Face à une équipe de Dax très moyenne, les Aixois l’ont emporté 42-15 vendredi soir à Maurice-David. Une victoire qui n’efface pas les doutes avant le déplacement à Grenoble dans quelques jours.

A l’instar de Biarritz venu à Aix-en-Provence avec une équipe bis, il y a deux semaines, Dax est aussi arrivé à Maurice-David avec jeunes et remplaçants afin de laisser ses cadres se «préparer» au mieux en vue de la réception de Vannes la semaine prochaine. Serait-ce devenu une -mauvaise ?- habitude que de faire une impasse avant d’essayer de croquer un gros ? La manip a réussi pour Biarritz qui, la semaine dernière, à battu Brive 41-20 à Aguilera… Sera-t-elle couronnée de succès pour Dax dans quelques jours ? Rien n’est moins sûr.
Bref, des façons de faire qui ont laissé le champ libre à Provence Rugby qui, après avoir disposé des Basques 51-10, a vaincu, sans convaincre, les Daquois 42-15 il y a peu. Le problème c’est que derrière, les troupes de Saint-André sont allées prendre l’eau à Vannes 40-7 et qu’il ne faudrait pas récidiver la mauvaise alternance vendredi prochain à Grenoble… Car même si elle a empoché une victoire bonifiée Provence ne s’est pas montrée rassurante au cours de sa dernière sortie. Entre les blessés et les «écartés », le directeur du rugby et son staff avaient misé sur la carte jeunesse et sur le temps de jeu offert à d’habituels «finisseurs».
Toujours pas sortis de l’auberge
On aurait pu penser que face à des visiteurs amoindris les Noirs auraient eu à cœur d’envoyer du jeu et de faire plaisirs aux spectateurs. Il n’en fut rien. Après avoir obéi aux consignes de leur staff soucieux de « soigner les entrées de périodes » (deux essais et 12-0 à la 7e, un essai et 25-10 à la 47e) hormis quelques fulgurances, ils ont livré une partition sans âme, traînant parfois leur misère tête basse et bras ballants sur le terrain. En fait, vu des tribunes, c’est une formation en manque de leader et parfois sans envie, sans punch qui faisait le job sans convaincre sur le terrain.
Alors oui, on pourra toujours dire que la critique est facile et que l’art est difficile, qu’au bout du compte c’est une victoire bonifiée qui est venue sanctionner l’issue du match, mais il ne faut surtout pas oublier quelles étaient l’adversité du soir et la manière employée pour la dominer. Et pour l’heure rien ne laisse penser qu’on est sorti de l’auberge !
Grenoble, nouveau maître étalon
A l’issue du match contre Biarritz, tout le monde s’est retourné très vite vers Vannes, les plus optimistes envisageant de pouvoir enfin découvrir le «vrai» visage de Provence Rugby à la Rabine. Au bout le compte c’est un sacré coup de biniou sur le teston qui a sanctionné le déplacement en Bretagne. Désormais, cap sur le stade des Alpes, au pied de la Grande Chartreuse, dans l’antre de la bête noire des Aixois. Et cette fois-ci, les optimistes sont moins nombreux. Car même si les Grenoblois ne sont « que » sixièmes avec deux points d’avance sur les Aixois, même s’il ont eu, eux aussi, des déplacements « laborieux » (défaites à Agen et Brive), ils semblent intraitables à domicile.
Pour Philippe Saint-André et ses troupes, c’est une nouvelle possibilité de s’échelonner dans la hiérarchie de ce championnat qui leur est offerte. Le réalisme impose beaucoup de retenue quant à envisager une victoire ; un bonus défensif serait déjà une bonne chose. Mais en tout état de cause, il est souhaitable que l’apathie quitte le groupe, qu’un ou plusieurs leaders prennent les choses en main afin que les espoirs placés dans cette formation soient concrétisés par du jeu et par une réelle volonté d’aller de l’avant.
Michel EGEA