Venus d’Arménie avec Médecins du Monde, des professionnels de santé ont passé plusieurs jours à Aix-en-Provence pour mieux comprendre l’organisation locale de la santé mentale.

Pendant trois jours, Aix-en-Provence est devenue un laboratoire d’échanges sur la santé mentale. Dans le cadre du projet pilote mené en Arménie et porté par la Ville d’Aix et Médecins du Monde, une délégation de 6 Arméniens (1 psychiatre, 2 médecins généralistes dont 1 travaillant auprès des réfugiés du Haut Karabakh, 1 médecin expert des services sociaux de Masis, 1 travailleur social et 1 psychologue de Médecins du Monde) est venue en immersion cette semaine pour découvrir le fonctionnement des structures de santé mentale à Aix, au côté des trois partenaires impliqués dans le projet : Direction Santé et Handicap de la Ville, Centre communal d’action sociale (CCAS), Centre hospitalier psychiatrique Montperrin.
Du 18 au 20 novembre, ils ont ainsi partagé de l’intérieur les dispositifs mis en place au sein du Pôle humanitaire, qui regroupe le SAO (Service d’accueil et d’orientation) et le Point douches géré par le CCAS, la halte de jour Germain Nouveau et le Point santé Croix Rouge ; et échangé sur les pratiques et l’accueil des jeunes à la Maison des Adolescents hébergée au Repère Jeunesse.

Au côté de la Ville, ils ont partagé leurs réflexions sur les défis et la place des collectivités dans la gestion locale de la santé mentale, s’appuyant sur l’exemple municipal et la mise en place d’un conseil local de la santé mentale à Aix.
Enfin, en immersion une journée au Centre hospitalier Montperrin, les professionnels arméniens et français ont échangé expertises et expériences pour travailler sur l’amélioration des parcours de soins en Arménie. Ils ont rencontré les équipes et visité les différents services : centre d’accueil thérapeutique, service somatique, centre médico-social… ainsi que les urgences psychiatriques intégrées à l’hôpital d’Aix. Découverte également de cette particularité qu’est le 3bisf, un centre d’art contemporain au cœur d’un établissement psychiatrique, qui contribue ainsi à déstigmatiser la santé mentale en mixant les publics, patients et spectateurs extérieurs.
Cette mission d’observation s’inscrit dans un projet de coopération qui va se dérouler pendant un an à la polyclinique de Masis et vise à intégrer la prise en charge des soins en santé mentale dans le système de santé publique en Arménie. Un sujet encore tabou dans un pays qui ne compte que 5 hôpitaux psychiatriques à l’échelle nationale. A terme, l’analyse de cette expérimentation, soutenue par le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dans le cadre de l’Appel à projets Arménie 2025, pourrait permettre d’étendre le dispositif mis en place à Masis dans tout le pays.



