Comme chaque année, au mois de décembre, l’Académie des Sciences, Lettres et Arts de Marseille -qui va célébrer son tricentenaire en 2026- a décerné des Prix qui récompensent des ouvrages, des travaux, ou des actions remarquables, en lien avec Marseille et la Provence. La cérémonie s’est tenue au Palais du Pharo ce jeudi 18 décembre 2025, en présence d’Aurélie Biancarelli, adjointe au maire de Marseille, en charge de la recherche, de la vie étudiante et de l’enseignement supérieur.
Treize Prix ont été attribués cette année. Certains consacrent des ouvrages publiés en 2025 ou 2024, d’autres récompensent une activité scientifique ou artistique remarquable, d’autres enfin sont des prix d’encouragement, plus particulièrement en direction de jeunes en difficulté, pour les récompenser de leurs efforts. Les prix littéraires et scientifiques sont purement honorifiques, accompagnés de la remise d’un diplôme et d’une médaille, ainsi que d’un exemplaire des « Mémoires 2024 » de l’Académie, tandis que les prix dits « d’encouragement » s’accompagnent d’une dotation financée soit par l’Académie sur ses fonds propres, soit par un mécénat qu’elle a suscité.
Les grands prix
Le Prix du Maréchal de Villars – Grand Prix historique de Provence. Ce prix, de la classe des Lettres, a été créé en 1727 par le maréchal Claude-Louis-Hector de Villars (1653-1734), gouverneur de Provence, membre de l’Académie française, protecteur de l’Académie de Marseille au moment de sa fondation en 1726. C’est le prix le plus ancien de ceux qu’elle décerne et c’est son prix le plus prestigieux. Il est attribué cette année à la publication en trois tomes d’Émilie Beck-Saiello « Car c’est moy que je peins », Stratégies familiales et professionnelles de Joseph Vernet à travers l’étude critique de son livre de raison et de sa correspondance, Éditions Conférence.
Le Prix du Duc de Villars. Ce prix, de la classe des sciences, a été fondé en 1767 par le duc de Villars et officialisé par les lettres patentes du 6 mars 1766, est décerné à un ouvrage ou à des travaux scientifiques sur Marseille et La Provence. Honoré-Armand, duc de Villars (1702-1770) est le fils du maréchal Claude Louis Hector de Villars à qui il succéda à l’Académie française. Protecteur de l’Académie à partir de 1734, le duc de Villars favorisa l’intégration des Sciences à l’Académie de Marseille. Ce prix est attribué cette année à Jean Vacelet, directeur de recherche émérite du CNRS à la station marine d’Endoume, pour l’ensemble de sa carrière.
- Pour la classe des sciences
Le Prix Henri Fabre est décerné en partenariat avec l’Union Régionale Provence des ingénieurs et scientifiques de France (IESF Provence) qui l’a fondé. Il porte le nom de l’ingénieur marseillais, membre de l’Académie de Marseille, concepteur du premier hydravion qui a décollé de l’étang de Berre le 28 mars 1910. Il est attribué cette année à Mathieu Darnajou, fondateur de la startup Fluiidd.
Le Prix des Sciences Marines, mécéné par la Compagnie du Ponant, récompense un travail de recherche récent, accompli à Marseille et sa périphérie dans le domaine des sciences marines. Il est attribué cette année à Sandrine Ruitton, de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie.
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Pour la classe des lettres
Le Prix Félix de Beaujour. Ce prix, de la classe des Lettres, a été fondé en 1832 par le baron Félix de Beaujour (1765-1836), économiste et diplomate, président du Tribunat en 1803, député des Bouches-du-Rhône en 1831, pair de France en 1835. Ancien consul général de France à Smyrne et Washington, membre de l’Académie des Sciences morales et politiques. Son tombeau est le plus haut placé et le plus élevé du cimetière du Père-Lachaise. Il récompense cette année Laurence Montel, pour son livre Marseille, « capitale du crime » ? Collection La Chose publique, aux Éditions Champ Vallon.
Le Prix José Pinatel. Ce prix, de la classe des Lettres, porte le nom de José Pinatel (1911-1987), avocat puis professeur de droit à l’université et membre de l’Académie de Marseille. Il est traditionnellement décerné à un ouvrage sur la Provence, avec une préférence pour le Luberon. Il est attribué cette année à Serge Trinquetaille pour son roman en provençal et français, Lou Ficheiroun dóu Vacarés, Le trident du Vacarès, aux Éditions C.I.E.L.
Le Prix Édouard Saman. Ce prix, de la classe des Lettres, porte le nom d’un Correspondant de l’Académie de Marseille, né en 1912 à Beyrouth, important négociant et entrepreneur dans l’agro-alimentaire en même temps qu’humaniste. Il est décerné à un ouvrage d’Histoire ou d’imagination portant sur les échanges culturels entre Marseille et la Méditerranée. Il est attribué cette année à Danièle et Gilbert Buti, Claudine et André Zysberg, pour leur livre Le corsaire, l’astronome et l’armateur – Les aventures d’un vaisseau marseillais dans la mer du Sud 1707-1711, aux Éditions du Cerf.
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Pour la classe des Arts
Le Prix Pierre Barbizet. Ce prix, de la classe des Arts, porte le nom de l’un des grands pianistes de sa génération et grand pédagogue, directeur du Conservatoire de Marseille de 1963 jusqu’à sa mort en 1990, membre de l’Académie de Marseille. Il est décerné à un musicien, créateur, interprète ou critique musical marseillais. Il est attribué cette année à Maurice Xiberras, directeur général et artistique de l’Opéra municipal de Marseille.
Le Prix Charles Toinon. Ce prix, de la classe des Arts, a été créé par Charles Toinon (1899-1967), médecin et musicologue, membre de l’Académie de Marseille. Il récompense une bande dessinée ou une œuvre se rapportant aux Beaux-Arts. Il est attribué cette année à Anouk Ricard pour la bande-dessinée Ducky Coco aux Éditions 2042.
Le Prix Albert Detaille des arts visuels. Ce prix, de la classe des Arts, porte le nom d’Albert Detaille (1903-1996), peintre et photographe, membre de l’Académie de Marseille. Il a été fondé par ses fils, dont Gérard Detaille, également membre de l’Académie de Marseille. Il est destiné à un ouvrage ou une œuvre en rapport avec Marseille ou sa région mettant en valeur la photographie ou relevant de ses techniques. Il est attribué cette année à Olivier Marchetti, directeur de Provence Studios à Martigues.
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Prix d’encouragement
Le Prix Marie Bouffier. Ce prix fut fondé en 1920 par Marie Bouffier, co-fondatrice avec l’abbé Dassy son beau-frère, membre de l’Académie de Marseille, de l’Institut des jeunes aveugles de Marseille, aujourd’hui IRSAM, sur la colline de La Garde, institut dont elle fut pendant 40 ans la supérieure générale. Selon la volonté de sa fondatrice, ce prix est décerné chaque année à un élève particulièrement méritant de l’un des établissements de l’Institut, alternativement un mal voyant et un mal entendant. Il est attribué cette année à Anasse Oubjair, élève de l’Institut régional des jeunes sourds et aveugles de Marseille / IRSAM.
Le Prix Gravier. Ce prix, porte le nom de M & Mme Gravier, il est attribué à une œuvre d’utilité publique. Il récompense un « encouragement au bien» selon le vœu de ses fondateurs. Il est attribué cette année au comité marseillais de l’Association « Le Rire médecin », représenté par Madame Pozzo di Borgo.
Le Prix de la Deuxième Chance, mécéné par le Crédit Industriel et Commercial, récompense chaque année deux stagiaires de l’Ecole de la Deuxième Chance. Il est attribué cette année à Mujib KHAN et Aminata KONÉ.
Après une journée entière de réunion du conseil municipal, Aurélie Biancarelli, adjointe au Maire de Marseille, nous a fait l’honneur de sa visite et a conclu cette cérémonie en soulignant le rôle important de l’Académie des Sciences, Lettres & Arts de Marseille dans les valeurs de partage et de transmission qui lui sont chères, notamment en direction des jeunes, ainsi que dans la mise en valeur de notre ville et de son patrimoine, tout particulièrement à l’approche du tricentenaire de notre Académie que nous allons célébrer en 2026 .
Michel MARCELIN
Président de l’Académie des Sciences, Lettres & Arts de Marseille
