MPM: Lancement de l’enquête publique sur le plan de déplacements urbains

Publié le 28 mars 2013 à  6h00 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h12

Eugène Caselli, Président de Marseille Provence Métropole a présenté ce 28 mars, au Pharo, les grandes lignes du Plan de déplacements urbains (PDU) au cours d’une réunion publique d’information organisée en préambule à l’enquête publique qui s’ouvrira le 2 avril.

(PHOTO P.M.-C.)
(PHOTO P.M.-C.)

Puis un premier débat s’instaure avec la salle. Une certaine inquiétude est formulée par plusieurs intervenants : Qu’en sera-t-il du prix des parkings ? Les réponses seront rassurantes puisqu’il ne serait pas question de toucher au portefeuille. Alors, selon les promoteurs du PDU, oui il faut limiter la place de la voiture dans les centres-villes; oui il faut développer les transports en commun; oui il faut réduire la présence des voitures sur les trottoirs. « Mais cela doit se faire dans le temps, en prenant compte d’une réalité sociale, bien des personnes sont aujourd’hui contraintes d’avoir une voiture, notamment pour se rendre au travail. » Et, si elles utilisent la voiture, ce n’est pas pour autant qu’elles roulent sur l’or. Le périmètre du stationnement payant ne devrait donc pas être touché, en revanche, une réflexion est conduite afin que les habitants et commerçants puissent bénéficier de place en parking, à des prix nettement plus avantageux qu’actuellement. Cette question, stressante, réglée, c’est avec plus de sérénité que l’ensemble de la présentation a pu être suivie par le public.
« Le Plan de déplacements urbains qui est soumis à enquête publique est le document de référence qui programme et planifie les différents projets et actions de la communauté urbaine en matière d’infrastructures de transport. Ce PDU vise à l’amélioration de la qualité de vie des habitants de notre territoire. Il s’agit de mener une politique résolument orientée sur la préservation de l’environnement et de l’air que l’on respire, et une politique qui, tout en régulant le trafic dans le centre des villes, favorise les modes de transports alternatifs à la voiture », précise Eugène Caselli.
Puis de rappeler que ce PDU affiche des objectifs quantitatifs (-8% pour la voiture et deux-roues motorisés, +28% en mode alternatifs), ambitieux le PDU prévoit une évaluation en continu. Premier pas engagé vers la perspective de long terme, le plan d’actions phasé du PDU 2013-2023 intègre la programmation financière correspondante. Le montant total s’élève à 4 milliards d’euros sur la prochaine décennie dont 2,3 milliards pour MPM. Le président de MPM rappelle « avoir fait savoir à l’État qu’il devait participer de façon plus importante qu’il ne l’avait fait jusqu’à présent, aux travaux à accomplir ». D’indiquer également : « Il est nécessaire d’avoir une autorité métropolitaine unique sur la question des transports ».
Puis de souligner que la phase d’élaboration du PDU, qui s’est étalée sur plus d’un an, a associé l’ensemble des partenaires publics et acteurs du territoire concernés par la démarche. Le projet de PDU a ensuite fait l’objet d’une concertation préalable auprès de la population, des partenaires associatifs et institutionnels. Après avoir été arrêté en conseil communautaire, et avant d’être approuvé par ce même conseil, le PDU sera en phase d’enquête publique du 2 avril au 17 mai.
Le premier intervenant, écologiste, juge que le choix n’est pas suffisamment clair entre les transports en commun et la voiture. Il note également : « dans les dernières pages du document vous déclarez que vous risquez de ne pas arriver au bout de vos objectifs, non parce que votre projet est mal ficelé, mais parce que rien ne garantit que les citoyens vont modifier leur mode de comportement. En clair, si cela échoue, ce serait de leur faute ».

« Nous faisons de vrais choix »

« Non point- lui rétorque-t-on du côté de MPM- nous avons modélisé les changements que nous voulons mettre en œuvre, par contre, on ne peut pas modéliser les comportements des citoyens, donc, par souci de clarté, nous l’avons dit. Sachant que la sensibilisation citoyenne aux enjeux d’une mobilité raisonnée est un des axes fondamentaux de ce document. Ensuite, vous dites que nous ne faisons pas de choix, tel n’est pas le cas. Nous faisons de vrais choix, au rang desquels le fait de prendre en compte, les regrettables mais bien réels retards pris en matière de voiries à Marseille ».
Un habitant de La Ciotat regrette un premier passage trop bref dans sa commune. « En revanche, j’ai vu que deux points que nous avions soulevé se retrouvent dans les documents, c’est rassurant. Mais comment vont se régler la question des aires pour le co-voiturage, celle des arrêts de Cartreize et celle des transports intra-muros ? ».
L’intervenant de MPM explique : « Nous irons commune par commune prendre en compte les questions locales. Une fois le PDU adopté, nous viendrons pour les questions que vous soulevez, sans doute fin 2013, pour apporter des réponses en 2014 ».
Une personne dans le public demande comment sont définies les priorités afin de réaliser un tel document ? : « Nous travaillons à partir de l’Étude ménage réalisée par l’INSEE ainsi que sur une somme d’études réalisée par MPM et d’autres partenaires. Puis, un travail complexe commence car de nombreuses logiques s’imbriquent ». Robert Assante, UDI, prend la parole : « Ce dossier est tellement complexe que le Président Caselli a chargé Vincent Coulomb et moi-même d’une mission de priorisation afin d’avoir une efficacité maximale ».

« Ce document c’est un peu papa Noël avant l’heure »

Lionel Royer Perrault, élu communautaire UMP, lance : « Ce document, c’est un peu papa Noël avant l’heure ». Avant d’ajouter : « mais aurons nous les moyens de le réaliser ? Vous annoncez ainsi que le boulevard Urbain sud est une priorité mais le Président Caselli a annoncé que MPM était incapable de lancer cette réalisation. Nous pourrions, pourtant, lancer au moins une consultation préalable. Et il vient également d’indiquer qu’il n’avait pas les moyens de réaliser de nouveaux métros, pourtant affichés dans ce document ».
Il lui est répondu : « Vous vous inquiétez de savoir si ce plan sera réalisé, c’est une inquiétude qui est de mise dans tous les plans de ce type ». Une petite pique est distribué au passage : « Le PDU de 2006 ainsi, a été peu suivi d’effets ce qui nous a conduit à présenter ce document ». De plus, « un tel dossier doit prendre en compte, outre le retard, la dimension métropolitaine. Il doit mobiliser des moyens de l’ensemble des partenaires présents sur son territoire : le département, la région, les communes et l’État ».

« Eugène Caselli n’a jamais dit que le boulevard Urbain sud n’était pas nécessaire »

Concernant Urbain sud, il est souligné par MPM que : « Eugène Caselli n’a jamais dit que ce boulevard n’était pas nécessaire, il a simplement dit qu’à l’heure actuelle la collectivité n’avait pas les moyens de le réaliser, mais ce dossier reste prioritaire. De même, concernant le métro, les opérations ne peuvent être lancées maintenant ».
Frédéric Dutoit élu communautaire Front de Gauche note qu’un prolongement du métro jusqu’à l’Hôpital Nord qui, jusqu’à présent, n’était pas pris en compte est maintenant inscrit dans les dossiers. Selon lui : « Il ne faut pas réfléchir en terme de financement puis de projets mais l’inverse, il faut chercher à répondre aux besoins de la population puis se poser la question des financements ».
Un proposition émane du public afin que soit étudié un dossier de téléphérique pour passer le secteur de la Rouvière et ses bouchons. « Certes, mais en France les contraintes sont extrêmement importantes lorsqu’il s’agit de survoler des habitations et c’est le cas dans ce secteur », est-il précisé.
Une habitante des quartiers Sud s’inquiète de ce qu’il adviendra dans ces quartiers en matière de transports en commun, invite la population a se saisir largement de l’enquête publique : « Cela ne sert à rien de critiquer dans son coin, il faut utiliser cette possibilité, et, surtout, plus que de simples critiques, il faut faire des propositions au commissaire enquêteur ». MPM indique : «Notre projet prend en compte un axe Nord/Sud, y compris dans la desserte des portes d’entrée du Parc des Calanques ».
L’enquête publique semble partir sur de bonnes bases, critiques tout autant que constructives.

Luc CONDAMINE

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