. Pascal Morabito leur offre une renaissance artistique. Leur donne sens et mouvement. Ils sont là, fragiles et si déterminés, marée humaine face aux éléments généreux et, parfois, criminels.
Le tragique est présent dans l’œuvre de l’artiste. Comment pourrait-il en aller autrement ? L’Asie l’habite encore plus qu’il y réside, avec son exubérance, sa vitalité et ses tragédies. Alors, il est là question de séismes. Fascination ? « Non, mais inutile de lutter contre la tectonique des plaques, la progression de la croûte terrestre est inéluctable. Elle génère des secousses sismiques. Et rien ne résiste. Mais, ce qui est admirable c’est la façon que l’Homme a de se transcender, de reconstruire, recoller. Et, dans ce danger permanent, on trouve des tribus, des ethnies, des langues. Traverser l’Indonésie, c’est aller à la rencontre d’une richesse extraordinaire… Attention, je ne veux pas dire que la France n’offre pas une grande richesse, mais peut-être est-ce plus fort en Indonésie».
La vie, la mort, la tragédie, la pensée, la philosophie, des Bouddhas sont là, drapés de céramique : « Ils sont des symboles de paix mais ils sont massacrés en Chine. Alors j’ai habillé ces bouddhas de céramique chinoise brisée, pour les vêtir ainsi de dignité ». Ces sages offrent toute leur pertinence confrontés à des œuvres, noires, emplies de souffrance, de malheur, de mort.
Et puis, les éléments sont là, omniprésents, bloc de lave, pierres… Comme les forces de la nature, qui, dans leur confrontation à l’Homme, façonne des civilisations. Mais aussi des morceaux de teck. «On a là des arbres qui ont poussé voilà plusieurs centaines d’années. L’arbre est mort, mais la nature a poursuivi son œuvre. Et nous voilà émus devant un élément d’un temple bouddhiste. Ne sommes-nous pas là devant une cousine de Lucie, une ancêtre qui nous revient… Mon œuvre, c’est de trouver ». En hauteur, des sculptures, venus de toutes les ethnies, contemplent ce monde plein de fureur et de vie. Morabito, ou quand le créateur, se joue à mettre en scène son monde.
Michel CAIRE
Les vendredis 9, 16, 23, 30 août et le 6 septembre à 11h, Pascal Morabito offre une visite commentée exclusive de son exposition. Ne ratez pas ces occasions, les places sont limitées ! PavillonMinscriptions

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