Petit déjeuner du Medef Paca – Frédéric Ronal: « On emprunte mieux en France que dans le reste de l’Europe »
Publié le 29 janvier 2018 à 11h20 - Dernière mise à jour le 28 octobre 2022 à 17h51
Frédéric Ronal était l’invité de Jean-Luc Monteil lors desJean-Luc Monteil, président du Medef Paca, a, pour le premier « petit déjeuner » de l’année, du Medef, invité Frédéric Ronal, président du Comité régional des banques Paca, pour un bilan de l’activité économique de Provence-Alpes-Côte d’Azur pour l’année écoulée. Occasion pour Jean-Luc Monteil «de battre en brèche quelques idées reçues». Et effectivement, indique Frédéric Ronal : «Peu le savent mais, on emprunte mieux en France qu’ailleurs en Europe avec un taux moyen de 1,8%, quel que soit le type d’entreprise, lorsqu’il est de 2,16% en moyenne en Europe». «Sur 950 milliards de prêts, ajoute-t-il, 450 vont aux TPE-PME». Et, lorsqu’on l’interroge sur le pourcentage de refus, il explique qu’il touche surtout les TPE, tout en précisant que «84% des demandes de crédit d’investissement pour ces dernières sont acceptées et 76% des demandes de crédit de trésorerie. Nous avons le meilleur taux d’acceptation européen et le taux de croissance des prêts le plus élevé d’Europe». Jean-Luc Monteil met en exergue que «2018 sera l’année de réformes dont on parle beaucoup: l’apprentissage, l’indemnisation des chômeurs…». A propos de l’apprentissage, il signale: «Nous ne partageons pas le point de vue du Medef au nouveau national car nous sommes dans la co-construction avec Renaud Muselier. Nous voyons qu’il existe une volonté du gouvernement d’enlever des moyens aux régions en matière d’apprentissage pour le donner aux branches. Ce n’est pas pertinent car, très peu sont en capacité de mener une politique adaptée en matière de formation. J’en vois deux principalement: la sidérurgie et le BTP. J’ai défendu ce point de vue devant le comité exécutif du Medef ». Selon lui: Autant sous la présidence de Michel Vauzelle il y avait des difficultés à rendre agile l’offre de formation, autant avec Estrosi puis Muselier il y a une volonté d’ouverture. Et c’est là que réside la solution, dans la proximité et dans la capacité des régions et des branches de construire des solutions adaptées. Si on centralise à Paris on risque de rester à Paris et de perdre la capacité d’identifier les besoins de formation sur un territoire. Il annonce enfin qu’un forum régional du numérique est en préparation et aura lieu en juin au Pharo à Marseille. Pour Frédéric Ronal: «Il existe un effet Macron important qui crée une confiance, une dynamique vertueuse dans les entreprises alors que l’environnement économique global n’est pas meilleur que celui des autres pays européens». Il reprend: «Mille six cents milliards par an sont distribués à l’économie française. 60% des crédits sont accordés par la banque. Avec des entreprises qui recourent de plus en plus au marché. C’est une évolution satisfaisante puisque l’on a longtemps reproché à l’économie française d’être sous le monopole de la banque. Là, ce système s’adresse surtout aux grandes entreprises qui ont besoin d’outils de financement sur le long terme. Ces dispositifs sont devenus plus accessibles et moins onéreux, un phénomène encouragé par le banques car c’est de la ressource longue qui vient équilibrer le crédit bancaire qui se rembourse à moyen terme». Il ajoute que cette évolution ne freine pas les banques. Elles ont en effet, entre octobre 2016 et octobre 2017 augmenté la somme prêtée de 6% pour un nombre de demande de crédit qui, lui, reste stable. 20% des entreprises ont sollicité une banque, pour seulement 11% des TPE. Il met enfin l’accent sur un système bancaire français qui résiste bien à l’uberisation: «cela pour trois raisons, dit-il, plus le régulateur impose des contraintes plus le monopole bancaire est difficile à concurrencer. Les banques, deuxièmement, plutôt que de lutter contre le fintech ont acheté les startups innovantes, utilisant ce phénomène comme une Recherche et Développement externalisée. Enfin, le particulier comme l’entrepreneur ont besoin de parler avec un être humain. C’est vrai que l’on est passé d’un système où l’on voyait tout le temps son banquier à un autre où on ne le voit que deux à trois fois par an mais on a besoin de voir un conseiller c’est ce qui fait que le tout numérique ne fonctionne pas». Michel CAIRE
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