Région Provence-Alpes-Côte d’Azur : les vœux de Michel Vauzelle à la presse

Publié le 7 janvier 2014 à  23h28 - Dernière mise à  jour le 27 octobre 2022 à  17h12

(Photo Philippe Maillé)
(Photo Philippe Maillé)
Avec gravité mais aussi humour Michel Vauzelle, le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur a fait le point sur les grands dossiers 2014 à l’occasion de ses vœux à la presse. Le rôle de la France et donc de Marseille dans l’Europe et la Méditerranée, le futur contrat de plan, la régionalisation, les objectifs qu’il se fixe à la tête d’Euromed, le port, son nécessaire hinterland, mais aussi la SNCM, à propos de laquelle il exhorte l’État à prendre ses responsabilités. Répondant à une question concernant le fait de savoir s’il serait candidat à sa succession, c’est l’humour qu’il utilise pour dire être à la lutte avec Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini pour savoir lequel resterait le plus longtemps élu.
Michel Vauzelle revient sur l’importance qu’il accorde à la Villa Méditerranée : « J’ai eu ce projet dès 1998 souhaitant qu’elle soit un témoignage de la France aux peuple de la Méditerranée. Une France qui ne soit pas donneuse de leçons mais soit un symbole de la coopération euroméditérranéen. En cela, pour couper court à toute rumeur, crainte, la Villa Méditerranée n’est en rien lié à mon arrivée à la présidence d’Euromed, elle doit avoir un avenir national. Cela me paraît d’autant plus important que l’Europe n’a pas de politique visible au niveau de la Méditerranée, elle n’en a d’ailleurs pas non plus à l’Est. Sa politique a été longtemps inspirée par l’Allemagne et cela trouve aujourd’hui ses limites puisqu’elle renforce aujourd’hui Poutine en Russie et Erdogan en Turquie. Nous devrions de plus arrêter de donner des leçons au monde entier alors que nos institutions européennes manquent de démocratie. Et la politique de la France n’est pas très visible, car plusieurs organisations, plusieurs ministères ont une politique en ce domaine et elles sont parfois divergentes. J’ambitionne donc de regrouper à Marseille les différentes structures afin d’avoir une lisibilité géographique, signifier l’importance de Marseille et de la Méditerranée pour la France ».

« La Région n’a pas de fiscalité elle ne peut pas répondre à la place de l’État »

Concernant la SNCM, le propos sera tout aussi clair : « Nous sommes dans une crise extrêmement grave, pour les salariés, la continuité territoriale entre la Corse et le continent, le rôle du service public et le pavillon français. Donc les salariés trouveront en moi un interlocuteur particulièrement attentif et mon soutien total. Alors raison de plus pour ne pas dire n’importe quoi. La Région n’a pas de fiscalité elle ne peut pas répondre à la place de l’État ».
Puis d’en venir au Contrat de Plan. Il se réjouit que le terme de projets ait été abandonné au profit du contrat de plan qui fait son retour. « Grâce à l’institution régionale le modèle d’aménagement à la française est maintenu, renforcé, un modèle d’aménagement républicain qui veille à ce que la richesse ne s’accumule pas dans une seule ville mais soit répartie sur l’ensemble du territoire. Et ainsi il est clair que s’il ne peut y avoir de grande région sans grande métropole il ne peut y avoir de grande métropole sans grande région. La Région doit permettre d’éviter la constitution de mégapoles, qui renforcent la pollution, l’exclusion, le chômage ».
Les discussions ont débuté avec le Préfet de Région : « Il est regrettable que nous n’ayons pas encore de sommes à partir desquelles discuter si ce n’est sur la mobilité routière et ferroviaire : l’État propose 400 millions d’euros, nous en souhaitons 600 ».

« L’hinterland de Marseille s’arrête à Montélimar »

Il en vient au Port de Marseille: « J’ai toujours attaché la plus grande importance au port de Marseille. Et on ne peut se satisfaire de voir les porte-conteneurs passer devant nous sans s’arrêter. Comment pourrait-il en aller autrement alors que l’hinterland de Marseille s’arrête à Montélimar ? Nous n’avons jamais pu avoir une réflexion sur le contournement ferroviaire de Lyon qui se tourne plus vers Rotterdam que vers nous. Un contournement qui nous ouvrirait une porte vers l’Europe du Nord et réduirait le nombre de camions sur les routes tout comme le tunnel du Montgenèvre, peu coûteux et qui ouvrirait une voie ferrée vers l’Italie et l’Est de l’Europe ».
Enfin, il revient sur son intérêt pour Euromed : « Cette opération est au cœur de la ville. J’ai voulu voir pendant quelques mois les dossiers. Sans prétendre gérer pour longtemps, j’ai souhaité pouvoir donner quelques indications, voir s’il y a lieu de parler là de casino ou de la Cité. Témoigner pour un avenir meilleur et non une ghettoïsation. C’est cette vision sociale qui souhaite séparer la loi de l’argent et celle de l’éthique, pour le rayonnement de Marseille, que j’entends impulser. Car encore une fois, cette ville qui n’a pas de passé colonial mais qui au contraire a été toujours une terre d’accueil inspire de la sympathie en Méditerranée, c’est à partir de cela qu’elle doit jouer son rôle, construire son avenir ».
Michel CAIRE

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