A quelques heures de rejoindre la résidence Sainte Marthe avant l’entrée en conclave ce mercredi 7 mai, le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, a écrit ce « message aux chrétiens de Marseille ».
Chers frères et sœurs du diocèse de Marseille,
Aujourd’hui, 6 mai, est le jour où nous faisons mémoire de la Dédicace de notre Cathédrale. Chaque année, depuis que le pape François m’a confié la charge d’être votre pasteur, j’ai tenu à célébrer à la Cathédrale la messe de cette Dédicace, même lorsque nous n’étions qu’une petite dizaine de présents, l’année du COVID. Aujourd’hui, je me sens tout particulièrement proche de vous tous, même si je suis loin, à Rome, près de la tombe de saint Pierre.
Ce soir, avec les cardinaux du monde entier, j’entrerai à la Maison Sainte-Marthe en vue du conclave, dont la célébration commencera demain à la chapelle Sixtine. Depuis huit jours, dans le cadre des réunions préparatoires, nous, les cardinaux, avons réfléchi à la situation du monde et de l’Église, ainsi qu’aux tâches prioritaires qui attendent le futur pape. Comme je vous l’avais dit à la Cathédrale juste avant de partir, j’ai vécu cette semaine comme une retraite spirituelle, belle et grave à la fois. Belle parce qu’à travers les cardinaux, c’est l’Église du monde entier qui s’est trouvée réunie, dans la ferveur et le recueillement qui ont entouré les obsèques du pape François. Grave cependant, parce que pèsent sur nos épaules une très lourde responsabilité. Maintenant, nous allons devoir nous laisser guider par l’Esprit Saint, entrer dans « le grand silence du dedans », selon l’expression d’Élisabeth de la Trinité, que le cardinal Panafieu avait reprise pour évoquer son expérience du conclave auquel il avait participé.
Soyez profondément remerciés, frères et sœurs, pour vos prières tout au long de ces jours. Ce soir, à Notre-Dame de la Garde, et demain, à la Cathédrale, je serai en communion avec vous. Car l’élection d’un nouveau successeur de Pierre nous concerne tous. Dans la constitution donnant les règles du conclave, saint Jean-Paul II écrivait : « À l’exemple de la première communauté chrétienne dont il est question dans les Actes des Apôtres (cf. 1, 14), l’Église universelle, spirituellement unie à Marie, Mère de Jésus, doit persévérer unanimement dans la prière ; ainsi l’élection du nouveau Pontife ne sera pas un fait étranger au Peuple de Dieu et réservé au seul Collège des électeurs, mais, dans un sens, elle sera une action de toute l’Église » (Universi Dominici Gregis, n° 84).
Priez donc, chers frères et sœurs, et préparons-nous ensemble à accueillir le nouveau Pape que le Seigneur donnera à son Église ! En attendant la joie de vous revoir bientôt, je vous donne rendez-vous dans la prière devant le Seigneur, sous le regard aimant de notre Bonne Mère.
Merci !
+ Cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille
