Provence Alpes-Côte d’Azur: les effets MP2013 et le Tour de France permettent à la région de conserver une fréquentation touristique soutenue

Publié le 29 août 2013 à  23h30 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  16h16

Le Comité Régional du Tourisme Paca, entouré des comités départementaux des Alpes-de-Haute Provence et des Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, du Var et de la Riviera ont fait le point sur leur bilan. Chaque intervenant a annoncé de bons résultats même si la crise est là et se fait sentir. Les touristes, en effet, dépensent moins, choisissent de plus en plus l’accueil en famille ou chez des amis. Ils font également attention à leurs frais de restauration. Dans ce contexte tendu les intervenants ont insisté sur l’importance de la qualité des prestations. Ceci étant, malgré un début de saison difficile, la Région Paca reste la première région d’accueil des touristes. Des données qui confortent celles annoncées la veille par la ville de Marseille.

Malgré la crise le tourisme affiche de bons résultats
Malgré la crise le tourisme affiche de bons résultats
Jean-Pierre Meffre, le directeur du Comité régional du Tourisme, indique: « Des disparités existent en fonction des destinations. Les Villes s’en sortent bien grâce à Marseille Provence 2013 qui a un très fort impact sur les Bouches-du-Rhône. Le Vaucluse reste à un bon niveau. Le tourisme balnéaire se maintient au niveau de l’an dernier. Les Alpes de Haute-Provence connaissent une saison moyenne à bonne alors qu’elle est bonne dans les Hautes-Alpes  ».

Une saison marquée par MP2013 et la centième édition du Tour de France

Deux événements marquent cette saison, MP 2013 et la 100e édition du Tour de France: « Si les professionnels ont pu exprimer des craintes sur l’impact de MP2013, à partir de juin les grands équipements ont porté leurs fruits et les grandes expositions ont attiré le public. Il est certain que cette année à permis de changer en partie l’image de Marseille. Et puis, il ne faut pas ignorer l’impact de la centième édition du Tour de France avec une étape dans les Alpes-maritimes, deux dans les Bouches-du-Rhône, la montée du Ventoux pour le Vaucluse et les Hautes-Alpes avec le contre-la-montre d’Embrun. Ces étapes ont permis d’accueillir un nombreux public, mais aussi ont montré dans le monde entier de superbes images sur notre région ».
Ces divers facteurs font que « 80% des professionnels affichent leur satisfaction  » pour le cœur de saison (15 juillet-15 août) « qu’ils jugent bon, même s’ils sont un peu moins nombreux que l’année dernière: 88%.  » Pour le pont du 15 août, ce score augmente à 86%. « Mais le bon cœur de saison n’a pas permis de compenser complètement le démarrage difficile et tardif en mai et juin. Le premier bilan de la saison estivale 2013 est donc satisfaisant pour 74% des professionnels, mais en baisse comparativement à 2012  ».
L’optimisme reste toutefois de mise chez les professionnels de la région « avec 72% d’entre eux qui prévoient une bonne fin de saison, 79% pour les villes ».

« La crise touche toute l’Europe »

Le directeur du Comité régional du Tourisme poursuit: « Ces résultats, même s’ils restent bons, ne doivent pas cacher le fait que la crise touche toute l’Europe. Les européens font attention, ils dépensent moins. Il est clair que cela doit retenir notre attention, que nous devons agir sur le pouvoir d’achat. En effet, la perception d’un moins bon cœur de saison cette année est presque exclusivement expliquée par le contexte de crise économique et la baisse du pouvoir d’achat qui y est associé, ce qui devient une source d’inquiétude très prégnante pour les professionnels, car avec un impact direct sur le niveau des dépenses des touristes, et donc leur chiffre d’affaires ».
J.P. Serra, pour le Var, indique: « La météo a été au rendez-vous à partir de juin. Nous connaissons, en terme de fréquentation, une stabilité par rapport à l’année précédente ce qui est un très bon résultat vu le contexte économique. Si on entre dans le détail, les situations sont plus contrastées. Ainsi, les chiffres sont bons dans l’hôtellerie en revanche le phénomène de débordement sur le moins qualitatif n’est plus aussi important. Et il est vrai que le milieu de gamme a souffert tout comme celui de la restauration ».
Isabelle Brémond, pour les Bouches-du-Rhône considère : « Le département a trois identités touristiques, Marseille, la Provence avec Aix et la Camargue. Sur les trois territoires le taux de fréquentation bénéficie de l’effet MP2013. Marseille, au cœur de la capitale, semble la première à bénéficier de l’année Capitale. Ils sont en effet près de 8 professionnels marseillais sur 10 à estimer que MP2013 a eu un effet sur leur chiffre d’affaires. En revanche, cela est un peu moins marqué sur le reste du département où 6 professionnels sur 10 ont enregistré un impact positif sur leur chiffre d’affaires ». Puis de constater une évolution notable dans la clientèle: « L’été, la clientèle du département est très fortement française, puisqu’elle l’est à 80%. Or, cette année nous assistons à une venue en force de touristes étrangers. L’effet des destinations New-York et Moscou de l’aéroport Marseille-Provence joue à plein».

« Un formidable engouement pour les grands rassemblements populaires»

Elle précise que l’hôtellerie a bénéficié fortement de l’effet 2013 « alors que les restaurateurs semblent être les professionnels les moins satisfaits  ». Elle juge à ce propos: « Dans ce contexte de crise, la qualité, le fait maison, les circuits courts, sont extrêmement importants. Les touristes ne veulent plus payer 12 euros pour une mauvaise salade ».
Ce qui est évident pour les Bouches-du-Rhône « c’est que la capitale européenne a tout changé, rien ne sera plus comme avant. Les grandes manifestations populaires ont connu un formidable engouement auquel nous ne nous attendions pas. Marseille, malgré les faits divers, est une ville du vivre-ensemble. Nous avons d’ailleurs des réunions en Préfecture pour travailler sur l’après 2013, lors desquelles nous réfléchissons beaucoup à ces grands rassemblements ».
De son côté Martine Teston pour le Vaucluse souligne: « 84% des professionnels affichent un bon niveau de fréquentation sur la période mi-juillet à mi-août, avec toutefois une tendance en retrait par rapport à 2012 ». Puis d’expliquer: « Le département offre trois destinations : Avignon, le Luberon et le Ventoux. Dans chaque cas, la part de la clientèle étrangère est importante, 40% et cela va jusqu’à 60% en Avignon. En revanche, la crise est là, les dépenses sont contenues. La restauration souffre, il est vrai que ses prix sont parfois abusifs, notamment sur le vin, alors que nous sommes un département viticole, avec parfois des productions qui sont à 3, 4 kilomètres du restaurant. Et l’on constate que les commerçants qui s’inscrivent dans une démarche de qualité s’en sortent mieux  ».

« Un démarrage estival délicat »

Pierre Dabout, directeur de l’Agence de développement touristique dans les Alpes de Haute-Provence, déplore « un démarrage estival délicat. Et le très bon mois d’août que nous avons connu n’a pas permis de récupérer le retard pris. Les difficiles conditions météo conjuguées à l’effet crise ont touché de plein fouet notre clientèle qui est majoritairement française et de proximité. En revanche, un fait positif est à noter, les touristes asiatiques, brésiliens, russes, commencent à venir chez nous. A nous de les fidéliser  ».
Patrice Céa, directeur du Comité départemental du tourisme dans les Hautes-Alpes avance que « si le démarrage a été un peu difficile, la clientèle est venue en masse entre la mi-juillet et la mi-août. Nous avons pleinement bénéficié de l’effet Tour de France. En revanche, l’effet crise nous a aussi touché, 36% des professionnels jugent la fréquentation en baisse, 38% qu’elle est équivalente et 21% en hausse. Dans tous les cas, il est clair que les professionnels qui avanceront sur la qualité maintiendront une activité économique satisfaisante  ».
Pour Eric Dore, La Riviera: « La Côte d’Azur a fait le plein, avec, toujours, un très fort pourcentage de clientèle étrangère : 6 sur 10 sont étrangers. Cannes a connu un creux en juillet du fait du Ramadan, du fait de l’importance de la clientèle du Moyen-orient dans cette ville. En revanche, nous allons connaître un nouveau record de fréquentation avec la montée en puissance des clientèles chinoise et japonaise, une nuitée sur 20 aujourd’hui, et la présence des Russes qui restent forte, une nuitée sur 10. Mais la crise est aussi présente, les touristes vont de plus en plus dans la famille ou chez des amis et ils fréquentent moins les restaurants  ».
Michel CAIRE

Bouches-du-Rhône : estimation de la fréquentation* à fin août

(Manifestations gratuites ou payantes)
Grands événements : 1 520 000 visites
– « week-end d’ouverture » : 600 000
– « Entre flammes et flots » : 420 000
– Transhumance : 300 000
– Fête de la musique : 100 000 (4,5 millions de téléspectateurs)
– La Patrouille de France à Salon 100 000
– Expositions : 2 000 000
– Mucem : 800 000 dont 40% visitent les expositions
– Rodin (Arles) : 130 000
– Grand atelier du midi (Aix et Marseille) : 250 000
– Friche Belle de Mai (entrées aux expositions): 75 000
– J1 : 217 000
– Picasso céramiste (Aubagne) : 40 000
– Pompidou mobile (Aubagne) : 26 000
– Kader Attia (Digue du large) : 30 000
Autres manifestations : 620 000
-Champs Harmoniques, Cirque en Capitale, Festivals d’été, Révélations, concerts – – – – Dee Dee Bridgewater, Transe express…)
– Pavillon M : 860 000
Estimation totale : 5 millions
* Fréquentation en nombre de visites : un même visiteur peut faire plusieurs visites.

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